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Ramadan et sorties nocturnes : les restaurateurs ne s'attendent pas à de gros gains

À cause de la pandémie Covid-19, les Marocains ont été privés de sorties le soir pendant les deux derniers mois du Ramadan. Cette année, ce sera enfin possible, au grand bonheur des avides de sorties nocturnes et des propriétaires de cafés et restaurants qui ont déjà commencé à faire la promotion de leurs formules sur les réseaux sociaux et autres. Côté situation sanitaire, Dr Tayeb Hamdi assure qu’il n’y a pas de crainte à avoir.

Ramadan et sorties nocturnes : les restaurateurs ne s'attendent pas à de gros gains

Les Ramadan «vibes» se font de plus en plus sentir surtout sur la Toile. Le mois sacré est, en effet, le principal sujet de discussion sur les réseaux sociaux ces derniers jours. Si certains s’en servent pour mieux organiser leurs préparatifs, d’autres sont déjà à la recherche de bons plans pour les sorties «after ftour». Il faut dire que les Marocains ont hâte de retrouver leurs bonnes vieilles habitudes, après avoir été privés de sorties pendant deux ans du fait de la pandémie. «Je suis très contente qu’on puisse enfin sortir le soir durant le mois du Ramadan. Ce mois n’avait pas du tout le même goût à cause de toutes les restrictions imposées pour lutter contre la pandémie Covid-19. Nous avons hâte de revivre l’ambiance du Ramadan by night : les ftours à l’extérieur, les visites familiales, les balades nocturnes… tout ça nous manque tellement», se réjouit Sara, 32 ans, mère de famille.

De leur côté, les propriétaires de cafés et restaurants, qui ont l’habitude de proposer des buffets ftour durant ce mois, ont déjà commencé à faire la promotion de leurs formules, notamment sur les réseaux sociaux. Ce mois sacré sera-t-il la période tant attendue pour effacer les effets de la crise ? Contacté par nos soins, Noureddine El Harrak, président de l’Association nationale des propriétaires et gérants des cafés et restaurants, qui regroupe 30.000 établissements, a indiqué que la réouverture des cafés et restaurants durant les soirées ramadanesques est, certes, une bonne nouvelle, mais cela ne leur permettra pas d’augmenter leur chiffre d’affaires. «La réouverture des cafés et restaurants durant les soirées du mois du Ramadan sera une véritable bouffée d’air frais pour nos clients qui ont été obligés de rester enfermés chez eux durant les deux dernières années.

Le retour de ces sorties aura un impact positif sur la psychologie des Marocains et nous nous en réjouissons. Mais en termes de gains, le mois du Ramadan a toujours été la saison basse de l’année pour les restaurateurs. Bien que les cafés et restaurants soient bondés durant les heures qui suivent le ftour, cela ne compense pas l’arrêt d’activité durant la journée. Les recettes journalières sont réduites du tiers ou de moitié pour les plus chanceux», déclare El Harrak. Et d’ajouter que «de nombreux propriétaires de cafés ou restaurants ont pris la décision de fermer durant le Ramadan pour réaménager leurs espaces».
Même si les indicateurs de la situation épidémiologique sont actuellement au vert, les restaurateurs se préparent aussi à un éventuel renforcement des mesures sanitaires qui pourrait accompagner ce grand retour. Khalid Abbadi, président de l’Association régionale des restaurateurs touristiques de Casablanca-Settat, affirme que les experts du secteur s’accordent sur un retour à la normale durant le Ramadan cette année, même s’il faut toujours s’adapter au contexte sanitaire. «Les représentants des restaurateurs et l’administration publique se concertent depuis quelques jours sur le protocole sanitaire qui devrait accompagner la reprise d’activité durant et après le mois sacré du Ramadan pour une ouverture sans complication. Nous serons toujours face à ce virus. Nous devons donc apprendre à vivre avec. Revenir à une vie normale, oui, mais tout en se protégeant et en protégeant notre clientèle», souligne Abbadi. Ce dernier a également exprimé sa satisfaction quant à la prochaine réouverture des Night clubs et discothèques après deux années de fermeture.

Une probable hausse des cas Covid, mais sans gravité

Le retour des sorties nocturnes pendant le mois du Ramadan pourrait-il avoir un impact négatif sur la situation épidémiologique nationale ? Pour Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, la réponse est non. «À mon sens, le retour des sorties ramadanesques le soir après le ftour ne devrait pas représenter une menace sur notre système de santé. Nous n’avons pas beaucoup de craintes à avoir pour la santé publique, notamment grâce à la vaccination des deux tiers de la population», affirme le médecin dans une déclaration au «Matin». «Durant le mois du Ramadan, les Marocains sont habitués à sortir le soir pour faire la prière, se promener ou rendre visite à la famille. Mais si on compare cette situation avec ce qui se passe actuellement, on se rend rapidement compte que ce ne sera pas très différent. En effet, depuis la levée des principales restrictions, les Marocains sont revenus à la vie normale et négligent les mesures barrières. Ce n'est pas pour autant que la situation s'est dégradée», assure Dr Hamdi. Ce dernier souligne, par ailleurs, qu’on pourrait enregistrer dans les semaines à venir, durant et après le mois sacré, une hausse de cas Covid-19 avec un faible impact sur les cas graves et les décès. Ce serait, selon l’expert, à cause d’une propagation du BA.2, comme c’est le cas actuellement en Europe.
Pour Dr Tayeb Hamdi, le principal conseil à donner aux citoyens est de se faire vacciner pour les personnes qui ne l’ont pas encore fait. Le médecin recommande, en outre, aux personnes vaccinées, mais qui souffrent de vulnérabilité de rester vigilantes. «Elles doivent continuer à respecter les mesures barrières, éviter les grands rassemblements… que ce soit pendant le Ramadan ou après. Il faut éviter de se rendre à des espaces clos et d’y rester trop longtemps», conseille-t-il.

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