La bulle d’oxygène des banques aux entreprises est-elle déjà consommée ? À fin juillet 2023, l’encours du crédit bancaire aux entreprises non financières privées n’a augmenté que 0,9% à 439 milliards de DH sur un encours global de 1.063,5 milliards, en hausse annuelle de 5,2%. L'accès au financement bancaire semble de plus en plus complexe surtout pour les crédits de trésorerie qui ont marqué le pas après la forte hausse enregistrée durant les trois dernières années.
D’ailleurs à fin juillet, les facilités de trésorerie aux entreprises privées ont reculé de 5,6% sur un an. Notons que les conditions d’octroi des crédits de trésorerie ont été durcies au moment où les taux débiteurs ont bondi à 5,29% au deuxième trimestre de 2023 contre 3,92% une année auparavant, selon les enquêtes de Bank Al-Maghrib. Rappelons que depuis 2020, les crédits de trésorerie ont affiché une hausse quasi régulière suite aux mesures prises par les pouvoirs publics et la Banque centrale avec l’aide des banques pour atténuer l’ampleur des répercussions de la crise de la Covid-19.Cette dynamique des crédits à court terme s’est poursuivie jusqu’à fin 2022. En 2023, le rythme a ralenti en début d’année.
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Dans un contexte économique tendu, caractérisé par une inflation qui reste élevée et des taux qui ont augmenté, la croissance annuelle des crédits de trésorerie aux sociétés non financières (ENF) privées est donc tombée de 5,6% en juillet. En dépit de cette évolution, avec 202,9 milliards d’encours, les facilités de trésorerie représentent plus de 46% dans la structure de la dette bancaire liée aux ENF privées. Leurs encours dépassent toujours les prêts à l’équipement malgré la hausse de ces derniers de 4,3% à 108,3 milliards de DH. À noter également que les Crédits immobiliers aux entreprises sont toujours à la traîne. Ils ont reculé de 4,1% à fin juillet à 49,3 milliards de DH.
En revanche, les emprunts des entreprises publiques poursuivent leur hausse à deux chiffres, cette fois de 35% à 60,6 milliards de DH. Soulignons enfin que les concours aux ménages ont enregistré une hausse annuelle de 2,4% à 383,9 milliards de DH, recouvrant principalement des accroissements de 2,4% des prêts à l’habitat et de 1% des crédits à la consommation. Le financement participatif destiné à l’habitat, sous forme notamment de «Mourabaha immobilière», a poursuivi sa progression et s’est établi à 20,5 milliards de DH après 17,6 milliards une année auparavant, soit une hausse de 16%.