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Tacos et pasticcio, ces bombes à retardement pour la santé dont raffolent les Marocains

Le tacos dit «français» et le pasticcio, deux mets phares de la «junk food», sont fortement appréciés par les Marocains depuis quelque temps, comme peut en témoigner la multiplication des snacks qui font de ces recettes leurs plats phares. Faciles à se procurer, peu coûteux et addictifs, ces deux spécialités augmentent les risques de développer des maladies inflammatoires et d'autres pathologies, surtout en cas de consommation régulière.

Tacos et pasticcio, ces bombes à retardement pour la santé dont raffolent les Marocains

Une farandole de sauces et de viandes au choix, des frites et du fromage fondu, telle est la recette à succès des french tacos et des pasticcios, les fers de lance des fast-foods au Maroc. Personnalisables et déclinées en moult versions et tailles, les deux recettes explosent les compteurs de calories. En effet, un tacos simple avec une seule viande équivaut à 250-300 kcal, tandis que le plus riche peut monter jusqu'à 1.200, voire 1.500 kcal. Pour rappel, les besoins énergétiques pour un adulte sédentaire sont d'environ 2.400 kcal/j pour un homme et de 1800 kcal/j pour une femme.
Contactée par «Le Matin», la nutritionniste Yasmine Fahmi tire la sonnette d’alarme à propos de cette tendance alimentaire : «Les consommateurs réguliers de ce genre de repas s'exposent à des problèmes de santé majeurs. Ils risquent de devenir sujets à des problèmes de surpoids et d’obésité qui sont des maladies inflammatoires pouvant également les conduire à des états de déprime, voire de dépression», explique-t-elle avant d’ajouter «ces personnes risquent également de développer des maladies dites non transmissibles telles que le diabète, le cholestérol, l'angine de poitrine et d'autres maladies cardiovasculaires. La consommation fréquente de ce type de repas expose aussi au risque de développer un cancer colorectal», détaille Yasmine Fahmi. Consciente des risques courus, Nadia, une jeune femme active, se confie : «Il fut un temps où j’alternais régulièrement tacos et pasticcio, tentée par leurs prix attractifs et l’accessibilité à un repas rapide. Consciente des méfaits de ces plats qui sont également une plaie pour la digestion et le porte-monnaie à la longue, je ne me permet désormais d’en manger que de manière occasionnelle». 

La restauration rapide, la bête noire de l’éducation nutritionnelle

Au Maroc, la tendance des tacos et pasticcios peut compter sur l’engouement des enfants et des adolescents qui ne sont pas forcément en âge d’en mesurer les conséquences sur le long terme. Selon la nutritionniste, «ces repas finissent souvent par s’inscrire dans une routine incluant toute la famille, dont les plus petits. Ces derniers pourront reproduire le même schéma en développant une certaine addiction à ces plats qui ne correspondent pas aux besoins de leur métabolisme. L’éducation nutritionnelle des individus commence dès le plus jeune âge, d’où l’importance de les habituer à une alimentation saine et équilibrée le plus tôt possible», explique-t-elle. Une vision partagée par Yassine, père d’un petit garçon de 7 ans : «J’ai transmis à mon fils mes bonnes habitudes en matière d’alimentation pour poser les bases de son éducation nutritionnelle. Je ne le prive pas de ce genre de recettes, j’opte plutôt pour une version maison allégée en gras avec des ingrédients de qualité et des quantités raisonnables». Une option préconisée par aussi Yasmine Fahmi : «Le problème aujourd’hui, c’est que l’on associe les moments de plaisir à la “junk food”. Toutefois, nous pouvons parfaitement prendre du plaisir avec des plats sains “fait maison”. De cette manière, les parents véhiculent les bonnes habitudes à avoir et mettent les enfants sur la voie d’un mode de vie sain et équilibré», précise la spécialiste. 

Se faire plaisir sans culpabiliser
 

Le tacos dit français, qui n'a rien à voir avec le tacos mexicain, est perçu par certains comme un sacrilège qui déroge à la recette originale. Le vrai tacos ainsi que les fajitas peuvent être envisagés comme des alternatives saines et faciles à réaliser : «Il ne s’agit pas de se priver, mais plutôt d’opter pour une version maison, comme les fajitas. Du poulet, des poivrons, de l’oignon que l’on fait revenir à la poêle, le tout assemblé dans un wrap, avec du guacamole pour remplacer les sauces industrielles. C’est un exemple de repas équilibré, complet et qui ne manque pas de goût. Pour le pasticcio, on peut opter pour des pommes de terre au four au lieu des frites grasses et préférer le fromage blanc à la crème fraîche. Des recettes qui peuvent parfaitement remplacer les plats courants de malbouffe», suggère la nutritionniste qui insiste sur l’importance de rééduquer son palais pour intégrer les bons réflexes et adopter un régime alimentaire bénéfique pour la santé, le tout sans frustrations.
 

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