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Souveraineté alimentaire de l’Afrique : Un Sommet stratégique en janvier au Sénégal

Gouvernements, secteur privé, organisations multilatérales, experts et scientifiques se donnent rendez-vous au grand Sommet de la souveraineté et de la résilience de l’Afrique qui aura lieu du 25 au 27 janvier à Dakar au Sénégal. Organisé par la Banque africaine de développement et l’Union africaine, le Sommet entend mobiliser un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce dans le continent. L’enjeu étant de doubler la productivité agricole grâce aux technologies de pointe, à l’élevage et à l’aquaculture et à des services consultatifs adaptés au climat.

Souveraineté alimentaire de l’Afrique : Un Sommet stratégique en janvier au Sénégal
Bien qu’elle dispose de 65% des terres arables restantes pour nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d’ici 2050, l’Afrique importe plus de 100 millions de tonnes métriques de nourriture au coût de 75 milliards de dollars par an.

La Banque africaine de développement (BAD) et l’Union africaine préparent la tenue du deuxième Sommet sur la souveraineté alimentaire et la résilience de l’Afrique qui aura lieu du 25 au 27 janvier prochain à Dakar au Sénégal. Cette grand-messe réunira les gouvernements, le secteur privé, les organisations multilatérales, les ONG et les scientifiques du continent et d’ailleurs pour débattre du défi croissant de la sécurité alimentaire en Afrique.

À travers ce Sommet, les organisateurs entendent mobiliser un engagement politique de haut niveau autour de la production, des marchés et du commerce afin de mettre en œuvre des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour certains pays. Il s’agit également de mobiliser et aligner les ressources gouvernementales, les partenaires de développement et le financement du secteur privé autour des pactes de livraison de produits alimentaires et agricoles pour atteindre la sécurité alimentaire à grande échelle dans chaque pays du continent. Cette rencontre constituera également une plateforme pour le partage d’expériences réussies dans l’alimentation et l’agriculture dans certains pays. Le Sommet ambitionne par ailleurs de doubler la productivité agricole grâce à des technologies de pointe, à l’élevage et à l’aquaculture et à des services consultatifs adaptés au climat et soutenir la recherche et le développement pour un pipeline de technologies agricoles résilientes au climat.

Jusqu'à 36,6 milliards de dollars par an pour une «Faim Zéro en Afrique»

«Bien qu’il dispose de 65% des terres arables restantes pour nourrir 9 milliards de personnes dans le monde d’ici 2050, le continent importe plus de 100 millions de tonnes métriques de nourriture au coût de 75 milliards de dollars par an. L’Afrique a le potentiel de se nourrir et de contribuer à nourrir le monde. Ses vastes zones de savane sont estimées à elles seules à 400 millions d’hectares, dont seulement 10% (40 millions d’hectares) sont cultivés», souligne la banque panafricaine. Investir dans l’augmentation de la productivité agricole, soutenir les infrastructures, les systèmes agricoles intelligents face au climat, avec des investissements du secteur privé tout au long de la chaîne de valeur alimentaire peut aider à transformer l’Afrique en un grenier pour le monde, estime la BAD. Pour atteindre l’objectif «Faim Zéro en Afrique», il faudra, selon l’institution, entre 28,5 et 36,6 milliards de dollars par an. Avec la suppression des obstacles au développement agricole facilitée par de nouveaux investissements, on estime que la production agricole de l’Afrique pourrait passer de 280 milliards de dollars par an à 1 billion de dollars d’ici 2030.

Pour diversifier davantage les sources d’approvisionnement alimentaire pour le monde, au milieu des effets persistants de la guerre en Ukraine et de ses effets systémiques à l’échelle mondiale, et pour assurer l’approvisionnement alimentaire du continent, il est essentiel de soutenir les efforts visant à libérer le potentiel agricole de l’Afrique, pour une production alimentaire durable. «L’Afrique a tout à gagner, et le monde a tout à gagner d’un tel effort concerté», souligne la BAD.

À l’échelle mondiale, 828 millions de personnes souffrent de la faim, l’Afrique représentant 249 millions, soit un tiers du nombre de personnes souffrant de la faim dans le monde. La réalisation de l’Objectif de développement durable numéro 2 sur la «Faim Zéro» ne peut être atteinte que si elle est atteinte en Afrique. Les Nations unies ont noté que le continent doit être au centre des préoccupations, où «le nombre de personnes sous-alimentées augmente plus rapidement que partout ailleurs dans le monde». Nourrir le monde exige donc que les systèmes alimentaires mondiaux soient modifiés pour libérer pleinement le potentiel de production alimentaire de l’Afrique. C’est le même appel lancé par les Nations Unies : «Un changement profond du système alimentaire et agricole est nécessaire si nous voulons nourrir plus de 828 millions de personnes qui souffrent de la faim aujourd’hui et les 2 milliards de personnes supplémentaires que le monde aura d’ici 2050.

L’augmentation de la productivité agricole et la production alimentaire durable sont cruciales pour aider à atténuer les dangers de la faim». Les pénuries alimentaires peuvent causer de graves problèmes sociaux et politiques. Selon une déclaration du secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, «les gouvernements doivent soutenir la production agricole et investir dans des systèmes alimentaires résilients qui protègent les petits producteurs alimentaires. “Si nous ne nourrissons pas les gens, nous nourrissons le conflit”», alerte le haut responsable onusien.

Lire aussi : Insécurité alimentaire en Afrique: voici ce que préconise l’IRES

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