La présidente de la Commission des pétitions au sein de la Chambre des représentants, Khadija Zoumi, a appelé les associations de la société civile à investir dans des mécanismes de plaidoyer civil afin de contribuer à mettre fin à la marginalisation et aux disparités spatiales relevées au niveau des zones montagneuses. Intervenant dans le cadre d’une Journée d’étude organisée, jeudi dernier au sein de la première Chambre, en vue de réfléchir sur les moyens de parvenir à un développement spatial équilibré et équitable, Mme Zoumi a plaidé pour une forte participation de la société civile dans l'élaboration de solutions et de propositions pour la mise en œuvre de la démocratie participative, ainsi que pour la présentation de résultats fructueux et de recommandations à même de construire une perception claire et compatible pour réduire les disparités spatiales au niveau des zones montagneuses. «La Chambre des représentants est convaincue de l'importance du plaidoyer civil pour construire un modèle de développement national qui réponde aux besoins des citoyens, s'adapte aux spécificités spatiales de la montagne, réponde efficacement aux exigences du développement durable des régions montagneuses et leur statut, et corrige le déficit de développement enregistré aux plans économique, social, environnemental et culturel», a indiqué Mme Zoumi.
Malgré l’importance de leurs ressources naturelles, les zones montagneuses restent marginalisées
La présidente de la Commission des pétitions a rappelé à cet égard le contenu du Discours Royal prononcé à l’occasion de l'ouverture du Parlement en 2017, dans lequel Sa Majesté le Roi Mohammed VI a appelé à l’élaboration d’un nouveau modèle de développement national axé sur la réduction des disparités sociales et financières afin de réaliser la justice sociale. Pour sa part, le coordinateur national de la Coalition civile pour la montagne, Mohamed Dich, a estimé que cette rencontre vient relancer un processus entamé en 2000 et dans lequel le Maroc s'est engagé, suite à la proclamation par l'Assemblée générale des Nations unies de 2002 comme l'année internationale de la montagne.
Abordant l’action de la coalition, M. Dich a souligné que cette dernière s’est appuyée sur l’intégration de l'approche politique et l'approche législative pour réaliser des avancées en termes de croissance et de concrétisation de la justice spatiale au niveau des régions montagneuses. Il convient de rappeler que les zones montagneuses occupent une place importante dans la Charte nationale d'aménagement du territoire, car elles couvrent le quart de la superficie du pays, abritent près de 65% des zones forestières et fournissent la plupart des richesses en ressources hydriques (70%) ainsi qu'une grande partie de la richesse animale et minérale, sans oublier l'environnement propice au tourisme et à l'activité agricole qu'elles offrent.
Néanmoins malgré l’importance de ces ressources, ces zones restent marginalisées, d’où l’importance, estiment les différents intervenants, de mettre en place une politique de développement des massifs montagneux, qui se traduit par le soutien à l'économie de montagne, à travers un ensemble de lois spéciales, qui concernent l'équipement de base, le secteur de la production agricole, industrielle et touristique ainsi que les domaines environnemental et culturel. Il sera nécessaire par ailleurs de créer un fonds spécial pour soutenir l'économie de montagne, dont les ressources seraient dirigées vers le soutien à la production agricole et l'investissement dans d'autres domaines économiques.
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