Petite baisse des prix du poulet : les explications des professionnels

Après avoir atteint un niveau record à la fin du mois de Ramadan et après Aïd Al Fitr, le prix du poulet a commencé à baisser à partir de la semaine dernière. Le prix du kilogramme est passé de 28-30 DH à 22-24 DH ces derniers jours. «Les prix du poulet sont en baisse depuis plus d’une semaine. Ils se situent aujourd'hui à 17,5 DH/kg vif à la ferme dans la région de Casablanca après avoir atteint un max de 24 DH. Les prix obéissent à la loi de l'offre et de la demande, résume», Chaouki Jirari, directeur de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISAM), joint par "Le Matin". Même son de cloche auprès de Saïd Janah, secrétaire général de l’Association nationale des producteurs de poulet de chair (ANPC).

«Le principal facteur qui influence le prix du poulet est le déséquilibre entre l’offre et la demande. Les prix ont connu une hausse considérable vers la fin du mois du Ramadan, car la demande dépassait largement l’offre», indique-t-il. «La viande du poulet a toujours été très appréciée par les Marocains. Malgré la hausse des prix, la demande est toujours très forte, étant donné que le poulet reste tout de même plus abordable que le poisson et la viande rouge. En revanche, l’offre a baissé dernièrement, car de nombreux producteurs étaient à l’arrêt. D’autres ont réduit leurs capacités. Ils ont de plus en plus de mal à supporter les coûts de production, qui ont augmenté d’environ 80% au cours des trois dernières années. Le prix du poussin est passé de 3 à 7 DH l’unité et celui de l’alimentation des volailles qui coûtait 3,5 DH le kilo avoisine actuellement 6 DH, sans parler des autres charges».

Le prix du poulet ne devrait pas augmenter durant les semaines à venir

Le professionnel estime, par ailleurs, que les prix devraient rester stables durant les prochaines semaines. «Même si la période estivale se caractérise par une forte demande, nous pensons que grâce à la reprise d’activité de certains producteurs, le prix du poulet, qui varie aujourd’hui entre 17,5 et 18,5 DH à la ferme, ne devrait pas augmenter durant les semaines à venir. Mais il ne faut pas s’attendre non plus à une baisse des prix. Il faut savoir que la marge de bénéfice des producteurs ne dépasse pas 1 DH», assure Janah. «Pour espérer une véritable baisse des prix de la volaille, l’État doit prendre des mesures pour faire baisser le coût de production, en revoyant à la baisse le prix des aliments de bétails, mais également en luttant contre les pratiques illégales de certains «intermédiaires» qui travaillent de façon anarchique et qui contribuent fortement à la hausse du prix du poussin», dénonce le président de l’ANCP.