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Les opérateurs en sont conscients, Les sites de réservations en ligne mènent la vie dure aux agences de voyages. Une situation qui suscite même la colère des opérateurs touristiques, à commencer par Othmane Cherif Alami, Président du Conseil régional du tourisme de Casablanca-Settat et Président du Groupe Investour qui a poussé un coup de gueule sur les réseaux sociaux, estimant que des sites de réservations en ligne, comme Booking “usurpent le métier d’agence de voyage “.
“Booking usurpe le métier d’agence de voyage locale et propose des réservations Maroc-Maroc aux résidents marocains et ceci au détriment de la réglementation marocaine!”, a-t-il écrit prenant l’exemple de la Turquie qui a interdit Booking d’exercer sur son territoire.
Booking, à l’instar de plusieurs sites de réservation en ligne, pratique-t-il de la “concurrence déloyale”?
Contacté par Le Matin, le président de la Fédération nationale des agences de voyage du Maroc (FNAVM), Mohamed Semlali estime que les sites de réservations en ligne mettent en péril l’activité des agences de voyages. “Il faut trouver une issue à cette situation grave et dangereuse et qui risque de mettre en péril l'existence d'un réseau très important dans la chaîne de valeur du tourisme ici au Maroc, celui de l'activité d’agent de voyage”, a-t-il déclaré.
Selon lui, les professionnels du tourisme sont “plus légitimes” et ont “plus de connaissances” pour faire drainer les voyagistes “assoiffés pour découvrir le passé millénaire de notre pays”.
Le président du FNAVM dénonce des pratiques douteuses de la part des sites de réservations en ligne “autorisés à vendre sur leurs sites à des citoyens Marocains vivant au Maroc des hôtels au Maroc et empocher des commissions en devises”. “Le sujet demande une vraie volonté de la part des autorités et des hôtelier pour valoriser nos produits nous mêmes à l'intérieur de notre pays et permettre de garder une dynamique économique à ces agences de voyage qui restent en majorité des petites et des moyens entreprises mais d une grande qualification professionnelle pour vendre et valoriser le produit Maroc”, souligne Semlali, qui encourage également le Maroc à suivre l’exemple de la Turquie, “pour sauver les emplois et arrêter ces commissions en devises qui empochent ces OTA”.
Les agences de voyage, une digitalisation qui s’impose
Aujourd’hui, pousser la porte d’une agence de voyage pour préparer ses prochaines vacances n’est plus indispensable. Les Marocains l’ont bien compris et sont nombreux à opter pour les sites de réservation en ligne. L’écart s’est également creusé depuis la pandémie du coronavirus, la digitalisation ayant pris une place importante dans la vie du consommateur.
Selon le cabinet d’analyse GlobalData, le marché du voyage en ligne représentera 674 milliards d’euros en 2025. Il est donc nécessaire "d'investir rapidement dans des stratégies numériques," poursuit GlobalData."Si les acteurs n'investissent pas dans une stratégie numérique robuste, ils permettront à leurs concurrents de prendre une plus grande part du marché”, précise la même source.
Le Maroc ne semble pas faire exception. En effet, selon un sondage mené auprès de voyageurs marocains, 80% d’entre eux affirment préférer les sites de voyage en ligne plutôt que les agences, les jugeant “plus pratiques” et “attractifs au niveau de la qualité-prix”. Certains sont également inquiets à l'idée de se rendre dans les magasins en raison du risque lié au Covid-19.
Une digitalisation encouragée par le président du FNAVM qui affirme que “la digitalisation des agences de voyage un grand chantier est en cours de préparation avec le ministère de tutelle, la CNT la fédération des Agences de voyage ainsi que l ANAPEC et le Giac hôtelier et Tourisme”. “L’objectif est d’accompagner les agences de voyage dans un programme d étude sectorielle et de formation pour leurs permettre de suivre cette évolution dans le monde du E-commerce”, a-t-il ajouté. Selon Semlali, les hôteliers ont également leur part de responsabilité et devraient “contribuer en accordant une parité tarifaire en faveur des AV marocaines ce qui va se répercuter sur le client résidant au Maroc et sur le développement du tourisme interne”.
