La maire de Casablanca, Nabila Rmili, membre du bureau politique du Rassemblement national des indépendants, a dressé un tableau plutôt sombre de la ville de Casablanca au lendemain de se prise de fonction en tant qu’élue. C’était lors du troisième Forum régional des élus du RNI, organisé samedi dernier dans la capitale économique par la Fédération nationale des élus du RNI et réunissant plusieurs dirigeants de ce parti, dont le président du parti et Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch.
Dans une grande partie de son discours, la maire de Casablanca a mis en avant l'héritage lourd laissé par ses prédécesseurs. Pour elle, les principaux problèmes dont souffre Casablanca, notamment l’indisponibilité du foncier et les contraintes financières limitant la réalisation des projets proposés, sont le résultat de plusieurs années de «gestion catastrophique». «En tant que médecin, j’ai quitté le secteur de la santé où il y a des urgences médicales et je me suis retrouvée en tant que maire dans une ville où tout nécessite une intervention urgente : eau, électricité, voirie, espaces verts !» a-t-elle déclaré.
Le RNI faisait partie de l’ancien conseil de la ville de Casablanca
Le discours de la maire de Casablanca met ainsi en cause clairement la gestion de l'ancienne équipe dirigeante de la ville. Et à l’évidence, de tels propos ne pouvaient pas passer inaperçus, en particulier auprès des conseillers qui ont travaillé à ses côtés lors du précédent conseil municipal. Car, faut-il le rappeler, durant cette période, la maire actuelle et d'autres conseillers de son parti étaient responsables de la gestion et disposaient de délégations de signature pour des dossiers importants tels que les transports et la propreté.
Alors que l'ancien maire, Abdelaziz El Omari, actuel secrétaire général adjoint du Parti de la justice et du développement (PJD), ainsi que le chef du groupe des conseillers communaux au sein du conseil de la ville, Abdessamad Haïkar, et l'ancien chef du groupe du PJD, Mustapha Lhaya, ont choisi de ne pas commenter ces accusations, d'autres conseillers ont tenu à réagir à la sortie médiatique de Mme Rmili.
Ainsi, le conseiller communal Mustapha Mandour, membre de l'actuelle opposition au sein du conseil de la ville, représentant le Parti du progrès et du socialisme (PPS), estime qu’il est déplacé pour la maire actuelle et son parti, le RNI, de critiquer un héritage auquel ils ont contribué en tant qu’élus. M. Mandour affirme qu’il aurait été plus juste de parler des réalisations positives, à côté des déficits lourds hérités du passé, d’autant que des conseillers communaux du RNI, lors du mandat précédent, occupaient des postes clés dans la gestion de la ville, avec des délégations de signature importantes. «Que ce soit sous le mandat de Abdelaziz El Omari ou à l'époque de Mohamed Sajid, le RNI ne peut pas désengager sa responsabilité comme ça et rendre les autres responsables de tous les maux de Casablanca ! Les conseillers RNI ont occupé trois postes de vice-présidents et disposaient de délégations de signature concernant la gestion de la propreté de la ville, des transports et d'autres secteurs importants pour la gestion de la ville», a-t-il expliqué. Nabila Rmili était-elle bien avisée de charger ses prédécesseurs ? Assurément non, selon notre interlocuteur.Nabila Rmili : Casablanca a besoin de 10 milliards de DH
Dans son allocution devant le troisième Forum régional des élus du Rassemblement national des indépendants, la maire de Casablanca, Nabila Rmili, a indiqué que 400.000 voyageurs se déplaçaient quotidiennement en bus à l'intérieur de la ville, dont 200.000 en tramway. Elle a précisé à cet égard que la vente des billets entraînait un déficit important pour le conseil communal. Quant à la voirie, elle a affirmé que l’excédent de la ville ne dépasse pas 100 millions de dirhams, ce qui n'est pas suffisant pour réaliser certains projets, y compris ceux liés aux routes. Elle a souligné que le conseil municipal a besoin pour son programme d'urgence de 10 milliards de dirhams, compte tenu du fait qu'il y a 6.000 kilomètres carrés dans la ville de Casablanca, précisant que la réparation d'un kilomètre de voirie coûte un million de dirhams.
En ce qui concerne le projet des marchés communaux, la maire de Casablanca n’a pas caché ses ambitions, notant que son staff travaillait sur la transformation des décharges en parcs et espaces de loisirs, à l'instar de la décharge de Sidi Moumen. En ce qui concerne le budget, Mme Rmili a salué le travail de son équipe. Pour elle, le conseil a réussi à augmenter le budget de la ville de 10% cette année, atteignant 4,2 milliards de dirhams, dépassant les réalisations des années précédentes (3,5 milliards de dirhams).
