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Fortes chaleurs : Attention aux scorpions !

Les piqûres de scorpions sont très fréquentes l'été, surtout que cette année le mercure est monté plus tôt que d'habitude. Si elles peuvent être mortelles, surtout chez les enfants, la plupart nécessitent un simple traitement symptomatique d’une seule journée, à condition de se faire prendre en charge rapidement par des professionnels de la santé.

Fortes chaleurs : Attention aux scorpions !

Chaque année en été, une recrudescence des cas de piqûres de scorpions est relevée dans certaines régions du Maroc. De nombreux cas ont d’ailleurs été enregistrés ces dernières semaines, essentiellement en zones rurales. Les spécialistes considèrent que ce phénomène est un véritable problème de santé publique qui resurgit en force pendant la saison estivale, une période durant laquelle les scorpions se reproduisent. «Le scorpion est un animal thermophile connu par sa forte résistance à la chaleur et à la déshydratation. L’augmentation des températures et la chaleur du sol en été – entre mai et octobre – font de cette saison une période propice à sa reproduction, ce qui explique la multiplication des cas de piqûres durant cette période. Ces piqûres ont souvent lieu entre 18 h et 6 h», déclare au «Matin» Dre Ghizlane El Oufir, responsable du programme des piqûres de scorpions au Centre national antipoison et de pharmacovigilance.

>>Lire aussi : Les services de santé sur le pied de guerre pour faire face aux piqûres de scorpions

Plus de 50 espèces de scorpions au Maroc

La spécialiste nous fait également savoir que plus de 50 espèces de scorpions existent au Maroc et que la plus dangereuse est celle du scorpion noir appelé «Androctonus mauritanicus». Elle précise, en outre, que les régions les plus «à risque» où l'on recense le plus grand nombre de piqûres sont celles de Souss-Massa, Drâa-Tafilalet, Marrakech-Safi, Béni Mellal-Khénifra, Fès-Meknès ainsi que les provinces de Settat, El Jadida et Sidi Bennour.

«Durant ces dernières années, on signale environ 25.000 cas de piqûres de scorpion par an en moyenne, avec un pic en été. La majorité des cas (presque 90%) sont considérés comme des piqûres simples sans envenimation où la victime présente uniquement une douleur locale», affirme Dre El Oufir. «Dans le cas d’une piqûre avec envenimation, le sujet présente des signes généraux comme la fièvre, les vomissements, des douleurs abdominales…, dans certains cas graves, le patient peut également souffrir d’une détresse respiratoire, d’une détresse cardiovasculaire ou neurologique».

Les cas de décès suite aux piqures de scorpions est en baisse au Maroc

Concernant le taux de létalité, la spécialiste affirme que celui-ci a considérablement diminué depuis l’adoption de la Stratégie nationale de lutte contre les piqûres de scorpions. «Nous sommes passés d’une centaine de cas de décès annuellement à une trentaine depuis l’adoption de la stratégie. Le taux de létalité est ainsi passé de 2,7% à 0,18% actuellement. Ces résultats ont été atteints grâce à l’amélioration de la prise en charge, la distribution de kits thérapeutiques, la formation du personnel médical et paramédical, la sensibilisation des populations…», indique-t-elle.

1.200 kits  thérapeutiques distribués dans les centres de santé des régions à risque

Concernant le protocole de prise en charge des victimes de piqûres de scorpions, Dre El Oufir souligne qu’il convient d’abord de savoir s'il s'agit d'une simple piqûre blanche ou d’une piqûre par envenimation. «Pour la première situation qui représente la majorité des cas, on donne au patient un traitement antalgique. On peut aussi lui mettre des poches de glace pour soulager la douleur puis on le laisse sous surveillance pendant 4 heures. Si son état reste stationnaire, il peut retourner chez lui et après l’avoir sensibilisé», explique le médecin. Et d’ajouter qu’«en ce qui concerne la seconde situation, à savoir la piqûre par envenimation, on distingue deux classes. La première se caractérise par la présence de signes généraux, mais sans mettre en jeu le pronostic vital du patient. Le traitement pour ce genre de cas est symptomatique.

Les patients sont hospitalisés pour une durée allant de 24 à 48 h jusqu’à disparition totale des symptômes. La deuxième classe est la plus grave où la victime est gravement atteinte et son état nécessite la réanimation». Notre interlocutrice insiste également sur l’importance d’être vigilant en cas de piqûres des enfants âgés de moins de 15 ans. «Il faut éviter de perdre du temps et se rendre d’urgence à l’hôpital, car le taux de létalité est de 95% dans cette catégorie».

La spécialiste souligne, par ailleurs, que depuis 2001, le Maroc n’utilise plus le sérum anti-scorpionique qui s’est avéré non efficace et non adapté aux espèces de scorpions évoluant sur le territoire national. Il a été remplacé par des kits thérapeutiques sous forme de boîtes où il y a tous les médicaments nécessaires pour la prise. Ainsi, chaque année au mois d’avril, quelque 1.200 kits sont distribués au niveau des centres de santé des régions à risque.

Les précautions à prendre pour éviter les piqûres de scorpions 

Dre El Oufir rappelle que les piqûres de scorpions ont généralement lieu dans le milieu rural et souvent à l’intérieur des maisons. C’est pourquoi on recommande aux populations de ces zones de désherber les alentours de leur habitation, l’élevage de volailles qui peuvent se nourrir de scorpions, ne pas négliger l’entretien et la propreté des maisons, sceller les trous et fissures dans les murs et les toits pour éviter l’accès des scorpions aux habitations… «Durant cette période de pic, il faut prendre l’habitude de toujours porter des chaussures et des vêtements protecteurs, même la nuit. Il faut aussi faire attention lorsqu’on veut déplacer des meubles ou autres et vérifier la literie, les vêtements et les chaussures avant de les utiliser pour éviter tout contact accidentel», recommande-t-elle. «En cas de piqûre, il ne faut surtout pas utiliser de traitement traditionnel comme la scarification, la succion ou l’application des produits ou des plantes ou de la glace sur la piqûre… il faut aussi éviter de serrer avec un bandage ou un garrot, cela risque d’aggraver la situation. Il faut plutôt se rendre au centre de santé le plus proche pour se faire prendre en charge par des professionnels qui ont reçu la formation nécessaire pour ce genre de situation».

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