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Jeudi 28 Mars 2024
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Guerre en Ukraine : les réseaux sociaux, un moyen d'information à double tranchant

Les grandes chaines TV n'ont pas le monopole de raconter la guerre entre la Russie et l'Ukraine, les réseaux sociaux s'étant imposés comme source d'information. quasi en direct. Les posts partagés sur le web permettent de suivre en temps réel le vécu fait de peurs et de souffrances. Mais gare au trucage et à la manipulation.

Guerre en Ukraine : les réseaux sociaux, un moyen d'information à double tranchant
Le partage sur les réseaux sociaux permet aux étudiants de se sentir rassurés et soutenus.

C’est la première fois de l’histoire que le monde entier assiste quasi en direct à une guerre en temps réel. Depuis que la Russie a lancé son offensive militaire contre l'Ukraine, de jeunes étudiants partagent sur les réseaux sociaux des images et des vidéos illustrant leurs vécus, mais aussi, et surtout leurs émotions. Avec des discours tantôt rassurants et tantôt anxiogènes et choquants, ces jeunes parviennent à faire entendre leurs voix à la communauté internationale et à raconter en détail leurs journées faites de peurs et d’inquiétudes.

On les voit d’ailleurs pleurer, lancer des appels de secours, et demander du soutien. Les messages qu’ils adressent au monde ne peuvent pas passer inaperçus et on ne peut, en tant que citoyens, qu’être solidaires avec eux. Autant dire que les réseaux sociaux ont radicalement modifié nos rapports et notre interaction avec l’information. Les faits sont diffusés instantanément, mais s’agit-il réellement d’une bonne chose ? Selon Leila Naim, docteur en psychologie de comportement et coach, le partage en temps réel d’un fait sur les réseaux sociaux est un comportement qu’on observe de plus en plus dans notre société. «Pour les jeunes étudiants en Ukraine, cela reste d’une grande importance leur permettant de partager leurs émotions et leur vécu et, par conséquent, de se sentir rassuré et soutenu», explique-t-il. Même son de cloche auprès de Imane Hadouche, master-coach et comportementaliste. Elle estime, en effet, qu’en partageant leur vécu, les jeunes peuvent être informés des solutions qui s’ouvrent à eux, mais aussi être solidaires en temps de crise.

Le revers de la médaille
La guerre d’Ukraine illustre parfaitement le rôle que jouent les réseaux sociaux dans le partage de l’information. Un rôle que nous avons tous ressenti lors des tentatives de sauvetage tombé accidentellement dans un puits. Une affaire que le monde entier a suivie en temps réel et avec beaucoup d’émotions. Des milliers de vidéos ont été partagés récoltant ainsi plusieurs milliers de partages. Le même scénario se reproduit donc avec la crise en Ukraine. Pour Leila Naim, le danger réside dans le fait que les fausses nouvelles et les informations erronées peuvent également circuler à temps réels. «L’information est non filtrée, ce qui implique que n’importe qui peut publier des vidéos ou des images pour avoir des clicks et des likes», explique-t-elle. Il est donc recommandé de rester prudent face à ce type d’actes manipulatoires. De son côté, Imane Hadouche estime que la plupart des vidéos partagées actuellement sont angoissantes et provoquent des sentiments de frustration, ce qui n’est pas sans risque sur le plan psychologique. Effectivement, de nombreuses études ont été réalisées traitant de l’impact des images négatives, trop émotionnelles, voire violentes, sur le cerveau. «Concrètement, l’individu qui s’expose fréquemment à un contenu négatif sans pour autant être capable d’agir et porter secours, risque de plonger dans un cercle où la négativité devient le maître mot», explique-t-elle. L’experte ne manque pas d’alerter sur le fait de s’exposer au contenu violent. «Un individu qui regarde des vidéos de violence finit par considérer ce type d’actes comme étant normal et risque lui-même de devenir violent», explique Imane Hadouche. De manière générale, filmer un moment fort, voire dramatique, et le diffuser sur les réseaux sociaux est devenu un quasi-réflexe dans la société. L’inconvénient c’est que ce phénomène est devenu fréquent et pourrait conduire certains à perdre leur sens de l’humanisme.
 

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