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Crédits «Intelaka» : Les CRI musclent leur offre d'accompagnement

Face au taux élevé de rejet de dossiers de crédit «Intelaka» par les banques, qui a atteint début 2022 près de 40%, les Centres régionaux d'investissement se mobilisent pour la refonte et le renforcement de l’offre d’accompagnement des porteurs de projets. Cette mobilisation se veut en phase avec l’ambition de l’État de relancer ce programme intégré d'appui et de financement des entreprises, lancé en 2020 sur Hautes Orientations Royales. La refonte du volet accompagnement s’appuie notamment sur les rapports de suivi au niveau régional et les informations transmises du système bancaire au Comité de pilotage du programme «Intelaka» qui comprend notamment Bank Al-Maghrib.

Crédits «Intelaka» : Les CRI musclent leur offre d'accompagnement
Cette nouvelle initiative vise à accélérer les réalisations en termes de nombre de bénéficiaires et de crédits distribués, en améliorant les compétences des candidats et surtout la qualité des dossiers déposés auprès des banques partenaires.

Les Centres régionaux d'investissement (CRI) se mobilisent pour la relance du programme «Intelaka». Malgré des réalisations jugées intéressantes en termes d’octroi de crédit (+7,7 milliards de DH au premier semestre 2022), sur le volet accompagnement des porteurs de projet, le dispositif a nécessité une refonte afin de renforcer leurs chances d’obtention de financement auprès des banques et de succès de leurs projets. Les rapports de suivi au niveau local et les informations remontées du système bancaire au Comité de pilotage du Fonds d'appui au financement de l'entrepreneuriat, ont indiqué un taux de rejet élevé. Il a atteint 39% début 2022, contre 25% à fin mars 2021 et 19% fin 2020, l’année de démarrage de ce chantier qui vise à favoriser le financement des auto-entrepreneurs, des jeunes entreprises et porteurs de projets et des TPE exportatrices.

C’est ainsi que Bank Al-Maghrib et les départements ministériels concernés se sont mobilisés pour muscler et massifier l’offre d’accompagnement dans laquelle les CRI ont un rôle central de coordination au niveau régional. Aujourd’hui, plusieurs centres régionaux d'investissement, en recourant à des experts et structures spécialisées, s’apprêtent à lancer une offre d’accompagnement supplémentaire, renforçant le dispositif déjà en place, en s'appuyant notamment sur les doléances des porteurs de projets afin de leur permettre de surmonter les principaux obstacles d’accès au crédit bancaire.

Cette offre additionnelle porte essentiellement sur l’information, la formation, l'assistance au montage des dossiers de financement, le conseil, le suivi ainsi que le réseautage et l'aide à la pérennisation. Il s’agit, entre autres, des CRI de Casablanca-Settat (au profit de 800 porteurs de projet), l’Oriental (800) Tanger-Tétouan-Al Hoceïma (+500) et Fès-Meknès (+500 candidats). Le nouveau dispositif d'accompagnement vise notamment à stimuler davantage la dynamique entrepreneuriale via l'organisation, au niveau régional, de campagnes d'information et de sensibilisation au profit de la population cible avec une approche inclusive pour les territoires non encore touchés, notamment dans le monde rural. Il a également pour objectif de renforcer les capacités entrepreneuriales (techniques et managériales) des entrepreneurs concernés à travers le coaching et le mentoring.

La nouvelle offre d’accompagnement permettra aussi d’améliorer la pérennisation des entreprises existantes. En gros, elle devra consolider et accélérer les réalisations en termes de nombre de bénéficiaires et de crédits distribués, en améliorant les compétences des candidats et surtout la qualité de dossiers déposés auprès des banques partenaires, pour qu’ils soient bancables, à forte valeur ajoutée et créateurs d'emplois.

Les contraintes d’accès au crédit «Intelaka»

En s’appuyant sur les remontées d’information, les CRI ont pu identifier plusieurs contraintes d’accès au crédit «Intelaka». Selon des CRI, toutes les banques dans leur région exigent des porteurs de projets d'apporter une contribution qui varie entre 10 et 30% du montant du programme d'investissement. Certaines banques exigent même de disposer d'un statut juridique lors du dépôt des dossiers de financement. Elles exigent aussi de fournir le contrat de bail du foncier support du projet avant d'obtenir l'accord de principe de financement.

Les banques refusent, par ailleurs, de financer les projets potentiels sur des terrains collectifs (notamment touristiques comme les fermes d'hôtes) malgré le fait qu'il s'agit du statut juridique le plus représenté dans certaines régions. Et ce n’est pas tout. Les partenaires bancaires ont tendance à orienter les entrepreneurs vers le crédit bancaire classique plutôt que le crédit «Intelaka» nettement moins coûteux. Certains d’entre eux demandent, également, aux porteurs d'idées de justifier leurs expériences par des diplômes ou attestations.

À noter qu'Attijariwafa bank reste le champion bancaire du programme «Intelaka». Au 31 août 2022, elle a financé 13.926 porteurs de projet au Maroc pour un montant de 3,3 milliards de DH, atteignant une part de marché de 41% (en volume) du total des crédits «Intelaka» accordés par le secteur bancaire.

Lire aussi : Crédits Intelaka : Nadia Fettah explique les raisons du rejet de certains dossiers

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