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Flambée des cas Covid-19 en Chine : ce qu’en pensent les experts

L’explosion des nouvelles contaminations à la Covid-19 en Chine inquiète le monde. Cette situation nous rappelle beaucoup le début de la pandémie, il y a exactement trois ans, surtout qu’il s’agit encore que cela se passe une nouvelle fois en Chine, le pays où tout a commencé. Les experts que «Le Matin» a contactés pensent qu’il est inutile de paniquer pour le moment, mais la vigilance est de mise.

Flambée des cas Covid-19 en Chine : ce qu’en pensent les experts

Alors que la pandémie de la Covid-19 poursuit son déclin dans la majorité des pays du monde, notamment au Maroc, le nombre de nouveaux cas explose en Chine. Le pays a décidé, le 7 décembre dernier, de mettre fin à l'intransigeante politique «Zéro Covid». Malheureusement, cet arrêt brutal a déclenché la plus importante vague de contaminations au monde, amplifiée par l’apparition de nouveaux sous variants d’Omicron. Les cas sont tellement nombreux – plusieurs millions quotidiennement – que les autorités chinoises ont renoncé à la publication des nouveaux chiffres actualisés. Cette situation, qui nous rappelle le début de la pandémie il y a exactement trois années, suscite l’inquiétude de plusieurs pays. Alors avons-nous vraiment des raisons de nous inquiéter ? Est-ce que la situation peut se dégrader dans les prochains jours ?

Comment la pandémie Covid peut évoluer dans les prochains jours au Maroc ?

Contacté par nos soins, Pr Kamal Marhoum El Filali, chef de Service des maladies infectieuses au CHU Ibn Roch à Casablanca et membre du comité de veille Covid-19, estime qu’il faut rester vigilant, suivre de près la situation épidémiologique, mais sans céder à la panique. «Je pense que nous ne sommes pas tout à fait dans la même situation qu’il y a trois ans. Aujourd’hui, les variants qui circulent au Maroc et dans le monde, y compris en Chine, sont de type Omicron. Malgré le fait qu’il y ait de nouveaux sous-variants, ils ne semblent pas entraîner un pourcentage important de formes sévères. De plus, la population a acquis un certain degré d’immunité même si on est mal protégé par les vaccins contre les nouveaux variants», explique le médecin. «Nous nous sentons moins inquiets aussi parce qu’il n’y a pas l’effet de surprise que nous avons vécu en 2020 puisqu’aujourd’hui, nous connaissons mieux la maladie, nous savons mieux comment prendre en charge les malades et il existe des médicaments efficaces», poursuit Pr Filali.

De son côté, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en politiques et systèmes de santé, souligne que les nouveaux sous-variants détectés en Chine sont, certes, plus transmissibles que leurs prédécesseurs, mais pas plus virulents, fort heureusement. «Ces variants ne représentent pas un danger pour les personnes en bonne santé et vaccinées. Ce sont surtout les personnes âgées ou souffrant de maladies chroniques qui peuvent développer des formes graves de la Covid 19», indique Dr Hamdi. L’expert précise, par ailleurs, que même si les risques sont faibles, il est toujours probable de voir émerger des variants plus virulents que ceux qui circulent actuellement. «L’émergence d’un variant plus virulent pourrait changer la donne, d’où l’importance de l’adoption de mesures restrictives prises par plusieurs pays dont le Maroc pour surveiller leurs frontières. Ces mesures sont d’autant plus importantes maintenant que la Chine partage peu d’informations sur l’évolution quotidienne de la pandémie et le séquençage».

Rappelons que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé à plusieurs reprises aux autorités chinoises de partager régulièrement des données spécifiques et en temps réel sur la situation épidémiologique. L’Organisation demande notamment davantage de données sur le séquençage génétique et sur l’impact de la maladie, y compris les hospitalisations, les admissions dans les unités de soins intensifs et les décès, ainsi que des données sur les vaccinations effectuées et le statut vaccinal, en particulier chez les personnes vulnérables et les plus de 60 ans.


De plus en plus de pays imposent des restrictions pour les voyageurs venant de Chine

Face à la flambée des cas de la Covid-19 en Chine ces derniers jours, le Maroc a décidé d’interdire l’accès à son territoire de tous les voyageurs en provenance de ce pays, à partir de ce mardi 3 janvier 2023, et ce jusqu’à nouvel ordre. L'Office national des aéroports (ONDA) a souligné, lundi, que l'interdiction est prise indépendamment de la nationalité des voyageurs. «Seuls seront admis sur le territoire marocain les passagers ayant quitté la chine 7 jours calendaires avant leur arrivée au Maroc», précise l’ONDA.

Une douzaine de pays ont également décidé d'imposer de nouvelles régulations anti-Covid aux voyageurs en provenance de Chine. En effet, à partir de jeudi dernier, les États-Unis requièrent à l'entrée du territoire un test Covid négatif réalisé obligatoirement 48 heures avant le départ de Chine ou bien un document prouvant que le passager a guéri du coronavirus dans les 90 jours précédents. Ces règles s'appliquent aussi aux voyageurs en provenance de Hong Kong et Macao.
En France, les passagers venant de Chine doivent présenter un test PCR ou antigénique négatif réalisé 48 heures avant leur vol. Le Canada, l’Australie, le Japon, la Corée du Sud, l’Inde, Israël, le Royaume-Uni, l'Italie et l'Espagne requièrent également un dépistage de la Covid.
Les États membres de l'Union européenne (UE) doivent discuter mercredi d'une réponse commune à adopter, a annoncé la Suède, qui assure la présidence semestrielle de l'UE.

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