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Brésil : Chourouk Hriech au Musée de Demain

Jusqu’au 10 septembre, le Musée de demain de Rio de Janeiro accueille l'exposition-installation «Une ville dans la forêt» de l'artiste franco-marocaine Chourouk Hriech. Inspirée par le premier contact de l'artiste avec Rio de Janeiro en 2022, l'installation dévoile le foisonnement créatif de Chorouk et son attachement à la nature.

Inspirée par les nuances du noir et du blanc, Chourouk Hriech a toujours exploré le dessin comme un voyage à travers l'espace et le temps. Ses œuvres, méticuleusement tracées sur le papier, les murs et les objets qui l’entourent, offrent une invitation à la contemplation d'architectures anciennes et modernes, à la fois réelles et imaginaires. Et c’est ce cachet-là que l’on retrouve actuellement et jusqu’au 10 septembre prochain au Musée de Demain à Rio de Janeiro.

>>Lire aussi : Chourouk Hriech ou le voyage en dessin à travers le temps et l’espace

Pour cette expo, Chourouk Hriech apporte une œuvre hybride, qui combine peinture et dessin, tout en dévoilant une esthétique nouvelle, basée sur différentes références culturelles et divers matériaux. Une unité sensible émane de ce travail qui mêle des sculptures en techniques mixtes, de l'acrylique sur carrelage, de l'encre, de la gouache et de l'impression photographique numérique sur papier peint en coton et de la gouache sur toile. Pour composer cette œuvre foisonnante, l'artiste a participé à la résidence artistique Cidade Floresta, durant le mois de juin dernier, dans un studio de la Casa Europa, où elle a créé les pièces qui sont aujourd’hui exposées au Musée.

Grands formats

Si l’on ne peut choisir qu’une œuvre d’ouverture, ce serait certainement la photo de Copacabana, sur laquelle apparaît une vague de papier avec des dessins, nés du réel et du fantasmatique. Et c’est la première image que l’artiste a réalisée, le premier matin où elle s'est réveillée à Rio. Cette photo est le point de départ de l'installation et le point d'arrivée visuel pour les visiteurs, comme cette rivière d'arbres et de béton qui caractérise Rio.

L'installation se compose donc de trois toiles (190 cm x 150 cm) montées sur des châssis, ainsi que d'une structure (200 cm x 300 cm) où est appliqué un autocollant à l'image de Copacabana, d'où sort un tissu avec un photomontage en négatif, avec huit photos prises par l'artiste lors de son premier voyage dans la ville. L'artiste utilise également des oiseaux en céramique, des jarres en argile et des tuiles.

Des formes 3D coexistent, comme des vases, des outils et des objets qui traversent les mondes, les époques et toutes les civilisations. Tout comme les oiseaux, représentants du vivant, connaissent eux aussi les croisements de mondes, d’origines et de matériaux. Tous ces éléments sont peints en blanc, comme pour les rattacher à un même territoire. Chourouk a imaginé cette installation comme un environnement aux multiples échelles et aux multiples points d'entrée visuels, où, que l'on soit petit ou grand, adulte ou enfant, on peut tous s'adonner librement à cette expérience de l'espace.

Une rencontre magique

Il y a des rencontres qui nous bouleversent et nous rendent créatifs et prolixes. Et c’est en décembre 2022 que Chourouk se rend pour la première fois à Rio de Janeiro. Elle s'émerveille de la beauté de cette ville incroyable. Elle aime ces situations paradoxales : «Je les trouve presque réconfortantes, car elles sont la preuve tangible que toutes les formes sont dans la nature», exprime-t-elle sur le site du Museu do Amanhã.

C’est donc avec le plus grand plaisir qu’elle a participé au projet «Forest City 2023», organisé par le Goethe Institut et le Consulat général de France à Rio de Janeiro qui a donné lieu à l’actuelle exposition. Dans cette installation in situ, elle s’applique alors à suspendre cette rencontre exceptionnelle au cours de laquelle elle n'a eu qu'une envie, crier son amour pour les arbres et pour la vie. Puis, comme un chemin poétique tracé, elle réécrit les formes traversées dans ce moment de passion et de frénésie visuelle et sensorielle. Son plus grand désir est d'offrir au spectateur un ensemble de photos, de peintures, de dessins et de sculptures, dont les lignes et les images sont les seuls narrateurs de son récit de voyage.

Ainsi, dans ce séjour temporaire au Musée de Demain, Chourouk Hriech invite à une promenade pleine d'oscillations et d'ondulations. «Mon travail cherche toujours à apporter la paix et à nous rappeler combien de beautés inattendues sont cachées partout, comme les “fleurs de tuiles” que l'on trouve dans la jungle, pour ceux qui veulent les voir et être surpris à nouveau sur les chemins ombragés du 21e siècle. Une ville dans la forêt comme une traversée, une invitation à donner du temps à nos émotions en dialogue avec la sensibilité de ce qui nous entoure, de ce que nous construisons et de ce qui nous construit», commente l’artiste.

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