Menu
Search
Vendredi 17 Mai 2024
S'abonner
close
Vendredi 17 Mai 2024
Menu
Search

17.000 hectares des forêts du Maroc se dégradent chaque année (CESE)

Malgré son importance et sa forte contribution au développement économique et social, le patrimoine forestier reste très peu protégé et valorisé. En effet, plus de 17.000 hectares se dégradent chaque année en raison notamment du changement climatique, la surexploitation fourragère et l’utilisation immodérée des ressources pour l’extraction du bois de chauffage. Partant de là, le Conseil économique, social et environnemental appelle, dans le cadre d’un avis rendu public mercredi à Rabat, à l’élaboration d’une vision globale et intégrée qui implique tous les intervenants (autorités, collectivité territoriales et population) à long terme pour rendre le secteur forestier plus compétitif et durable.

17.000 hectares des forêts du Maroc se dégradent chaque année (CESE)
Ph. Saouri

Le président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Ahmed Reda Chami, a plaidé mercredi pour l’adoption d’une vision globale et intégrée à long terme pour rendre le secteur forestier plus compétitif et durable, à travers un modèle de gestion inclusif et créateur de richesses qui place les populations usagères au cœur de la gestion des forêts. Intervenant lors d’une conférence organisée à Rabat l’occasion de la présentation de l’avis du CESE «Écosystèmes forestiers du Maroc : menaces, défis et opportunités», M. Chami a dressé un tableau général de la situation du patrimoine forestier soulignant que ce capital représente 13% de la superficie nationale, et contribue à hauteur de 1,5% au PIB grâce à un apport estimé à 17 milliards de dirhams.

Le secteur forestier assure par ailleurs 10 millions de jours de travail, ce qui équivaut à 50.000 postes d’emploi stables et garantit l’approvisionnement en bois de construction et en bois industriel à hauteur de 30%. Mais ce patrimoine reste très peu protégé et valorisé, a déploré le président du CESE. En effet, plus de 17.000 hectares se dégradent chaque année en raison notamment du changement climatique, la surexploitation fourragère et la surexploitation des ressources pour l’extraction du bois de chauffage, dont la production (estimée à 3 millions de tonnes) dépasse trois fois la capacité de production des écosystèmes forestiers et environnementaux. Et bien que le Maroc ait développé une stratégie forestière à court terme, «Forêts du Maroc 2020-2030», visant à réhabiliter et restaurer les écosystèmes environnementaux et forestiers, il est encore prématurée de l'évaluer, a-t-il souligné, précisant que son premier bilan d’étape semblait positif.

Protection des forêts : les recommandations du CESE

Pour protéger donc le patrimoine forestier et le rendre plus compétitif et durable, le CESE propose une série de recommandations. Il préconise ainsi la mise en place d’un code forestier en vertu duquel tous les textes juridiques seront regroupés parallèlement à la fixation des droits et des engagements de toutes les parties prenantes. Le Conseil recommande par ailleurs de réhabiliter le système forestier à travers la reprise progressive par l’État de tous les droits de bénéfice accordés à la population dans les zones de protection, tout en veillant à l’intégration de la population dans des activités économiques de substitution. Il est également suggéré de procéder à l’élargissement progressif des zones protégées qui devront passer de 3,76 à 50% à l’horizon de 2050.

L’institution présidée par Ahmed Reda Chami propose en outre de renforcer et de multiplier les opérations de reboisement à travers le lancement des campagnes nationales, l’identification des zones visées et l’encouragement des investissements durables à travers l’octroi d’incitations fiscales aux entreprises intéressées. Le CESE souligne également l’importance d’accompagner et de soutenir la population locale à travers le Fonds national forestier afin de l'inciter à mettre en place des projets de plantation d’arbres forestiers fruitiers, les plantes aromatiques et médicinales dans les zones privées et communales.

Lire aussi : Feux de forêts : le Maroc reçoit bientôt un nouveau Canadair

Lisez nos e-Papers