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Le gouvernement a annoncé, dans la nuit de jeudi à vendredi, la réouverture de l'espace aérien marocain à partir du 7 février prochain. Si cette nouvelle fait le bonheur des opérateurs touristiques et activités connexes lourdement touchés par cette dernière fermeture des frontières, les citoyens ont des avis mitigés. Depuis la publication du communiqué du gouvernement, les réactions se sont multipliées sur les réseaux sociaux. Certains se réjouissent de cette décision et estiment qu’il s’agit d’un nouveau pas vers le retour à la vie normale, d’autres sont plutôt méfiants et craignent que cela ait des conséquences sur la situation épidémiologique nationale. Quelles sont donc les mesures à prendre pour éviter une nouvelle hausse des contaminations, d'autant que nous venons à peine de dépasser le pic de la vague Omicron et qu’une augmentation des cas graves et des décès est prévue pour les prochains jours ? Selon Dr Moulay Said Afif, membre du Comité scientifique de la vaccination, la décision d’ouvrir les frontières a été approuvée par plusieurs médecins marocains, dont les membres du Comité scientifique anti-Covid et le Comité scientifique de la vaccination, parce que cela ne comporte plus de grands risques si toutefois certaines conditions sont respectées.
«Aujourd’hui, le variant Omicron qui n’est pas très virulent est le plus dominant au Maroc. Malgré la multiplication des cas, nous pouvons dire que la situation est stable. Il était donc temps de prendre cette décision qui va permettre d’accélérer la reprise de l’économie nationale, notamment le secteur du tourisme qui étouffe», déclare Dr Afif. «Bien évidemment, certaines mesures sont indispensables pour limiter les risques de propagation du virus. D’ailleurs, si le Maroc a pu garder la situation épidémiologique sous contrôle, c’est justement grâce aux mesures strictes. Les voyageurs en provenance de l’étranger doivent donc être munis de leur pass vaccinal qui montre qu’ils ont reçu les trois doses recommandées pour se protéger contre le variant Omicron, ainsi qu’un test PCR de moins de 48H avant l’heure du vol», insiste le médecin. De même, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, estime que l’ouverture des frontières devrait se faire conformément à l’approche marocaine réussie, proactive et anticipative basée sur la prise de décisions selon des données scientifiques pour protéger les citoyens et protéger le Maroc avec le moins possible d’impact et de conséquences et dommages sociaux, psychologiques, éducatifs et économiques. «Les conditions d’accès au Maroc seront certainement fixées selon le pays de provenance, mais en général, les personnes ayant complété leur schéma vaccinal et qui sont munies d'une attestation PCR négative peuvent entrer au pays sans problème. Même le test PCR négatif ne sera plus indispensable après la fin de la vague actuelle», affirme Dr Hamdi.
Ce dernier estime que l’arrivée de voyageurs en provenance de l'étranger ne risque pas de compliquer la situation épidémiologique nationale, ni de surcharger les services de réanimation. «Il s’agira de personnes vaccinées. Même si ces personnes contractent le virus pendant leur séjour, elles ne risquent pas de développer de formes graves puisqu’elles sont protégées», assure notre interlocuteur. Et d’ajouter que «l'accès au territoire national de citoyens marocains ou d’étrangers complètement vaccinés est moins risqué sur le plan épidémiologique que le comportement de personnes non vaccinées ou incomplètement vaccinées. On constate que ces dernières n'adhèrent pas aux mesures préventives. Elles se réunissent dans des cafés et se retrouvent lors de rassemblements publics ou privés. Elles peuvent aussi présenter des symptômes et être positives, mais elles refusent de se faire tester et ne respectent pas la durée et les conditions de l'isolement». Au niveau des aéroports du pays, les équipes attendent les instructions du ministère de la Santé pour se préparer à la reprise. «Nous ne savons toujours pas si l’ancien protocole sanitaire pour les voyageurs sera maintenu ou s’il y aura des changements. Pour le moment, nous attendons que le ministère nous annonce les mesures sanitaires à suivre à partir du 7 février prochain pour entamer les préparations», nous déclare Dr Mohamed Moussif, médecin en chef de l'aéroport Mohammed V. Il est à noter que les mesures qui vont accompagner la réouverture des frontières seront les résultats d'un consensus entre les autorités sanitaires et la Commission interministérielle chargée de la gestion de tous ces aspects. Comme annoncé dans le communiqué du gouvernement, cette Commission technique s'attelle actuellement à l'étude de ces mesures qui seront mises en place au niveau des centres frontaliers, ainsi que le protocole sanitaire pour les voyageurs. Les détails seront annoncés incessamment, nous affirme une source sûre du ministère de la Santé.
