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Réforme des classes préparatoires en France : Quel impact pour les bacheliers marocains ?

La réforme des classes préparatoires en France n’aura pas d’impact majeur sur les bacheliers marocains. Il s'agira plus d'une réorganisation des orientations qu'un changement de conditions d'admissions. C’est la réponse du président de l’association française des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC), Alain Joyeux, aux craintes des jeunes marocains et de leurs parents, suite à la décision française de réformer ce processus. Dans un entretien accordé à «Le Matin», M. Joyeux n'a pas manqué de saluer le niveau des étudiants marocains «ambitieux et engagés».

Réforme des classes préparatoires en France : Quel impact pour les bacheliers marocains ?
Un étudiant qui choisit d’intégrer les classes préparatoires économiques et commerciales générales (ECG) sera amené à pratiquer les langues vivantes.

Les classes préparatoires en France n’avaient pas le choix. Elles devaient adapter leur cursus et leurs programmes à la réforme du baccalauréat mise en place en 2020. C’est dans ce cadre qu’elles ont, elles aussi, adopter une nouvelle réforme en 2021 avec des changements qui n’ont, malheureusement, pas été médiatisés comme il se doit du fait que tous les regards étaient tournés vers la Covid-19 et ses variants. Ce manque de communication a semé la crainte, notamment chez les jeunes marocains qui voient dans les classes préparatoires l’une des voies privilégiées pour intégrer l’une des grandes écoles économiques et commerciales et poser ainsi les jalons d’une bonne carrière professionnelle. Pour tenter de répondre à toutes les questions qui se posent et qui s’imposent, «Le Matin» a rencontré le président de l’association des professeurs des classes préparatoires économiques et commerciales (APHEC), Alain Joyeux. Ce dernier était, en effet, en visite de quelques jours au Maroc, et particulièrement au Groupe Scolaire La Résidence, et ce dans le cadre de la stratégie de son association visant notamment le rapprochement avec les écoles d’autres pays. À la question de savoir ce qui a changé dans la nouvelle réforme des classes préparatoires, Alain Joyeux tient à préciser qu’aucune modification n’a eu lieu au niveau des classes préparatoires commerciales économiques technologiques (ECT) et que le changement a concerné plutôt les classes préparatoires économiques et commerciales scientifiques (ECS).

«Ces dernières sont devenues des ECG c’est-à-dire des classes préparatoires économiques et commerciales générales», précise-t-il. Concrètement, explique le président de l’APHEC, «un étudiant qui choisit d’intégrer les ECG sera amené à pratiquer les langues vivantes dont l’une est forcément l’anglais et à étudier les lettres et la philosophie. Il va par la suite avoir le choix entre deux enseignements de mathématiques, soit les mathématiques approfondies, soit celles dites appliquées. Il va aussi avoir le choix entre deux enseignements de sciences humaines à savoir, les géopolitiques ou économie et sociologie». Interrogé sur l’impact de ces changements sur les bacheliers marocains, Alain Joyeux confirme qu’il n’y a pas de répercussion significative au niveau du baccalauréat. «Pour les bacheliers marocains, les classes préparatoires ECG sont tout aussi accessibles que les ECS. Un étudiant marocain qui obtient un bac scientifique peut faire des classes préparatoires ECG et celui qui décroche un bac économique va pouvoir faire les classes préparatoires ECT», détaille-t-il. En revanche, l’expert note que le changement est plutôt visible après l’intégration des classes préparatoires où «l’étudiant va devoir faire le choix entre deux enseignements en mathématiques et deux enseignements des sciences humaines. À l’issue des études en classes préparatoires, il passera des concours adaptés à son choix d’enseignement».

Les étudiants marocains distingués
Le président de l’APHEC tient à saluer l’engagement des étudiants marocains. «Ils sont courageux, appréciés et ne manquent surtout pas de volonté et d’engagement», se réjouit-il. Des propos qui alimentent davantage notre fierté par rapport aux jeunes marocains qui brillent là où ils sont. En revanche, et de par son expérience en matière d’enseignement et d’accompagnement des jeunes, l’expert souligne que les étudiants marocains doivent fournir plus d’efforts pour pouvoir écrire et s’exprimer en «bon français». «Quand on s’oriente vers des classes préparatoires, il faut faire un effort particulier en termes d’expression écrite et orale en français, c’est le seul et unique conseil que je donnerai aux étudiants marocains», souligne-t-il. Outre la maitrise de la langue, l’expert partage d’autres compétences qu’il convient de développer pour exceller dans classes préparatoires, à savoir la curiosité, l’ouverture d’esprit et la capacité de s’adapter aux différents changements. «Les métiers évoluent au fil des années et il est important de se doter des outils nécessaires pour accompagner les différents changements», recommande-t-il.

ailleurs, le président de l’APHEC lance un appel aux jeunes les encourageant à opter pour le passage par les classes préparatoires. Outre le développement des compétences jugées nécessaires pour une bonne carrière professionnelle, les classes préparatoires constituent les deux premières années d’un cursus en cinq ans vers le Master 2 en management délivré par les grandes écoles. De même, ajoute-t-il, quand on regarde les recrutements au niveau des grandes écoles françaises, plus on monte dans la hiérarchie, plus ces écoles recrutent des étudiants de classes préparatoires. Ceci dit, «un étudiant marocain ou français qui souhaite intégrer les meilleures écoles a tout intérêt à choisir la classe préparatoire qui reste la voie royale pour intégrer les 10 meilleures écoles de France», indique-t-il. À ce titre, l’expert tient à préciser que le concours à la fin des classes préparatoires n’élimine pas l’étudiant parce qu’il y a autant de places réservées aux étudiants des classes préparatoires que de candidats. «Le concours joue simplement le rôle de classement des candidats entre les différentes écoles», note-t-il. En d’autres termes, un étudiant qui fait les classes préparatoires est sûr d’intégrer une grande école, le challenge est de pouvoir intégrer celles qui sont les mieux classées dans la hiérarchie.

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