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Enseignants des académies : les élèves font les frais d’un bras de fer qui s’éternise

Les enseignants des académies annoncent qu’ils ne délivreront pas les notes et les feuilles des contrôles continus et qu’ils ne saisiront pas les notes du premier semestre sur la plateforme «Massar». Une annonce qui révèle que la situation dans le secteur de l’éducation n’est pas près de se décrisper, malgré l’important accord signé entre les syndicats du secteur et le gouvernement le 14 janvier dernier.

Enseignants des académies : les élèves font les frais d’un bras de fer qui s’éternise
Précédente rencontre de Benmoussa avec les représentants des centrales syndicales les plus représentatives.

Les enseignants des académies ne comptent pas mettre fin à leurs actions revendicatives. Bien au contraire, ils font feu de tout bois dans le bras de fer qui les oppose au ministère de l’Éducation nationale. Dans ce cadre s’inscrit leur refus de remettre les notes et les feuilles des contrôles continus des élèves pour le premier semestre. Dans une lettre ouverte adressée aux parents d’élèves et aux associations de parents d’élèves, les enseignants des académies font part de cette action qu’ils disent entreprendre dans l’espoir que le gouvernement mette fin à son obstination et réponde à leurs justes revendications. Malgré le procès-verbal de l’accord portant statut unifié pour tous les fonctionnaires du secteur de l’éducation, signé le 14 janvier entre le gouvernement et les cinq syndicats les plus représentatifs du secteur de l’éducation, dans le cadre de la mise en œuvre de la feuille de route de la réforme de l’école publique 2022-2026, les enseignants des académies persistent à revendiquer l’abandon du plan de contractualisation et leur intégration dans les rangs de la fonction publique. 

Dans un communiqué du 16 janvier, et en réaction à la signature de cet accord, la Coordination des enseignants des académies avait même fustigé les syndicats, les qualifiant de «bureaucraties syndicales». Dans son communiqué, la Coordination indique que les dispositions de cet accord sont les mêmes que celles présentées par le ministère lors des précédentes réunions, notamment celles de novembre 2019 et février 2020, lesquelles ont été rejetées par les syndicats. La Coordination avait également appelé, dans le même communiqué, ses membres à ne pas remettre les notes et les feuilles des contrôles continus et à boycotter tout ce qui concerne la plateforme «Massar».  

Le ras-le-bol des associations de parents d’élèves

Face à cet escalade de la part des enseignants des académies, la Fédération nationale des associations de parents d’élèves du Maroc ne dissimule pas sa colère. Dans un communiqué publié le 1er février, cette Fédération fait part de son refus de voir certaines catégories impliquer les élèves dans leurs conflits avec le ministère. Elle dénonce également le fait que les étudiants, maillon faible du système éducatif, soient privés de leurs notes, ce qui n’est pas sans conséquences psychologiques sur eux et sur les préparatifs pour les examens à venir. Contacté par «Le Matin», le président de la Fédération, Noureddine El Akouri, a déclaré qu’il ne comprenait pas cette démarche des enseignants des académies, surtout après la signature de l’accord du 14 janvier. «Après la signature de cet accord, nous nous sommes montrés optimistes quant à la levée des blocages qui pèsent sur l’école publique, surtout après les déclarations des syndicats et du gouvernement, qui ont manifesté une forte volonté de faire aboutir cet accord», dit-il. «Il faut maintenant arrêter de faire des élèves et de l’école publique des otages. Si les enseignants des académies ont un problème avec le ministère ou les syndicats, qu’ils traitent directement avec ceux-ci. Ils peuvent également organiser leurs manifestations pendant les périodes de vacances au lieu de continuer à sacrifier le temps scolaire», souligne M. El Akouri. Et de poursuivre que le refus de saisir les notes dans la plateforme «Massar» porte atteinte à l’égalité des chances entre les élèves, notamment ceux en troisième année de baccalauréat, qui ont besoin de leurs relevés de notes avant le 15 février pour postuler aux universités et aux écoles supérieures.

D’autres coordinations pourraient voir le jour

Du point de vue du secrétaire général de la Fédération nationale de l’enseignement (FNE-Orientation démocratique), Abdellah Ghmimat, «c’est le refus du ministère de répondre aux revendications légitimes des enseignants des académies qui luttent pour obtenir gain de cause depuis des années qui les pousse à mener cette forme de protestation». Ces derniers, ajoute le syndicaliste dans une déclaration au «Matin», dénoncent également les retenues sur leurs salaires, qui atteignent des proportions conséquentes, et les poursuites judiciaires engagées contre leurs collègues. «Le gouvernement peut mettre fin à tout cela en les intégrant dans la fonction publique, d’autant que cela ne lui coûtera rien», affirme M. Ghmimat. Et d’avertir que l’accord du 14 janvier n’est nullement en mesure de résoudre les revendications du corps enseignant et que d’autres coordinations (d’enseignants agrégés, des exclus du grade «hors échelle» ou des enseignants de la «cellule 10» par exemple) pourraient voir le jour, ce qui laisse présager un second semestre perturbé. 

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