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Samia Akariou : #BghathaLwa9t, c’est défendre les droits des femmes autrement

Invitée à l’émission «L’Info en Face», Samia Akariou, actrice et militante associative, revient sur sa participation à la campagne nationale #BghathaLwa9t qui vise à sensibiliser à la nécessité de réformer le Code de la famille et le Code pénal pour mettre fin aux discriminations envers les femmes.

Samia Akariou : #BghathaLwa9t, c’est défendre les droits des femmes autrement
Samia Akariou.

De plus en plus de voix s’élèvent pour mettre en œuvre les dispositions constitutionnelles égalitaires et réviser certains textes juridiques en vue d’éradiquer toute forme de discrimination envers les femmes. Dans ce sens, le Collectif pour une législation égalitaire (CLE) a lancé, le 3 mai dernier, la campagne nationale #BghathaLwa9t pour une justice de genre égalitaire au Maroc. Cette campagne, représentée par des célébrités féminines, a pour objectif de sensibiliser à la nécessité de réformer le Code de la famille et le Code pénal, et de contribuer au grand chantier de réforme annoncé dans le Discours Royal du 30 juillet dernier. Lors de son passage à l’émission «L'Info en Face» lundi dernier, Samia Akariou, qui fait partie des artistes ayant prêté leur image à cette campagne, a souligné qu’il est nécessaire que tous les Marocains se mobilisent aujourd’hui pour mettre fin aux nombreuses discriminations envers les femmes.

«Dès que l’on m’a contactée pour faire partie de cette campagne en faveur des droits des femmes et y associer mon image, je n’ai pas hésité un instant pour accepter. Il est grand temps que nous nous engagions tous ensemble pour faire bouger les choses», a-t-elle déclaré. «Le fait de s’engager dans ce genre d’initiatives peut être risqué pour des célébrités et des personnalités publiques. Nous nous attaquons à des sujets qui sont encore tabou au Maroc et notre engagement peut ainsi être mal interprété par une catégorie de personnes qui peuvent nous attaquer notamment sur les réseaux sociaux. Mais j’estime qu’il est de mon devoir en tant que femme, mère et artiste d’associer mon nom et mon image pour contribuer au changement. Nous devons être courageuses et fières», a ajouté Akariou.

#BghathaLwa9t vise à sensibiliser plus de personnes aux répercussions graves des discriminations faites aux femmes 

Cette dernière a également affirmé que vu le grand succès qu’a connu la campagne durant les premiers jours suivant son lancement, de nombreux artistes ont exprimé leur souhait de participer à la deuxième édition de cette campagne. «À travers cette initiative, notre objectif est de sensibiliser plus de personnes aux répercussions graves des discriminations. Dans ces capsules émotionnelles, nous incarnons des personnages réels qui sont passés par des moments très difficiles à cause des lois, censées les protéger, mais qui, au contraire, leur ont porté préjudice. Nous parlons d’une façon humaine pour faire entendre la voix des femmes marocaines et rappeler la nécessité de réviser certaines lois», confie l’actrice. «La campagne #BghathaLwa9t est un moyen de communication différent qui nous a permis d’aborder cette problématique autrement et de l’humaniser.

Nous sommes convaincus que notre interprétation sincère de ces personnages, sans langue de bois, touchera plus que les débats et les discours habituels et contribuera peut-être même à changer les mentalités des citoyens et les inciter à y adhérer», insiste-t-elle. L’invitée de «L’Info en Face» indique que les messages véhiculés dans les capsules ont fait réagir des milliers d’internautes ces derniers jours. «Un grand débat a été lancé sur les pages des réseaux sociaux de la campagne entre ceux qui adhèrent et ceux qui sont contre certains changements, notamment l’égalité dans l’héritage et l’abrogation de l’article 490 qui incrimine les relations sexuelles hors mariage entre adultes consentants. Cela montre l’impact fort de ce genre d’initiatives». Samia Akariou souligne, par ailleurs, qu’en plus d’appeler à réviser les lois, cette campagne vise à sensibiliser les jeunes filles et femmes qui peuvent être victimes de situation difficile par ignorance des textes de lois, en particulier dans le milieu rural.

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