Bon cru pour les sociétés cotées au troisième trimestre. Dans sa dernière publication Earning T3 2022, BMCE Capital Global Research (BKGR) indique que sur les neuf premiers mois de l’année, les revenus globaux des 61 entreprises ayant publié leurs réalisations ont progressé de 15% à 206 milliards de DH. Ces sociétés, qui représentent 97% de la capitalisation boursière, ont bénéficié de l’effet prix favorable enregistré au niveau de la cote industrielle (+21% à 136 milliards de DH), «conjuguée, dans une moindre mesure, à la bonification du total produit net bancaire des financières (+3,9% à 53,6 milliards de DH), ainsi qu’à l’amélioration des primes émises brutes du secteur Assurances & Courtage (+4,4% à 16,6 milliards de DH)», notent les analystes de BKGR.
De juillet à septembre, le chiffre d’affaires global s’est amélioré de 11,6% à 68,3 milliards de DH sur un an. Il recule tout de même de 0,3% d’un trimestre à l’autre.

«En termes de taux de réalisation, le CA de notre Scope 40 (soit près de 91% de la capitalisation) ressort globalement en ligne, représentant 74% de nos prévisions pour l’ensemble de l’année, intégrant un PNB réalisé par les financières de 75% parfaitement en ligne avec nos prévisions et des revenus des industries affichant un taux de réalisation de 74%», relève BKGR.

Les industrielles : une croissance à deux chiffres

Par secteur, les industrielles affichent des revenus en nette hausse de 21% s’établissant à 136 milliards de DH, à fin septembre. Toutefois, cette croissance, affichée sur les neuf mois, reste légèrement inférieure au niveau du premier semestre (+22,6%), «en raison du repli des ventes des concessions automobiles, suite principalement aux perturbations de la production mondiale consécutivement à la pénurie des semi-conducteurs et du recul de 2,1% à 5,9 milliards de DH du CA de LafargeHolcim du fait de la baisse des volumes de ciment vendus (-2%)».
De janvier à septembre, le chiffre d’affaires du secteur a été essentiellement porté par le CA de Total Energies Marketing Maroc dont le chiffre d’affaires consolidé s’est accru de 65% à 14,813 milliards de DH. Sa concurrente Afriquia Gaz a réalisé, quant à elle, un bond de 43% à 7,472 milliards de DH.
De son côté, Taqa Morocco a enregistré des réalisations commerciales de 9,745 milliards de DH, soit une croissance de 78% sur un an. Une performance portée par l’amélioration du taux de disponibilité mais aussi par la forte hausse des frais d’énergie consécutivement à l’évolution du prix d’achat du charbon sur le marché international.

Managem n’est pas en reste. Le groupe a signé un CA consolidé de 7,376 milliards de DH, soit une amélioration de 45%. Une évolution attribuable aux niveaux de cours opportuns au premier semestre, la consolidation de la production des différents métaux et l’évolution bénéfique de la parité dollar/dirham qui a contribué à hauteur de 15% dans la hausse globale du CA.
Chez les financières, le produit net bancaire affiche une évolution de 3,9% à 53,6 milliards de DH. Cette performance intègre une progression de 6,2%, à 36,6 milliards de DH, de la marge d’intérêt attribuable principalement à Attijariwafa bank (+755 millions de DH), Bank of Africa (+598 millions de DH) et BCP (+547 millions de DH). Ces derniers ayant bénéficié de la bonne tenue de l’activité commerciale avec une hausse de 4,2% de l’encours des crédits consolidés des banques cotées.
En outre, le secteur enregistre une amélioration de 10% de la marge sur commissions à 10,2 milliards de DH, constatée principalement chez Bank of Africa (363 millions de DH) et Attijariwafa bank (328 millions de DH).
À noter que cette dynamique a compensé le déclin de 29% à 4,6 milliards de DH du résultat sur opérations de marché, suite à la revalorisation à la baisse des portefeuilles trading des grandes banques cotées dans le sillage de la hausse du taux directeur intervenue fin septembre.
Sur le seul troisième trimestre, le PNB sectoriel s’est bonifié de 2,4% à 17,2 milliards de DH, résultat de la bonne tenue des réalisations d’Attijariwafa bank sur la période (près de 723 millions de DH).

Concernant le secteur Assurance & Courtage, le CA des neuf premiers mois de l'année ressort à 16,6 milliards de DH, soit une progression de 4,4%. Cette évolution s’explique par la bonne tenue de l’activité Non-Vie (+5,8% à 10,7 milliards de DH) signée chez les 3 compagnies cotées, particulièrement Wafa Assurance (300 millions de DH) grâce à l’ensemble des branches. Dans le segment Vie, une hausse de 1,5% a été enregistrée pour s’établir à 5,7 milliards de DH. À sa tête, l’on retrouve Wafa Assurance avec 146 millions de DH, portée par la croissance des produits Prévoyance et le bon comportement de l’Épargne.
Sur le seul troisième trimestre, les assurances affichent une augmentation de 6,1% du CA à 4,6 milliards de DH, redevable, une fois encore, à l’activité de Wafa Assurance.

La capacité bénéficiaire plombée par l’astreinte de Maroc Telecom

Les analystes affirment que la capacité bénéficiaire pour les sociétés ayant publié leurs résultats nets part du groupe, ressort en retrait de 11,8% à 12,7 milliards de DH, soit 58% de la capitalisation boursière. Toutefois, abstraction faite de l’astreinte d’IAM, la capacité bénéficiaire affiche un gain de 5,3% à 15,1 milliards de DH.
À fin septembre, au volet bilanciel, la dette nette des valeurs cotées, hors financières, s’est alourdie de 12,2% à 58 milliards de DH, par rapport au 31 décembre 2021. «Par contributeur, l’opérateur Télécom historique polarise 30% de l’encours global suivi par les producteurs de matériaux de construction (13%), les immobilières (16%) et Taqa Morocco avec 12%», est-il relevé.
À noter que la contribution des minières signe un recul de 7% à fin septembre, contre -10% une année plus tôt en raison, entre autres, de la poursuite de la politique de désendettement de CMT et de l’amélioration des cash-flows opérationnels de Managem.