Les évolutions macro-économiques se hissent en tête des risques auxquels doivent faire face les entreprises en Afrique et au Moyen-Orient. C’est ce qui ressort de la nouvelle édition Baromètre des risques d’Allianz 2023. Ces risques rétrogradent ainsi les incidents cyber et interruptions d’activité qui passent en deuxième et troisième positions des risques les plus redoutés. De même, le risque de vol, de fraude et de corruption ainsi que la crise énergétique font leur entrée dans le top 10 des risques cette année (respectivement en septième et huitième position). En 2023, les quatre principaux risques figurant dans le Baromètre d’Allianz sont à peu près les mêmes dans toutes les entreprises du monde, quelle que soit leur taille (grandes entreprises ou PME), et dans la plupart des économies européennes et aux États-Unis, à l’exception du risque lié à la crise énergétique. Les préoccupations des entreprises dans les régions Asie-Pacifique et Afrique sont légèrement différentes, car l’impact direct, ainsi que les répercussions économiques et politiques de la guerre en Ukraine ne sont pas les mêmes.
Attention aux incidents cyber sur l'activité de l'entreprise !
Les incidents cyber, tels que les pannes de systèmes, les attaques par ransomware ou les violations de données, constituent le risque le plus important dans le monde pour la deuxième fois consécutive. C’est un phénomène inédit dans le baromètre. Ils figurent également au premier rang dans 19 pays, dont le Canada, la France, le Japon, l’Inde et le Royaume-Uni. C’est le risque qui inquiète le plus les petites entreprises. «Pour beaucoup d’entreprises, la menace dans le cyber-espace est plus importante que jamais et le nombre de sinistres cyber reste élevé. Les grandes entreprises, désormais habituées aux attaques, et celles qui disposent d'une cybersécurité adéquate, sont capables d’en déjouer la plupart. Mais les petites et moyennes entreprises sont également touchées. Celles-ci ont tendance à sous-évaluer leur exposition et doivent investir en permanence pour renforcer leurs contrôles cyber», explique Shanil Williams, membre du conseil d’administration d’AGCS et directeur de la souscription Entreprises, chargé de la souscription cyber. Selon le Centre de compétences cyber d’Allianz, la fréquence des attaques par ransomware reste élevée en 2023.
Parallèlement, le coût moyen d’une violation de données n’a jamais été aussi important (4,35 millions de dollars) et devrait dépasser les 5 millions en 2023. Le conflit en Ukraine et la hausse des tensions géopolitiques augmentent le risque d’une cyberattaque à grande échelle par des acteurs financés par des États. Par ailleurs, la pénurie de professionnels de la cybersécurité s’accentue, ce qui soulève des défis pour améliorer la sécurité. Dans nombre de pays, 2023 pourrait être une nouvelle année de risques élevés en matière d’interruption d’activité. En effet, la plupart des modèles économiques sont vulnérables aux chocs et aux changements soudains, qui se répercutent ensuite sur le résultat et le chiffre d’affaires. Située à la 2e place du classement mondial, l’interruption d’activité constitue le premier risque au Brésil, en Allemagne, au Mexique, aux Pays-Bas, à Singapour, en Corée du Sud, en Suède et aux États-Unis.
Récession économique, une source probable de perturbation
Les sources de perturbations ne manquent pas, selon Allianz. Le risque cyber est la cause d’interruption d’activité que les entreprises craignent le plus (45% des réponses). Vient ensuite la crise énergétique (35%), suivie des catastrophes naturelles (31%). La flambée du coût de l’énergie a contraint les entreprises grandes consommatrices d’énergie à rationaliser leurs dépenses énergétiques, à déplacer la production vers d’autres sites, voire à envisager des arrêts temporaires d’activité. Les pénuries en résultant pourraient provoquer des ruptures d’approvisionnement dans de nombreux secteurs essentiels en Europe : alimentation, agriculture, industrie chimique et pharmaceutique, construction et industrie manufacturière. La douceur de l’hiver en Europe et la stabilisation du prix du gaz contribuent néanmoins à atténuer les effets de cette crise. La perspective d’une récession sera une autre source probable de perturbations en 2023. Elle pourrait entraîner des carences et des défaillances de fournisseurs, un risque particulièrement important pour les entreprises ayant seulement un ou quelques fournisseurs essentiels. Selon Allianz Trade, les défaillances d’entreprises dans le monde pourraient augmenter sensiblement, à savoir de 19%.
>> Lire aussi : Les défaillances d’entreprises en hausse de 44% entre 2019 et 2023 au Maroc (Allianz Trade)