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Les secteurs bancaire et de l'assurance résilients en dépit du climat d’incertitude

L’exercice de macro stress test réalisé par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de décembre 2022 continue de montrer la résilience des banques face aux scénarii de chocs simulant une forte détérioration des conditions économiques.

Les secteurs bancaire et de l'assurance résilients en dépit du climat d’incertitude
L’exercice de macro stress test réalisé par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de décembre 2022 continue de montrer la résilience des banques face aux scénarii de chocs simulant une forte détérioration des conditions économiques.

L’évolution des conditions macroéconomiques au Maroc ne fait pas ressortir jusqu’ici de risques majeurs pouvant menacer la stabilité financière. Mais les vulnérabilités découlant de l’environnement externe et interne (répercussions de la guerre en Ukraine, sécheresse, séquelles de la pandémie, pressions inflationnistes…) appellent à la vigilance et continuent de faire l’objet d’une surveillance rapprochée.
La conclusion est du Comité de coordination et de surveillance des risques systémiques, qui a tenu le 22 décembre à Rabat, sa seizième séance au siège de Bank Al-Maghrib (BAM). Selon les projections de l’Institut d’émission, la croissance de l’économie nationale devrait ralentir à 1,1% en 2022 avant de s’accélérer à 3% en 2023 et à 3,2% en 2024. Quant à l’inflation et après une forte accélération en 2022 à 6,6%, elle s’atténuerait tout en restant à un niveau élevé aux alentours de 4% en moyenne en 2023 et 2024.

Concernant la position extérieure, le déficit du compte courant devrait s’atténuer pour avoisiner 2% au cours des deux prochaines années, tandis que les avoirs officiels de réserve se situeraient à 362,9 milliards en 2023 puis à 371 milliards l’année suivante, soit l’équivalent de près de 6 mois d’importations de biens et services. S’agissant des finances publiques, le déficit budgétaire s’allégerait graduellement passant de 5,3% du PIB en 2022 à 4,6% en 2023 et 4% en 2024. La dette du Trésor, quant à elle, s’atténuerait à 67,7% du PIB en 2023 et à 66,1% en 2024.

En dépit d’un contexte difficile, le crédit bancaire destiné au secteur non financier devrait s’accélérer à 5,1% en 2022 tiré principalement par les facilités de trésorerie accordées aux entreprises privées. Il devrait revenir à 3,3% en 2023 avant de se redresser à 5,5% en 2024. Le taux des créances en souffrance s’est stabilisé à 8,7% pour un taux de provisionnement de 67% à fin octobre 2022. Le Comité rappelle, par ailleurs, que le secteur bancaire a enregistré, au terme du premier semestre 2022, une bonne tenue des résultats d’intermédiation et un repli du coût du risque. La hausse des taux d’intérêt a néanmoins impacté les résultats sur activités de marché induisant une baisse de 7,5% du résultat cumulé des banques.
Le secteur bancaire est solide avec des ratios moyens de solvabilité et de fonds propres de catégorie 1, se situant sur base individuelle à 15,3% et 11,8% respectivement pour des minimas réglementaires de 12% et 9%. Sur base consolidée, ces ratios s’établissent à 13,3% et 10,8%. Les banques disposent de coussins de liquidité supérieurs au minima réglementaire. L’exercice de macro stress test réalisé par Bank Al-Maghrib sur la base des projections économiques de décembre 2022 continue de montrer à cette date la résilience des banques face aux scénarii de chocs simulant une forte détérioration des conditions économiques.

Forte résilience des infrastructures des marchés financiers

Le Comité relève que les infrastructures des marchés financiers continuent de faire preuve d’une forte résilience aussi bien sur le plan financier que sur le plan opérationnel et présentent toujours un niveau de risque faible pour la stabilité financière. Pour sa part, le secteur des assurances a continué à afficher des fondamentaux solides et à démontrer sa résilience malgré la conjoncture internationale difficile marquée par de fortes incertitudes. Sur le plan technique, le secteur a maintenu au terme des trois premiers trimestres de cette année un bon rythme de croissance de l’ordre de 7,7% par rapport à la même période de l’année dernière, pour atteindre 42,4 milliards de dirhams. Cette évolution a été supportée aussi bien par la branche Vie (+ 9,5%) que la branche Non-Vie (+6,1%). Sur le plan financier, les placements des entreprises d’assurances ont augmenté de 3% depuis le début de l’année pour s’établir à 216,7 milliards de dirhams à fin septembre dernier.

Toutefois, les plus-values latentes se sont repliées de 40,6% pour se situer à 19,3 milliards de dirhams, en raison notamment de la baisse du marché boursier et de la hausse des taux du marché secondaire. En matière de rentabilité, le résultat net a enregistré à fin juin une amélioration de l’ordre de 11,3% en glissement annuel. De même, sur le plan de la solvabilité, le secteur continue de dégager une marge moyenne de plus de trois fois le minimum réglementaire requis. Pour le secteur de la retraite, le Comité rappelle que les principaux régimes de base connaissent une situation financière difficile marquée globalement par l’importance de leurs dettes implicites et par l’épuisement de leurs réserves à divers horizons.

La réforme systémique de la retraite devrait permettre d’instaurer une tarification équilibrée, mais également de résorber, dans des proportions importantes, les engagements passés non couverts et, partant, de rétablir les équilibres financiers dans le futur. Le comité a, par ailleurs, fait le point sur les travaux préparatoires de la visite sur place des évaluateurs du GAFI, sous la coordination de l’Autorité nationale du renseignement financier. Il recommande de maintenir les efforts de toutes les parties prenantes pour la réussite de cette visite. Rappelons que les évaluateurs du GAFI devront soumettre, à la suite de cette mission, un rapport à l’assemblé générale de ce groupement international qui aura lieu à Paris en février 2023. Cette dernière statuera donc sur la sortie définitive du Maroc de la liste grise. Ce qui permettra au pays d’améliorer sa conditionnalité auprès du marché international de la dette.

>> Lire aussi : Banques et assurances : la résilience face aux risques de chocs encore une fois confirmée par les stress tests

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