Les examens du baccalauréat commencent dans une semaine. La tension est à son comble pour les jeunes candidats qui rêvent de décrocher le précieux sésame. Cette épreuve est, en effet, particulièrement stressante pour les élèves. Ils ressentent l’obligation de prouver leurs capacités, non seulement vis-à-vis d'eux-mêmes, mais aussi vis-à-vis de leur entourage et de la société, ce qui leur fait sentir le poids d’une grande responsabilité. Ils ont souvent peur de ne pas être à la hauteur, de tout oublier le jour J, d’être tétanisés face à la feuille d'examen…
D’après les spécialistes en psychologie, ce stress une réaction normale de l’organisme pour s’adapter à l’événement. Il suffit de comprendre pourquoi il existe pour mieux apprendre à le gérer et éviter qu’il ne dégénère. «Ressentir du stress avant ce genre d’épreuve est tout à fait normal. Mais lorsqu’il y a un déséquilibre entre les contraintes imposées par l’environnement de l’élève – comme réussir ses examens avec une note honorable afin d’avoir accès aux meilleures écoles ou universités, faire plaisir à ses parents, la peur de l’échec et le jugement de toute sa famille… – et la perception qu’il a de ses propres ressources pour y faire face (sa gestion de temps, son organisation, la complexité de certaines matières, sa difficulté de concentration…), il peut commencer à avoir peur de perdre le contrôle de la situation», explique Chafika Bendjennat, coach Santé et Mental.
«Face à ce déséquilibre entre ce que l’on exige de nous et ce qu’on peut offrir, la réaction peut être différente selon chaque personne. Soit ce stress nous stimule, motive et nous aide à rester concentrer ; on l’appelle l’“Eustress” qui est un bon stress. Soit la personne n’arrive pas à gérer son stress et la contre-réaction est trop intense et peut même parfois avoir un impact sur la santé du jeune étudiant surtout lorsqu’il y a d’autres agents de stress auxquels il fait face comme une mauvaise ambiance à la maison, divorce des parents, conditions de vie, relations avec les autres…) et on l’appelle le “Distress”», développe la coach.
Afin de maîtriser son stress, l'étudiant qui prépare ses examens doit, tout d’abord, savoir gérer son temps. «Il doit apprendre à éviter ce qu’on appelle “les voleurs de temps externes” comme les appels téléphoniques sans intérêt, les jeux électroniques, régler et écouter les problèmes des autres copains ou de la famille… mais aussi “les voleurs de temps internes” tels que sa difficulté à dire non, le manque de planification…
Et pour mieux gérer son temps, il doit établir son programme de la journée et définir la durée à consacrer pour chaque matière en s’autorisant des pauses de 15 à 20 min entre chaque matière», conseille Chafika Bendjennat. «Durant ces derniers jours qui précèdent l’examen, on recommande aux étudiants de pratiquer 5 minutes de cohérence cardiaque 3 fois par jour ; des exercices sont proposés sur YouTube. Ils peuvent aussi pratiquer l’outil de la visualisation durant leurs pauses. En fermant les yeux, l’étudiant visualise son succès, la réussite de ses examens et comment il se sentira une fois le bac en poche. Il peut également se poser cette question : comment est-ce que je me vois dans 5 ans ? La réponse à cette question va le motiver à mieux gérer son stress et miser sur ce qui est le plus important, c'est-à-dire son avenir», indique la coach.
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La gestion du stress passe aussi par une bonne hygiène de vie
Avoir une bonne hygiène de vie est très important durant cette période qui précède le début des examens. «Les parents doivent initier leur enfant à manger les bons aliments pour la matière grise de son cerveau et diminuer le plus possible sa consommation en fast-foods et en aliments transformés, surgelés ou en conserves pour éviter les carences en vitamines et certains perturbateurs endocriniens. À noter que l’alimentation reste un maillon important d’une chaîne d’habitudes saines qu’il serait préférable de mettre en place, même en dehors de la période des examens. Il faut également habituer son enfant à boire une bonne partie de sa consommation quotidienne en eau matin. Le cerveau est composé de 80% d’eau et on consomme de l’eau durant notre sommeil. S’hydrater le corps et surtout le cerveau le matin serait très conseillé», recommande Chafika Bendjennat, coach Santé et Mental. «Durant cette période, l’étudiant doit bien dormir et éviter de faire des nuits blanches. Le sommeil permet de nettoyer les plaques du cerveau et de consolider la mémoire. Il doit aussi dormir suffisamment pour pouvoir rêver. Vous n’avez pas conscience du nombre d’idées, d’inventions qui ont été créées dans le monde grâce aux rêves. La nuit, le cerveau ne s’arrête pas. Il est très actif et il donne des solutions à plusieurs problèmes», ajoute-t-elle.