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Pourquoi il est urgent de décarboner les processus de production

Hydrogène vert, électromobilité et innovations intenses… le forum des Innovations et de la Transition énergétique (Innov'Energy), qui a rassemblé tout un gotha d’experts et décideurs le 19 mai à Casablanca, a permis d’explorer les défis nationaux et mondiaux qui nous séparent de la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Pourquoi il est urgent de décarboner les processus de production
Le forum Innov'Energy a rassemblé tout un gotha d’experts et décideurs le 19 mai à Casablanca. Ph. Seddik

La majorité des pays à travers le monde se sont mis d’accord pour une réduction drastique des émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’horizon 2030. Mais l’objectif majeur demeure d’atteindre la neutralité Carbone à l’horizon 2050. Du coup, la transition énergétique constitue un élément majeur dans l'atteinte de ces ambitions. Au Maroc, l’enjeu est énorme, et il est encore plus important qu’ailleurs. Car il s’agit tout d’abord de la souveraineté énergétique et la réduction de l'indépendance des combustibles fossiles. «Mais il s’agit également de maitriser le risque de chute brutale de nos exportations vers les pays qui exigent des produits à faible carbone. Ce risque, nous pouvons et nous devons le transformer en opportunités parce que nous avons un certain nombre d’atouts : la complémentarité qui existe entre nos potentiels et notre gisement de production d’énergies propres», a souligné Ahmed Rahmani, DG de Vinci pour le Maroc et l’Afrique de l’Ouest, qui s’exprimait lors du Forum des Innovations et de la Transition énergétique Innov'Energy tenu à Casablanca le 19 mai.



De l’innovation dans l’hydrogène vert

Devant plus de 150 convives, des experts et décideurs pour la plupart, Ahmed Rahmani a insisté sur le fait que la transition énergétique au Maroc devrait être prise dans sa globalité et ne pas se focaliser uniquement sur la production : «Aujourd’hui, Vinci est engagé auprès de deux d’industriels majeurs mais aussi d’autres investisseurs dans un fond qui est dédié exclusivement au développement de toutes les applications de l’hydrogène vert, que ce soit la mobilité ou l’industrie sous toutes leurs formes. En clair : de l’innovation dans l’hydrogène vert».

Rachid Yazami, le Marocain qui continue de révolutionner la batterie au lithium-ion

Dans une autre intervention consacrée à l’intermittence des énergies renouvelables et la transition de l’électromobilité, les participants au forum ont eu droit à un autre exemple des progrès technologiques possibles dans le domaine des énergies et les dernières avancées technologiques liées aux batteries des véhicules. «Certaines industries en Europe et aux États-Unis vont arrêter complètement à partir de 2027 à 2030, la production de voitures à moteur thermique pour justement commencer à commercialiser les voitures électriques. Et dans ces voitures électriques, il y a un composant qui est increvable, c'est le moteur. Par contre, la batterie est un système un peu plus vulnérable et fragile qui est justement au cœur de cette transition. Il faut absolument arriver à fabriquer des batteries de très bonne qualité et aussi qui puissent durer afin d'accomplir les centaines de milliers de kilomètres comme une voiture à combustion interne», a décrypté le grand chercheur marocain Rachid Yazami, l’inventeur de la batterie au lithium-ion et fondateur de 6 startups spécialisées dans les batteries entre la Californie et Singapour.

Trempé dans les batteries, le scientifique marocain a commencé à travailler dessus depuis 1978 et jusqu’à aujourd'hui sans arrêt : «On a mis au point une nouvelle méthode de charge de batterie et de contrôle de batterie qui s'appelle la NLV (Non-Linear Voltammetry) qui permet de charger à 100% les batteries des voitures en moins d'une heure», explique l’éminent scientifique.
Notons que la première batterie au lithium-ion a été commercialisée par Sony en 1991. Mais au bout de ces trois décennies, la densité d'énergie de ces batteries a bien été triplée. C’est un succès industriel et commercial énorme. «Chaque année, le marché augmente de plus de 20%. Et en 2021, malgré la Covid, l’industrie a produit plus de 10 milliards de cellules lithium-ion. Cette année, on aura dépassé les 12 milliards de batteries….».

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