La Fondation Jardin Majorelle et le Musée Yves Saint Laurent inviteront bientôt le public à découvrir deux événements artistiques exceptionnels. À partir du 4 mars, le musée accueillera l’exposition «Yves Saint Laurent : Traits portrait/khoutouton fabortihan/Line and Expression» ainsi que l'exposition temporaire dédiée à l’un des plus grands artistes de la seconde moitié du 20e siècle «Cy Twombly, Maroc 1952/1953» sous le commissariat de Nicola Del Roscio. Organisée en collaboration avec la Cy Twombly Foundation et la Fondazione Nicola Del Roscio, cette dernière se poursuivra jusqu'au 2 juillet. Elle présentera Volubilis, peinture réalisée par Twombly en 1953 et empruntée à la Collection Menil à Houston, Texas. Parmi les œuvres exposées, il y aura également divers éléments d’archive empruntés au Musée des beaux-arts de Virginie et collectionneurs privés.
L’influent artiste américain Cy Twombly (Lexington, Virginie, 1928 – Rome, Italie, 2011) a effectué un voyage au Maroc à l’hiver 1952 et au printemps 1953 en compagnie du peintre américain Robert Rauschenberg. De retour aux États-Unis, il a peint plusieurs tableaux à partir de cette expérience. Les noms de ses toiles font référence à des lieux et sites marocains, comme Volubilis, Ouarzazate et Tiznit. Edwin Parker Twombly Jr. était intrigué par les cultures des tribus amazighes du Maroc. «Cy Twombly, Maroc 1952/1953» plonge dans cette période assez peu connue durant laquelle l’étudiant de vingt-cinq ans découvre pour la première fois les expressions culturelles du monde relativement inexploré des peuples autochtones du Maroc. Moins d’une décennie après la fin de la Seconde Guerre mondiale, alors que l’Europe se relève tout juste des cendres de la destruction de masse et de la désolation, les représentations picturales de la culture amazighe, dont le graphisme à l’état presque brut évoque les graffiti, fascinent le jeune artiste.
«Le célèbre grand couturier français Yves Saint Laurent – connu pour revisiter avec audace les codes de la mode – aurait sûrement été fier d’accueillir et de créer des liens avec ce peintre révolutionnaire qu’était Cy Twombly au musée Yves Saint Laurent Marrakech, où les jeunes Marocains, d’autres Africains et les visiteurs du monde entier pourront acquérir une compréhension plus riche de l’inspirante diversité du patrimoine culturel du Royaume Chérifien», indique un communiqué de la Fondation Jardin Majorelle.
«Yves Saint Laurent : Traits portrait/khoutouton fabortihan/Line and Expression»
La deuxième exposition programmée au Musée «Yves Saint Laurent : Traits portrait», conçue par Olivier Saillard et Gaël Mpeintrene, se poursuivra jusqu’au 28 janvier 2024. Elle explore le riche corpus d’oeuvres graphiques préparatoires du défunt couturier.
Olivier Saillard a été le commissaire de l’importante exposition Yves Saint Laurent 1971 : la collection du scandale organisée au Musée Yves Saint Laurent Paris en 2015, qui revenait sur une collection légendaire. Gaël Mamine a été responsable des collections et des textiles à la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent et a largement contribué à la rétrospective Yves Saint Laurent organisée en 2008 au Musée des beaux-arts de Montréal. En explorant le vaste répertoire de créations laissé par Yves Saint Laurent, les deux artistes ont décidé d’analyser la genèse de ses collections à la lumière de ses nombreux dessins et croquis préparatoires, aujourd’hui conservés à la Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent à Paris.C’est parmi plus de 60.000 croquis et dessins conservés par la Fondation, que la vision de la mode propre à ce grand couturier français peut être appréhendée de la façon la plus directe qui soit grâce à des illustrations au trait d’une grande simplicité, bien que souvent très évocatrices. Dans nombre de ces dessins, même le type de tissu envisagé pour tel ou tel modèle est suggéré de manière implicite : la légèreté de la mousseline, le chatoiement de la soie, la trame épaisse du tweed et la somptuosité du velours sont magnifiquement et ostensiblement évoqués par de simples traits tracés au crayon 2B.
En regardant ces dessins d’une force incroyable qui allaient être miraculeusement transformés en créations mythiques par les ateliers parisiens de la maison Yves Saint Laurent, il est extrêmement émouvant de penser qu’un grand nombre d’entre eux ont été réalisés au cours des séjours que le couturier effectuait deux fois par an dans sa chère ville de Marrakech.
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