Les résultats du Rapport national de surveillance de la qualité des eaux de baignade et du sable des plages du Royaume au titre de l’année 2022 ont été dévoilés, vendredi 24 juin, par le Laboratoire d'analyses relevant du département de l'Environnement. Il en ressort que sur 493 stations de surveillance réparties sur 186 plages contrôlées à travers le Maroc, 379 (soit 88,14%) ont été déclarées de qualité microbiologique conforme à la norme (NM.03.7.199). Les 51 stations restantes (11,86%) ont été désignées comme non conformes aux normes exigées en raison, notamment du changement climatique, de la pollution bactériologique provenant principalement des rejets d’eaux usées, de l’augmentation du nombre d’usagers des plages ainsi que de l’absence de l’infrastructure de base garantissant la propreté au niveau des plages.
Le Rapport précise que les stations non conformes à la baignade sont situées dans 23 plages réparties sur 5 régions côtières, à savoir Tanger-Tétouan Al Hoceïma, Rabat-Salé-Kénitra, Casablanca-Settat, Souss-Massa et Dakhla-Oued Eddahab. S’exprimant à cette occasion, la ministre de la Transition énergétique et du développement durable, Leila Benali, a indiqué que son département travaille d’arrache-pied pour assurer le suivi de la qualité de l’eau et du sable des plages et qu’une augmentation notable a été enregistrée dans le nombre de stations avec une qualité «acceptable» par rapport à l'année précédente. «Cette évolution requiert plus d’efforts avec l’implication de toutes les parties prenantes pour assurer la propreté des plages», a-t-elle souligné. À propos de la surveillance de la qualité du sable, celle-ci a concerné 60 plages, dont 37 sur la façade méditerranéenne et 23 sur la côte Atlantique. La ministre a révélé que 70 à 80% des déchets proviennent de sources terrestres et que les déchets du plastique et du polystyrène en constituent environ 88%. La comparaison entre les pourcentages des différentes catégories de déchets marins collectés pendant les quatre années consécutives 2018, 2019, 2020 et 2021 relève que la catégorie plastique/polystyrène occupe toujours la première position.
Les résultats du Rapport précisent aussi que les sous-catégories, «mégots et filtres de cigarettes», «bouchons et couvercles en plastique» et «emballages de chips/emballages de bonbons/bâtons de bonbons» représentent, à elles seules, 55% de la totalité des déchets collectés. Concernant la qualité mycologique du sable des plages, les résultats obtenus ont permis de déceler la présence de champignons au niveau de 39% des stations surveillées. Ces champignons ne sont pas pathogènes, sauf pour les personnes ayant des problèmes allergiques.
Par ailleurs, et dans le cadre des mesures préventives à mettre en place pour protéger les plages marocaines, le Rapport insiste, entre autres, sur la promotion des actions visant la lutte contre les apports de pollutions et des déchets au niveau des versants en arrière. Cette mesure peut être réalisée à travers trois volets : l’interdiction des rejets au niveau des cours d’eau débouchant dans les zones de baignade, l’élimination et le charriage des déchets sauvages déposés aux bordures et à proximité des cours d’eau et au niveau des côtes et par la mise en place des bassins de rétention pour le traitement des apports des crues avant d’atteindre la mer.
Autre action et non des moindres : Encourager les mesures contribuant au développement durable en transformant les modes de production et de consommation vers l’économie circulaire et la conception écologique. Le Rapport indique, en outre, qu’il est indispensable de généraliser les actions d’information et les ateliers ludiques qui visent à impliquer les citoyens et les usagers des plages dans la dynamique de protection du milieu marin et côtier.