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IDE : le Maroc dans le Top 5 des destinations africaines en 2022

Les investissements directs étrangers (IDE) ont diminué de 12% à l’échelle mondiale en 2022, impactés par la guerre en Ukraine, les prix élevés des denrées alimentaires et de l'énergie, et les pressions liées à la dette. Les flux vers l'Afrique ont chuté plus vite, soit 44% par rapport à 2021. Au Maroc, la baisse a été moins prononcée, avec 6% à 2,1 milliards de dollars. Le Royaume se maintient ainsi dans le Top 5 africain des pays récipiendaires. Il est également le deuxième investisseur africain à l’étranger en 2022, avec 615 millions de dollars, selon le rapport sur l'investissement dans le monde 2023 publié par la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement.

IDE : le Maroc dans le Top 5 des destinations africaines en 2022

Les flux d'investissements directs étrangers vers l'Afrique ont atteint 45 milliards de dollars en 2022. Ils ont ainsi chuté de 44% par rapport au record de 80 milliards de dollars enregistré en 2021. Ces flux ont représenté 3,5% des IDE dans le monde en 2022, indique la Conférence des nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) dans le rapport sur l'investissement dans le monde 2023 fraîchement publié. Les flux vers le Maroc ont légèrement diminué, de 6%, pour atteindre 2,1 milliards de dollars.

Le Maroc est ainsi le champion du Maghreb, devant la Tunisie (713 millions de dollars) et l’Algérie (89 millions de dollars). Il se maintient aussi dans le Top 5 des pays bénéficiaires d’IDE en Afrique, mais loin derrière la performance de l'Égypte, le leader continental qui a vu les IDE plus que doubler à 11,4 milliards de dollars, «en raison de l'augmentation des ventes transfrontalières de fusions et d'acquisitions», précise l’agence onusienne. Suit l’Afrique du Sud dont les IDE se sont élevés à 9,05 milliards de dollars, bien en-dessous du pic de 2021, mais deux fois plus que la moyenne de la dernière décennie. Avec 3,7 milliards de dollars (-14%), l'Éthiopie arrive au 3e rang des pays bénéficiaires des IDE en Afrique, devant le Sénégal dont les flux sont restés stables à 2,6 milliards de dollars. En termes de stocks d'IDE entrants, le Maroc se positionne à la 4e place à l’échelle du continent avec 63,27 milliards de dollars, derrière l’Afrique du Sud (173,58 milliards de dollars), l’Égypte (148,88 milliards) et le Nigeria (88,20 milliards).

Le Royaume-Uni, le France et les Pays-Bas, premiers investisseurs en Afrique

«Les investisseurs européens restent, de loin, les plus grands détenteurs de stocks d'IDE en Afrique, menés par le Royaume-Uni (60 milliards de dollars), la France (54 milliards de dollars) et les Pays-Bas (54 milliards de dollars)», souligne le rapport. Par ailleurs, le Maroc est le deuxième investisseur africain à l’étranger en 2022, avec des flux sortants qui ont atteint 615 millions de dollars, contre 644 millions en 2021. Il est devancé par l’Afrique du Sud qui a investi 2,57 milliards de dollars l’année dernière. À l’échelle mondiale, après une chute brutale en 2020 et un fort rebond en 2021, les investissements étrangers directs ont diminué de 12% en 2022, pour atteindre 1.300 milliards de dollars. «Ce ralentissement est dû à la polycrise mondiale : la guerre en Ukraine, les prix élevés des denrées alimentaires et de l'énergie, et les pressions liées à la dette. Le financement de projets internationaux et les fusions et acquisitions transfrontalières ont été particulièrement affectés par le durcissement des conditions de financement, la hausse des taux d'intérêt et l'incertitude sur les marchés de capitaux», détaille le rapport. La baisse de 2022 des flux d'IDE est principalement due aux transactions financières des entreprises multinationales dans les économies développées, où l'IDE a chuté de 37% pour atteindre 378 milliards de dollars.

Au Maroc, l'investissement greenfield a quadruplé pour atteindre 15 milliards de dollars

Dans les pays en développement, l'IDE a augmenté de 4% pour atteindre 916 milliards de dollars, soit plus de 70% des flux mondiaux, une part record. Le nombre de nouveaux projets d'investissement annoncés dans les pays en développement a augmenté de 37%, et les opérations de financement de projets internationaux de 5%. Pour le cas du Maroc, l'investissement greenfield annoncé dans le pays a quadruplé pour atteindre 15 milliards de dollars, avec Total Eren (Luxembourg) qui envisage de construire une usine de production d'hydrogène et d'ammoniac vert au Maroc pour plus de 10 milliards de dollars. Pour la Cnuced, l’augmentation des nouveaux projets d'investissement annoncés dans le monde représente un signe positif pour les perspectives d'investissement dans l'industrie et les infrastructures. Cependant, l'environnement mondial pour le commerce international et l'investissement international connaît toujours des difficultés en 2023. Bien que les facteurs économiques contraires qui ont influencé les tendances de l'investissement en 2022 se soient quelque peu calmés, ils n'ont pas disparu. Les tensions géopolitiques restent vives.

Le Maroc dans le Top 10 des économies en développement en termes d'investissement international dans les énergies propres

Les récentes turbulences du secteur financier ont ajouté à l'incertitude des investisseurs. La Cnuced s'attend à ce que les pressions à la baisse sur l'IDE mondial se poursuivent en 2023. Les premiers indicateurs pour le premier trimestre 2023 montrent des tendances faibles dans le financement de projets internationaux et de fusions-acquisitions. À noter que le nouveau rapport décrypte également l’investissement mondial dans les secteurs d’intérêt pour les objectifs de développement durable (ODD). Il en ressort que les investissements internationaux dans les énergies renouvelables ont presque triplé depuis l'adoption de l'Accord de Paris en 2015. Cependant, une grande partie de cette croissance s'est concentrée dans les pays développés. La bonne nouvelle est que le Maroc figure dans le Top 10 des économies en développement en termes d'investissement international dans les énergies renouvelables, sur la période 2015 à 2022.

Lire aussi : Réinvestissement des IDE au Maroc : un potentiel sous-exploité (PCNS)

 

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