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1er mai : les syndicats veulent renouer avec les manifestations massives d’avant-Covid

Les centrales syndicales appellent à des mobilisations imposantes à l’occasion du 1er mai, à la hauteur des enjeux du moment : érosion du pouvoir d’achat, hausse des salaires, réforme des retraites... Alors que les manifestations marquant la Fête du travail ont été plutôt tièdes ces dernières années, en raison notamment du contexte pandémique, celles de 2023 promettent d’être massives, selon les centrales syndicales qui exigent des mesures immédiates et efficaces en faveur de la classe ouvrière.

1er mai : les syndicats veulent renouer avec les manifestations massives d’avant-Covid

Depuis l'avènement de la pandémie de Covid-19, les défilés imposants marquant les festivités du 1er mai sont devenus rares. Mais visiblement, cette année, la Fête du travail renouera avec les rassemblements imposants et les marches massives. Les centrales syndicales affûtent leurs armes et mobilisent leurs troupes. Les quartiers généraux sont actuellement en pleine effervescence et certaines d'entre elles ont déjà installé des tribunes pour accueillir leurs invités et prononcer les discours habituels du 1er mai. Les organisations locales et sectorielles des syndicats sont également sur le pied de guerre, mobilisant leurs adhérents et sympathisants pour être au rendez-vous lundi prochain.

Les centrales syndicales préparent un 1er mai imposant

Selon beaucoup de syndicalistes, la mobilisation pour la fête des travailleurs semble être plus spontanée et pleine de ferveur cette année en raison des enjeux liés notamment à la cherté de la vie et de son impact sur les couches sociales modestes. Ces syndicalistes citent également la question de la réforme des retraites qui préoccupe une grande partie de la classe ouvrière, sans oublier la détérioration du pouvoir d'achat en raison de l’inflation. Selon nos sources, la conjugaison de ces facteurs font que les travailleurs sont prompts à descendre dans les rue pour faire entendre leur voix et revendiquer l'amélioration de leurs conditions de vie. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir les slogans et les appels lancés par les syndicats à quelques jours du premier mai.

Retraites, augmentation des salaires et pouvoir d'achat, les leitmotive des syndicats

«Le 1er mai est la journée internationale des travailleurs, c’est le jour où la classe ouvrière se rassemble dans des manifestations et des marches pour s’élever contre les atteintes aux acquis et aux droits. Le 1er mai est le jour où les voix des travailleurs retentissent à l'unisson, exigeant la dignité, la justice sociale et l'amélioration des conditions matérielles et sociales. Le 1er mai est le jour où s'exprimera la colère contre les conditions dans lesquelles vit la classe ouvrière, en particulier dans le contexte actuel caractérisé par la vie chère et la baisse sans précédent du pouvoir d'achat», lit-on par exemple dans l’appel du premier mai lancé par l'Union marocaine du travail (UMT). Journée pour laquelle le syndicat a choisi un slogan assez fort : «Arrêtez la flambée des prix et l’atteinte au pouvoir d'achat de la classe ouvrière et de l'ensemble des populations !»
Pour sa part, la Confédération démocratique du travail (CDT) s’adresse à ses militants dans des termes encore plus virulents pour décrire la condition sociale de la classe ouvrière : «La hausse continue des prix, l'effondrement total du pouvoir d'achat de tous les citoyens, la montée du taux de pauvreté et de chômage et le creusement des écarts sociaux face à l'indifférence du gouvernement, le non-respect des engagements sociaux et à la prédominance de l’esprit sécuritaire au dépend du social. Cela s’ajoute à l’enrichissement flagrant, indécent et illégitime des spéculateurs et profiteurs de la crise», tonne le syndicat dans son appel du premier mai. Une manifestation que la CDT entend célébrer avec un slogan assez expressif : «Non à la destruction du pouvoir d'achat, non à la remise en cause des acquis en matière de retraite et non à la violation des accords sociaux».

Les organisations syndicales réclament une intervention pour contrôler les prix et lutter contre les monopoles

De son côté, l’Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a choisi un slogan plus général pour marquer la célébration de la Fête du travail : «Notre unité fait notre force pour atteindre nos objectifs». Mais comme les autres centrales syndicales, elle souligne la nécessité de mettre fin à la montée des prix et à toutes les formes de monopole et de spéculation. L’UGTM plaide dans ce sens pour des exemptions fiscales sur les produits et les biens de large consommation. Elle insiste également sur «l'amélioration des revenus, en réduisant les impôts directs et indirects, et en prenant des mesures concrètes pour protéger les emplois dans le secteur privé et renforcer les services publics». Selon l’UGTM, la réalisation de ces objectifs est «cruciale pour construire une économie forte et une société stable et prospère».
Alors que les syndicats de tous bords mobilisent leurs troupes pour faire de ce premier mai un véritable coup de gueule contre les mesures impopulaires du gouvernement, ce dernier compte présenter, dimanche soir, les conclusions du dernier round du dialogue social. Nul doute que les yeux seront rivés sur l’intervention du ministre de l'Inclusion économique, de la petite entreprise, de l'emploi et des compétences, Younes Sekkouri. Et c’est l’importance des annonces qui seront faites à cette occasion qui déterminera la température des festivités du 1er mai.

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