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Signature de la déclaration de Casablanca pour l’abolition de la Gestation pour autrui

Un Collectif d’experts internationaux a signé, vendredi 3 mars à Casablanca, la déclaration de Casablanca pour l'abolition universelle de la Gestation pour autrui. Les signataires de ce document ont appelé les États à condamner cette pratique qui est contraire à la dignité humaine et aux droits de la femme et des enfants.

Signature de la déclaration de Casablanca pour l’abolition de la Gestation pour autrui

Le recours à la Gestation pour autrui (GPA) est formellement interdit par la législation marocaine. D’ailleurs, on entend rarement parler de cette technique de procréation médicalement assistée au Maroc. Pourtant, c’est bien la ville de Casablanca qui a été choisie par un collectif d’experts venus de 74 pays du monde pour signer la déclaration pour l’abolition universelle de la GPA. Ce document a été signé vendredi dernier à l’issue d’un séminaire pluridisciplinaire, par 90 experts, chercheurs et praticiens, essentiellement des juristes, médecins et psychologues, qui travaillent de longue date sur le sujet de la Gestation pour autrui et ses effets sur les personnes et dans la société.

Gestation pour autrui : Tous les pays du monde peuvent être concernés

Parmi les signataires trois marocains, dont Rachid Achachi, chercheur en sciences sociales, qui a déclaré au «Matin» que la signature de cette déclaration représente la première étape d’une grande action. «Le choix de la ville de Casablanca pour signer cette déclaration n’est pas anodin. La législation marocaine interdit et sanctionne pénalement le recours à la GPA. Le Maroc fait ainsi figure de référence en la matière. Il est aussi plus facile de parler de ce sujet au Maroc que dans certains pays européens où la pratique de la GPA est plus fréquente. Il s’agit donc du début d’un long combat pour la dignité des humains et particulièrement la femme», a-t-il souligné. «Certes, le Maroc n’est pas directement concerné par la GPA, mais ce n’est pas pour autant qu’il soit parfaitement immunisé contre cette pratique. Tous les pays du monde peuvent devenir concernés un jour ou l’autre. C’est pourquoi il est important aujourd’hui de faire bouger les choses et sensibiliser l’opinion publique contre ce phénomène à travers l’organisation de plusieurs rencontres et la diffusion de publications dans les médias et les réseaux sociaux», a-t-il insisté.

De même, Bernardo Garcia-Larrain, professeur de droit franco-chilien, a affirmé que le GPA concerne tous les pays du monde, en particulier les pays plus vulnérables. Il a fait savoir que de plus en plus d’agences recherchent des mères porteuses sur Internet, même dans les pays où la GPA est interdite. Les participants au séminaire ont souligné, par ailleurs, que la GPA ne doit plus être une solution envisageable pour les couples confrontés à l’infertilité, car il s’agit d’une forme de maltraitance vis-à-vis des femmes et des enfants. Aude Mirkovic, professeure de droit en France, a indiqué qu’il était grand temps de mettre un terme à ce marché qui exploite les femmes et qui se nourrit de leur détresse matérielle et psychologique. «La GPA est une sorte d’esclavage. Il est inconcevable qu’un enfant puisse faire l’objet d’un contrat. On ne peut pas continuer à fermer les yeux. C'est le respect de la dignité humaine et des droits humains qui est en jeu. Nous espérons que plus de personnes nous rejoindront dans ce combat et que les gouvernements des pays se saisiront de la déclaration de Casablanca pour l’abolition universelle de la GPA».

Déclaration de Casablanca sur la GPA : condamnation ferme et sans équivoque

Notons que le texte de la Déclaration est délibérément bref et se concentre sur un objectif principal, à savoir l’abolition universelle de la gestation pour autrui. Les signataires veulent dire clairement que la GPA est intrinsèquement contraire à la dignité humaine et aux droits humains et qu’aucun encadrement, quel qu’il soit, ne peut la rendre acceptable. Ils demandent aux États, à travers cette convention, de s’engager contre la GPA, sans développer les motifs pour lesquels la gestation pour autrui réalise une atteinte aux droits humains.

Les signataires recommandent ainsi aux États de condamner la GPA dans toutes ses modalités et sous toutes ses formes, qu'elle soit rémunérée ou non, et d'adopter des mesures pour combattre cette pratique, notamment en sanctionnant les personnes, physiques ou morales, qui se proposent comme intermédiaires entre les mères porteuses et les commanditaires, ainsi que toutes personnes qui recourent à la GPA sur leur territoire. Il est à souligner que la déclaration comprend également en annexe une proposition de Convention internationale, à la disposition des États.

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