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Aïd Al Adha : les prix des moutons pourraient augmenter de 25%

L’offre en ovins et caprins destinés à l’abattage de Aïd Al Adha est estimée à près de 5,6 millions de têtes, ce qui équivaut exactement à la demande. Pour renforcer l’offre, qui est inférieure de 15% à celle de l’année dernière, et garantir la stabilité des prix qui pourront connaître une hausse allant jusqu’à 25%, le gouvernement compte se tourner vers l’importation. «Le secteur demeure fragile et il faudra du temps pour pouvoir reconstituer et renforcer le cheptel», souligne Mohamed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural.

Aïd Al Adha : les prix des moutons pourraient augmenter de 25%

À deux mois de la célébration Aïd Al Adha, le ministère de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts a démarré les préparatifs pour garantir le déroulement de cette fête dans les meilleures conditions. Dans ce sens, plusieurs mesures ont déjà été mises en place pour garantir le bon approvisionnement du marché en ovins et caprins. Selon le ministre de l’Agriculture, Mohamed Sadiki, qui intervenait samedi dernier dans le cadre de l’émission «Bidoune Loughat Khachab» (sans langue du bois), le gouvernement s’apprête à importer un grand lot de bêtes pour renforcer l’offre, sachant que l’offre aujourd’hui est équivaut à la demande, soit 5,6 millions de têtes. Si le ministre n’a pas donné plus de détails sur les pays fournisseurs, il a toutefois précisé qu’il s’agit des pays qui adoptent les mêmes normes de sécurité sanitaire que le Royaume.

S’agissant des objectifs de cette opération, le responsable gouvernemental a indiqué que l’enjeu est de garantir un bon approvisionnement du marché, sachant que l’offre se trouve réduite de 15% par rapport à l’année précédente, et de stabiliser les prix qui pourraient augmenter de 25% cette année. Le ministère souhaite par ailleurs favoriser l’abattage des têtes importés afin de protéger le cheptel national et favoriser sa reproduction. En effet, bien que la filière ovine compte aujourd’hui plus de 23 millions de têtes ovines et caprines, elle a été fortement impactée par plusieurs facteurs, selon M. Sadiki, notamment l’abattage d’une grande partie du cheptel à cause de la chute de la demande due à la baisse du pouvoir d’achat lié à la crise engendrée par la Covid-19 et la hausse du coût de production.

Ainsi, l’abattage d’un nombre important de bêtes a réduit drastiquement le cheptel et fait que l’offre équivaut pour la première fois à la demande, alors que d’habitude elle la dépasse de 200%. «Si les précipitations ont permis de redresser la situation du secteur de l’élevage qui a bénéficié par ailleurs de l’appui direct apporté aux éleveurs, à travers la distribution d’aliments subventionnés, l’abreuvement du cheptel et les campagnes préventives de traitement et de vaccination, le secteur demeure toutefois fragile et il faudra du temps pour pouvoir reconstituer et renforcer le cheptel», indique le ministre qui a fait savoir que le Royaume compte actuellement plus de 214.000 unités d’élevage à l’engraissement.

Prix des moutons pour Aid Al Adha : attention à la spéculation

Interrogé sur les mesures prévues par le ministère pour lutter contre une éventuelle explosion des prix à la veille de la fête à cause de la montée de la spéculation, le ministre a souligné que ce problème n’était pas conjoncturelle mais plutôt structurelle et nécessitait une réforme profonde des circuits de commercialisation et de distribution. Mohamed Sadiki a reconnu a cet égard que la filière agricole connaissait depuis plusieurs années un grand nombre d’intermédiaires qui favorisent la spéculation, la multiplication des intervenants et partant la hausse des prix. Cela pénalise, selon le ministre, les producteurs et impacte la qualité des produits en rallongeant les circuits de distribution et, par conséquent, renchérit le prix de vente final au consommateur. «Le prix d'un produit peut, parfois, tripler ou quadrupler avant d'arriver au consommateur.

C’est ce qui s’est passé avec la tomate il y a quelques semaines qui se vendait dans les marchés à 6 DH, alors que son prix initial à Inezgane ne dépassait pas 2 DH», a-t-il rappelé. Le responsable gouvernemental a annoncé dans ce sens que le gouvernement planchait actuellement sur la restructuration de tout le circuit, y compris les points de vente, notamment les marchés de gros et les souks, pour garantir plus de transparence et lutter contre toutes les formes de spéculation.

Lire aussi : Aid Al Adha: 2,25 millions de têtes d'ovins et de caprins identifiés (ministère)

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