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Réforme de la fonction de santé : les syndicats appellent à une plus grande concertation

Alors que le ministre de la Santé, Khalid Aït Taleb, avait déclaré il y a une quinzaine de jours à la Chambre des conseillers que son département suivait une approche participative impliquant tous les acteurs afin de recueillir leurs propositions et de convenir des points à retenir dans le projet en cours d'élaboration sur la fonction de santé, des voix syndicales s'élèvent pour dénoncer le manque de visibilité et appellent à plus de concertation.

Réforme de la fonction de santé : les syndicats appellent à une plus grande concertation

Interpellé le 13 avril dernier à la Chambre des conseillers sur «l'accélération de la mise en œuvre du statut des professionnels de la santé exerçant dans le secteur public», Khalid Aït Taleb avait indiqué que plusieurs étapes ont été franchies dans l'élaboration de la loi sur la fonction de santé. Le ministre avait ajouté également que son département «adopte une approche participative intégrée avec tous les acteurs afin de recueillir leurs propositions et de s'accorder sur les points à retenir dans le projet en cours d'élaboration pour répondre aux attentes et aspirations des différentes catégories travaillant dans ce secteur». Pour autant, certains syndicalistes ne voient pas d'un bon œil cette démarche participative (dans sa forme actuelle) et disent même craindre que le projet de loi voie le jour sans les consulter.

À cet égard, le membre du bureau national de la Fédération nationale de la santé (affiliée à l’UGTM), Adil Aouin, explique au «Matin» que le flou plane sur ce projet de loi sur la fonction de santé. «Lors de nos deux précédentes rencontres avec le ministère au sujet de ce projet de loi, notre impression a été que celui-ci ne maîtrise pas les contours de ce projet», affirme M. Aouin, ajoutant qu’au niveau des syndicats, «on ne sait pas qui, du ministère de la Santé, de la Primature ou du ministère de l’Économie et des finances, gère ce dossier». «Le ministère de la Santé nous a transmis les grandes lignes de ce projet de loi, alors que M. Fouzi Lekjaâ (ministre délégué auprès du ministre de l'Économie et des finances, chargé du Budget) avait déclaré que ce projet de loi était prêt», souligne le syndicaliste, faisant remarquer que «tout cela laisse ce projet de loi dans les limbes, alors que les personnels de santé y placent de grands espoirs pour améliorer leur situation». Et d’ajouter qu’au niveau de la Fédération nationale de la santé on s'attend à une concertation plus approfondie avec le ministère sur un certain nombre de questions, notamment l’uniformisation et l’augmentation des indemnités liées aux risques professionnels, la question des indemnités pour le personnel exerçant dans des régions où le coût de la vie est élevé (comme Rabat ou Casablanca) ou l'unification du système d'avancement par examen professionnel (lequel accorde actuellement 100% de postes budgétaires aux médecins qui se présentent, contre 33% seulement de postes aux infirmiers par exemple).

M. Aouin a également évoqué la question du caractère obligatoire de la formation continue (mentionné dans le nouveau projet de loi), expliquant que le ministère doit faire preuve de vigilance à ce niveau, étant donné que cette obligation implique des sanctions en retour pour le personnel ne souhaitant pas en bénéficier pour une raison ou une autre. Le vice-secrétaire de l’organisation démocratique de la santé (affiliée à l’Organisation démocratique du travail), Habib Kerroum, porte, de son côté, un regard tempéré sur l'approche du ministère dans l'élaboration de ce projet de loi. «Il est vrai que nous n'avons pas eu beaucoup de réunions avec le ministère, mais le processus de consultation est toujours en cours et, de toute façon, ce projet de loi demeure amendable, même s'il vient d'être adopté», dit-il. «On ne doit pas s'attendre à faire passer une nouvelle loi sans faille dès le départ.

Ce qui compte, c'est de pouvoir l'amender une fois qu'elle a été mise en œuvre et que des vides ou des lacunes ont été constatés», ajoute M. Kerroum, soulignant qu'il est impératif aujourd’hui de dissocier la fonction de santé du régime de la fonction publique, compte tenu de ses particularités. Et de poursuivre en disant qu'il y a bien unanimité sur la nécessité de rendre la fonction publique de santé plus attractive et que les grandes lignes de ce projet de loi proposent des pistes de solutions sérieuses pour pallier l'énorme déficit en ressources humaines (32.000 médecins et 60.000 infirmiers).

 

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