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Diplôme de médecine : étudiants et syndicats surpris par la décision de réduire la durée de la formation

Face à la décision surprise du ministère de l’Enseignement supérieur, médecins, syndicats et étudiants sont toujours sous le choc de l’annonce.

Diplôme de médecine : étudiants et syndicats surpris par la décision de réduire la durée de la formation

Le cursus universitaire en médecine qui se fait actuellement en 7 ans sera réduit à 6 ans d'études dès la prochaine rentrée. Le ministre de l’Enseignement supérieur, Abdellatif Miraoui, a adressé une note aux présidents des universités, en fin de semaine dernière, pour les informer de ce changement. Objectif : accompagner la réforme du secteur de la Santé, augmenter le nombre de diplômés et renforcer les capacités médicales nationales. 

La décision est tombée comme un couperet. Les doyens des facultés de médecine et de pharmacie que nous avons tenté de joindre ont préféré ne pas se prononcer sur le sujet pour le moment. De leur côté, les étudiants qui sont les principaux concernés par ce changement sont toujours sous le choc de l’annonce. «Nous avons découvert la décision du ministère en même temps que tout le monde. Nous sommes encore surpris et nous nous demandons comment cela va être appliqué. Y aura-t-il des changements au niveau des modules ou dans les horaires ? … Nous espérons que des informations plus détaillées seront bientôt disponibles pour nous permettre de mieux comprendre à quoi on devrait s’attendre», confie au «Matin» un étudiant, membre du Conseil des étudiants en médecine de Casablanca. La décision de réduire la durée de la formation en médecine de 7 à 6 ans n’a pas été très appréciée par les organisations syndicales du secteur de la santé. Dans une déclaration accordée au journal «Assahraa Al maghribiya», Karim Belmokadem, secrétaire général du Syndicat national de la santé publique (SNSP) affilié à la Fédération démocratique du travail, souligne que les professionnels de la santé ont été surpris par la note du ministre de l’Enseignement supérieur d'autant qu’ils n’ont pas été impliqués dans la prise de cette décision. «Nous n’avons pas été consultés lors de la prise de cette décision.

Nous estimons, cependant, que la réduction de la durée de formation des étudiants n’aura pas d’impact positif important sur le système de la santé national. Le gouvernement devra plutôt œuvrer pour la valorisation du statut du médecin marocain, surtout dans le secteur public. Ça ne sert à rien de former un grand nombre de médecins en peu de temps, si ces derniers vont finir par quitter le pays parce qu’ils ne sont pas satisfaits de leurs conditions de travail», a-t-il déclaré. Toutefois, le ministère de l’Enseignement supérieur assure que cette décision s’inscrit dans le cadre de la réforme du secteur de la santé ainsi que dans la mise en œuvre du Chantier Royal relatif à la généralisation de la couverture sociale.

Contacté par nos soins, Mohamed Tahiri, directeur de l’Enseignement supérieur du ministère, souligne que le fait de pouvoir former plus d’étudiants en médecine en moins de temps permettra au Maroc de réduire son énorme déficit en ressources humaines médicales. Le responsable assure également que cela n’aura pas d’impact sur la qualité de la formation. «Former des médecins en 6 ans est parfaitement faisable, d’ailleurs c’est déjà le cas dans plusieurs pays, notamment en Europe. Le nombre de modules et la qualité de la formation resteront les mêmes. Il sera plutôt question d’optimiser le temps d’études, en utilisant plusieurs outils comme le digital, qui est devenu essentiel dans les universités, surtout durant les deux dernières années», indique M.Tahiri. Ce dernier explique, en outre, que cette décision intervient suite aux recommandations issues du nouveau modèle de développement (NMD). «Les principaux changements se passeront au niveau des cinquième et sixième années. Cela nécessitera une meilleure coordination des efforts avec le département de la Santé. Nous comptons aussi énormément sur les enseignants et les professeurs qui ont les compétences nécessaires pour mener à bien leur mission malgré la réduction de la durée de formation», ajoute le responsable.

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