CDT : une marche nationale dimanche contre «l’inaboutissement» du dialogue social

La Confédération démocratique du travail (CDT) a annoncé hier l’organisation d’une marche nationale dimanche 4 juin à Casablanca, pour protester contre les «atteintes répétées aux intérêts des travailleurs». À travers cette manifestation, la centrale syndicale entend également dénoncer le «non-respect des engagements du gouvernement et l'absence d'un véritable dialogue social».

Défendre les intérêts des travailleurs

En effet, lors d’une conférence de presse tenue mercredi, les responsables de la Confédération démocratique du travail (CDT) ont exposé les raisons ayant conduit à l'organisation de cette marche. Pour eux, cette manifestation vise «à dénoncer les multiples atteintes aux intérêts de la classe ouvrière et à exprimer le mécontentement face au manque de dialogue sérieux de la part du gouvernement». Mettant en avant la «détérioration de la situation sociale et les difficultés économiques auxquelles sont confrontés beaucoup de Marocains», ils ont également insisté sur la nécessité de rétablir un véritable dialogue social pour faire face aux défis actuels et améliorer les conditions de vie des travailleurs. Évoquant les autres forces syndicales, la CDT estime qu'il est essentiel de faire front commun pour préserver les droits de la classe ouvrière. Les membres du bureau exécutif de la Confédération ont souligné à cet égard que malgré les difficultés et les blocages dans le dialogue social, les travailleurs restent unis et solidaires sur le terrain. Insistant sur la nécessité de respecter les accords conclus par tous, la CDT met en cause l’engagement du gouvernement et du patronat.

Le gouvernement ne respecte pas la charte du dialogue social, selon la CDT

Abordant le dialogue social, la CDT a souligné la nécessité d'une démarche sérieuse, critiquant par là même le non-respect par le gouvernement de ses engagements dans ce cadre. «Malgré les discussions précédentes et la charte du dialogue social adoptée, considérée comme un moyen d'institutionnaliser le dialogue social, aucune action concrète n'a été mise en œuvre», regrette les représentants de la centrale syndicale. «La CDT a donc décidé d'organiser cette marche pour sortir de cette impasse et faire avancer le dialogue», a souligné Khalid Houir Alami, membre du bureau exécutif de la Confédération. Les représentants de la CDT ont aussi dénoncé le fait que le gouvernement impose ses projets sans consultation avec les syndicats. Selon eux, certes, une commission a été constituée, «mais il faut attendre le prochain projet de loi de Finances (PLF) en 2024 pour obtenir des résultats concrets. La CDT refuse de rester dans l'attente et insiste sur le respect des engagements pris dans l'accord social», ont-ils insisté, critiquant également la manière dont est menée la réforme des retraites.

La CDT incrimine la CGEM aussi

Outre, le «manque d’engagement du gouvernement», la CDT pointe également du doigt la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). Pour elle, de nombreux travailleurs ont été licenciés, ce qui a donné lieu à des conflits sociaux. «Cela prouve les atteintes portées à l'accord social par le gouvernement et le patronat», relève la Confédération. Cette dernière reproche notamment au président de la CGEM d’avoir menacé, lors de sa dernière sortie médiatique, de ne pas respecter les augmentations de 5% des salaires (SMIG) prévues tant que traînent la réforme du Code du travail et la loi organique sur la grève.