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Connus dans le monde entier pour leur passion du football, les supporters argentins ont donné le ton, à la veille de la rencontre décisive qui oppose la sélection «Albiceleste» à celle du Mexique. Dans le quartier historique de Souq Waqif, en plein cœur de Doha, des centaines de «hinchas» argentins se sont réunis pour célébrer une tradition footballistique venue du pays sud-américain : le Banderazo. Etymologiquement, le terme banderazo veut dire «drapeau énorme», pour signifier le pavillon sous lequel des supporters d’une même équipe sont réunis. Mais dans les faits, le banderazo peut se résumer à la réunion desdits supporters. En Argentine, c’est une tradition pour les aficionados de montrer leur soutien en se rassemblant dans un endroit qui a une grande signification. «Le banderazo est quelque chose de traditionnel dans le football argentin. Les supporters se réunissent pour encourager l’équipe et célébrer leur appartenance, en relation avec le folklore du football», nous explique Gustavo Yarroch, journaliste à Radio La Red et ESPN. «Cela se fait très souvent en Argentine, mais aussi lors des Coupes du monde. C’est quelque chose de caractéristique du supporter argentin.»
Encourager, soutenir et se rappeler de Diego Maradona
Au Qatar, le banderazo argentin organisé vendredi dans le mythique quartier de Souq Waqif a donc un sens encore plus important pour les «hinchas» argentins. La défaite surprenante face à l’Arabie saoudite et la confrontation d’ores et déjà décisive face au Mexique en font une manifestation de soutien d’autant plus importante. Le jour du match, «nous allons d’ici (Souq Waqif) jusqu’au stade, lance Juan, vêtu de son maillot de Boca Juniors. Nous sommes avec l’Argentine et nous voulons gagner.» De son côté, Nicolas a les yeux qui brillent devant cette foule de ses compatriotes, mais aussi de supporters de l’Argentine d’autres pays. «C’est très émotif, très émotionnel. Il y a aussi beaucoup de gens d’autres pays, comme nous autres Argentins qui sommes ici.» Alors que dans d’autres cultures, une défaite déclenche une déferlante de critiques, qui atteignent parfois l’insulte, les Argentins redoublent d’encouragements. «Il faut soutenir, et moins critiquer. Il faut encourager pour que les joueurs sentent cette force et que nous gagnions ce match dont nous avons tellement besoin », poursuit Nicolas, qui a fait le déplacement depuis la ville de Bariloche en pleine Patagonie.
Le banderazo de Doha a d’autant plus d’importance, puisqu’il est organisé un 25 novembre, jour de commémoration de la disparition de Diego Maradona, le joueur qui a offert à l’Argentine sa dernière Coupe du monde en 1986. «Deux ans sans Diego, c’est beaucoup trop !» s’émeut Juan. «C’est pour cela qu’il y a beaucoup de drapeaux avec le numéro 10 de Maradona, des maillots de Newell’s Old Boys. Ils sont venus de Rosario et de toutes les provinces de l’Argentine. Ils commémorent Maradona, mais aussi Messi, qui sont les deux icones de la sélection de l’Argentine», conclue Nicolas.
