Historien et chercheur au Centre national de la recherche scientifique de France (CNRS), Mohamed Nabil Mouline est un grand passionné des cultures et de l’histoire du Maroc et du monde. Son autre passion, ce sont les langues. «J’essaye de me rapprocher des autres langues, car c’est ce qui me permet de découvrir d’autres culture et de les apprécier», note l’historien. Ces deux passions, avec son grand intérêt pour l’histoire, l’ont amené à écrire dans ce même domaine, notamment le livre qu’il est venu partager avec les participants au Book Club Le Matin. Sur son choix de raconter l’histoire, l’invité explique que «depuis le 15e siècle, le Maroc s’est ouvert sur le monde et, de ce fait, son histoire s’est mondialisée et on ne peut pas l’écrire en se basant uniquement sur les ressources locales.
Pour des raisons politiques, religieuses et culturelles, les historiens à travers le temps ont négligé certains faits, personnalités et/ou institutions», explique l’auteur. Ce constat a été vérifié par l’historien lorsqu’il a lancé sa réflexion autour de la thématique de son dernier livre sur la naissance de l’institution du Makhzen au Maroc. «Pour écrire ce livre, je ne pouvais pas me contenter des références marocaines, car les informations étaient incomplètes et rares. Il était donc obligatoire de compléter et équilibrer ces données en se référant aux sources de l’époque othmanienne, de l’histoire de l’Orient, des ouvrages espagnols, anglais et français», souligne l’invité. Pour lui, cette variété de ressources permet une exhaustivité et une meilleure exactitude dans la narration des faits. «Ceci nous a également permis de découvrir de nouvelles réalités qui enrichissent l’histoire du Maroc», ajoute l’historien.
Dans son ouvrage, l’auteur revient sur le changement du positionnement du Maroc au début du 16e siècle, grâce à ses institutions et son élite politique. «J’ai essayé dans ce livre de répondre à des questions que l’on peut considérer comme anciennes, mais qui sont directement liées au présent. Cela est valable pour comprendre la position du Maroc dans l’écosystème mondial, ses relations avec l’Algérie, son enracinement stratégique dans le continent africain, son ouverture sur l’Atlantique et ses relations avec ses voisins du Nord», explique Mohamed Nabil Mouline.
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