Le Maroc défie le Portugal pour la troisième fois de l’histoire de ses participations au Mondial

Après être venu à bout de l’Espagne, mardi à l’issue d’une séance mémorable de tirs au but, le Maroc retrouvera l’autre adversaire ayant accéléré son élimination de la Coupe du monde Russie 2018 (groupe B) : le Portugal de Cristiano Ronaldo. Quatre ans après le but du multiple Ballon d’Or au stade Loujniki de Moscou (1-0 pour le Portugal), les deux équipes ont bien évolué, pour se retrouver en quarts de finale du Mondial qatari. Fidèles à leur esprit offensif porté par une grande technicité, les prochains adversaires des Lions ont dominé la poule H lors du premier tour, avant de corriger la Suisse en huitièmes de finale (6-1), mardi dernier. S’ils ont épaté par leur grande aisance sur le plan offensif, les coéquipiers de William Carvalho ont toutefois frôlé la défaite face au Ghana (3-2), avant de s’incliner lors de leur troisième match face à la Corée du Sud (2-1), qui avait décidé de procéder par contre-attaques. Des indicateurs qui mettent à nu la fébrilité des Portugais lorsqu’ils affrontent une équipe regroupée en défense, de bon augure pour Regragui et ses protégés.

Maroc-Portugal : Pour une troisième victoire africaine contre l’Europe en phase à élimination directe

La rencontre de samedi sera donc le troisième confrontation maroco-portugaise de l’histoire de la Coupe du monde. La glorieuse génération de 1986 avait réussi à surprendre les coéquipiers de Paulo Futre au Mondial mexicain en s’imposant sur le score de 3 à 1 (doublé de Abderrazak Khaïri et un but de Merry Krimau). L’équipe menée par Hervé Renard en Russie 2018, elle, s’était inclinée sans démériter sur un but de Ronaldo. Ce samedi au Qatar, cinq Portugais ayant affronté le Maroc à Moscou seront présents : Ronaldo, William Carvalho, Bernardo Silva, Pepe et Rafael Guerreiro.

L’équipe marocaine, elle, a enregistré une mutation plus profonde, puisque seuls Ziyech, Hakimi et Munir Lamhamedi avaient disputé ce match. À travers ce troisième duel, le Portugal aspire donc à décrocher sa troisième apparition en demi-finale de la Coupe du monde. Le Maroc, lui, veut encore marquer les esprits et poser ses valises en demies pour la première fois de l’histoire. Les Lions pourraient aussi devenir la seule équipe africaine à avoir éliminé deux nations européennes en phase à élimination directe. En effet, sur onze confrontations entre pays africains et européens après le premier tour, seuls le Sénégal (en 2002 face à la Suède) et le Maroc (contre l’Espagne au Qatar) ont réussi à dépasser cet obstacle.

Walid Regragui, premier coach africain et arabe en quart de finale d’un Mondial

En plus d’avoir considérablement soigné les chiffres du Maroc en Coupe du monde, Walid Regragui s’est fait un nom sur la scène internationale depuis son arrivée au Qatar. Communicateur habile, fin stratège, conciliateur, le champion d’Afrique avec le Wydad a égalé le record de points en phase de poules pour une sélection africaine (7 points), avant de devenir le premier entraîneur arabe et africain à passer le stade des huitièmes et à diriger son équipe en quarts de finale. Avec son nouveau schéma tactique axé sur un bloc défensif bas, le sélectionneur national tentera donc, samedi, de déloger une autre sélection ibérique. Pour ce faire, le staff médical a bataillé pendant trois jours pour préparer des joueurs presque à bout sur le plan physique. Tout dépendra donc de la réussite du travail effectué par ce staff depuis jeudi, pour permettre à des joueurs comme Nayef Aguerd, Romain Saïss, Azzeddine Ounahi, Achraf Hakimi et Noussaïr Mazraoui de récupérer.

Le Maroc, invaincu lors de ses cinq derniers matchs en Coupe du monde, aura à cœur de prolonger cette série et d’offrir une première qualification historique à l’Afrique en demi-finales. Comme l’a souvent demandé Regragui lors de ses points de presse, le public marocain est présent et il y croit cette fois-ci. Quel que soit le résultat de ce samedi, les Lions de l'Atlas seront acclamés et garderont une place de choix dans l’histoire du football national, continental et mondial. Une victoire, en revanche, pourrait déclencher les espoirs les plus fous et inspirer plusieurs générations marocaines, arabes et africaines dans le futur.