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«Zawaya Al-Sahraa, Zawaya Al-Watan» : Un voyage dans les Zaouïas Laâroussia, Mae Laainin et Rguibiya

Dans «Zawaya Al-Sahraa, Zawaya Al-Watan», qui participe à la compétition officielle de la sixième Festival du film documentaire pour la culture, l’histoire et l’espace sahraoui hassani, la réalisatrice Majida Benkirane a voulu montrer le rayonnement des Zaouïas au Maroc et leur rôle qui ne limitait pas uniquement au domaine religieux, mais qui l'a dépassé pour diverses questions qui touchaient de nombreux aspects de la vie et de la patrie.

«Zawaya Al-Sahraa, Zawaya Al-Watan» : Un voyage dans les Zaouïas Laâroussia, Mae Laainin et Rguibiya
Majida Benkirane

Le documentaire «Zawaya Al-Sahraa, Zawaya Al-Watan» de Majida Benkirane présente un travail avec une profondeur culturelle et spirituelle. C’est tout un voyage que la poétesse, comédienne et réalisatrice a mené en s’entourant d’une jeune équipe, en faisant découvrir trois Zaouiyas avec tout leur poids symbolique et l’importance de leurs chioukhs soufis. Comme l’a souligné le critique Abdenbi Dachine, «dans cette aventure spirituelle, Majida s’est appuyée sur la structure du livre à travers les chapitres, puis la symbolique spirituelle du chiffre 7. Le documentaire est sous forme d’un périple du héros, Fadel, sur le plan géographique et spirituel».
L’étudiant chercheur d'origine sahraouie qui est parti à Rabat pour faire ses études, puis revient au Sahara pour effectuer des recherches pour sa thèse, dont la thématique porte sur les Zaouiyas. Dans sa narration, Majida ne manque pas, aussi, de faire des clins d’œil sur la femme et sa relation avec l’homme. Comme, elle a creusé dans la mémoire, dans l’histoire et la géographie du Sahara, en immortalisant certains détails de son architecture et son patrimoine.
«Je remercie le réalisateur et producteur, Driss Mrini, qui m’a fait confiance. Car, ce documentaire demandait une vérité scientifique, historique et une sensibilité particulière». La dimension académique du film fut, ainsi, enrichie par le choix de professeurs spécialistes en la matière. 

La comédienne et réalisatrice, Majida Benkirane : «Ce film touche directement notre cause nationale sans pour autant constituer une propagande»

Le Matin : Parlez-nous un peu du projet de ce film documentaire et comment il s’est développé ?
Majida Benkirane
: Le projet de ce film a commencé quand la société de production Fann.Prod, de Driss Mrini, m’a contactée pour me présenter le texte du scénariste Amer Cherki. J’ai entamé, donc, le travail avec le scénariste à travers plusieurs rencontres. Puis, nous avons déposé le projet au Centre cinématographique marocain (CCM), à la Commission de soutien. Il a été accepté à condition de faire quelques rectifications. Le travail sur le sujet m’a pris environ un an et demi pour la réécriture du texte, tout en cherchant à y introduire une histoire humaine, à travers un étudiant chercheur qu’on suit tout au long du film.

Quelle est, selon vous, la spécificité de ce documentaire ?
Pour moi, ce film touche directement notre cause nationale sans pour autant constituer une propagande. C’est un plaidoyer artistique et discret, mais très profond à travers trois Zaouias : Laâroussia, Mae El Ainin et Rguibia. Mais, qu’on peut poursuivre, par la suite, par d’autres Zaouias. Donc, à travers ce projet national, on évoque la cause nationale par le biais d’une enquête très poussée, des déclarations de chercheurs, puis des preuves tangibles, notamment à travers des manuscrits, des voyages, des tariqas soufis, qui mettent en exergue ce lien historique des Marocains avec leur Sahara.

Quels sont les plus importants messages de ce documentaire ?
Je voulais dire à travers ce film que malgré la diversité et la variété des tariqas soufies, il y a deux choses qui les unissent : l’unité nationale, l’unité divine. C’est ce qui fait la force du Maroc.

Comment étaient les conditions de tournage ?
Très fatigantes, car nous avons travaillé en pleine crise Covid. Il y a des personnes de l’équipe qui avaient été atteintes, même si on devait observer le confinement imposé par les autorités. Tous les cinq jours, on faisait le test et à chaque fois il y avait de nouveaux cas touchés par la Covid. On a vécu dans un stress et une pression insupportables. Mais, il y avait un fort désir pour que ce projet continue et voie le jour.

Est-ce que le film a été déjà projeté en dehors de ce festival ?
Oui, j’ai été invitée à le projeter au Consulat de Strasbourg dans le cadre des Journées du Sahara marocain. Il a été bien accueilli par la communauté marocaine et les représentants du Sahara. C’était un test positif pour moi.

Pour le budget du CCM, était-il suffisant pour faire tout ce que vous voulez ?
Je pense que j’ai dépassé 70% de ce que je voulais. Sur le plan de la production, ce qui m’intéressait le plus était la matière. Dans le documentaire, j’ai peur de deux choses : la matière et les preuves concrètes. C’est pour cela que j’ai pris du temps avant le tournage. Car, pour moi, le document historique est très important, puis d’avoir des spécialistes dans la question du Sahara marocain. Sur le plan esthétique, Smara est une région splendide et j’ai été surprise quand j’ai projeté le film en France, par des Marocains, surtout les jeunes, qui étaient enthousiasmés à l’idée de venir visiter le Sahara. D’ailleurs, c’est pour cela que j’avais fait le choix d’un jeune d’origine sahraouie. Je voulais toucher la jeune génération qui n’a pas une grande connaissance de l’Histoire et de la géographie de ces régions.

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