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BTP : comment la Bourse peut valoriser et pérenniser les entreprises familiales

Quel rôle peut jouer la Bourse dans la transformation des entreprises familiales, particulièrement celles œuvrant dans le domaine du bâtiment et des travaux publics ? Cette question était au cœur d’une rencontre organisée à l’initiative de la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics en partenariat avec la Bourse de Casablanca.

BTP : comment la Bourse peut valoriser et pérenniser les entreprises familiales

L’importance du secteur du BTP pour l’économie marocaine n’est plus à démontrer. Pesant près de 6% dans le PIB et représentant une valeur ajoutée de près de 60 milliards de dirhams ainsi que 11% des des emplois directs et indirects créés, le secteur contribue fortement à une croissance économique forte durable et inclusive. Et pourtant, le BTP est confronté à des défis majeurs : outre le financement, il fait face à la problématique de la transmission, du fait qu’une grande partie des entreprises actives sont des entreprises familiales.

Pour jeter la lumière sur cette question, la Fédération nationale du bâtiment et des travaux publics a organisé, en partenariat avec la Bourse de Casablanca, une rencontre thématique mardi à Rabat. Kamal Mokdad, président du conseil d’administration de la Bourse de Casablanca, a déclaré à cette occasion que la Bourse pouvait être considérée comme une solution pérenne de nature à répondre aussi bien au défi de la transmission que du financement pour les entreprises familiales à travers principalement deux leviers : la mise en place d’une bonne gouvernance et la transparence du pricing. «Une introduction en Bourse est le moyen le plus indiqué pour emprunter le chemin de l’institutionnalisation, de la modernisation de la gouvernance et de la mise en place des mécanismes appropriés pour accompagner le processus de transmission et de pérennisation des entreprises familiales. Dans ce sens, je tiens à souligner que la Bourse de Casablanca a réussi la transmission de plusieurs entreprises familiales avec la conservation d’un patrimoine industriel de plus de 10 milliards de dirhams, comme en témoignent les cas de Sothema, de Dari Couspate ou encore de Colorado», a fait savoir M. Mokdad.

Et d’ajouter : «Entrer en Bourse ne permet pas seulement de garantir la pérennisation de l’entreprise, mais contribue également à améliorer significativement ses performances, sa transparence et sa valorisation, ce qui permet d’effectuer des transactions intra-famille en toute sérénité, d’améliorer son profil vis-à-vis des tiers et de mesurer les performances du management». Pour sa part, Mohammed Horani, président de l’Association marocaine des entreprises faisant Appel public à l’épargne (APE), a mis l’accent dans son intervention sur l’importance pour les sociétés familiales d’opérer leur transformation afin de saisir toutes les opportunités du nouveau modèle de développement et faire face à leurs contraintes intrinsèques, notamment celles ayant trait à la transmission et au mode de gouvernance. M. Horani a également insisté sur la nécessité pour ces entreprises de répondre à des impératifs transversaux, comme la transformation digitale et la gestion des ressources humaines. À cet égard, M. Horani a mis en avant le rôle de la Bourse en tant que levier favorisant la transformation des entreprises familiales, dans la mesure où elle leur ouvre une source alternative de financement de leur plan de transformation et leur permet de s’institutionnaliser en facilitant l’ouverture de leur capital à des investisseurs nationaux et internationaux. Abondant dans le même sens, le président de l’APE a relevé que la Bourse permettait d’améliorer la visibilité des entreprises familiales et contribuait à renforcer leur notoriété aussi bien vis-à-vis de leurs clients et partenaires, qu’auprès du grand public. «Grâce donc à la Bourse, ces entreprises peuvent attirer les meilleurs talents et de les fidéliser. Ce qui représente un grand gain en ces temps difficiles», a-t-il conclu.

BTP : le programme prévisionnel des marchés représente 45 milliards de DH

Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’eau, a mis en avant – dans une allocution lue en son nom par Mustapha Fares, secrétaire général du ministère – l’importance du secteur du BTP, notant que le programme prévisionnel des marchés des bâtiments et des travaux publics du ministère et des organismes publics qui lui sont affiliés représente une valeur global de 45 milliards de dirhams répartis entre différents secteurs, notamment celui de l’eau, des routes et autoroutes, des ports et des équipements généraux. Compte tenu de l’apport de ce secteur, sa restructuration et son développement s’inscrivent au cœur des priorités du ministère pour la période allant entre 2022 et 2027, à travers la mise en œuvre de plusieurs mesures. Il s'agit de l’amélioration de la gouvernance des commandes publiques à travers l’implémentation du décret relatif aux marchés publics, la mise en place d’un guide des prix des services de consulting et d’architecture afin de mettre un fin au phénomène du bradage des prix et enfin l’amélioration de la qualité des systèmes ayant trait aux métiers liés à la construction et aux travaux publics.

>>Lire aussi : BTP : La croissance du secteur à l’épreuve de l’inflation

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