Le dynamisme ambiant et les grands débats qui vont avec au nom de l'école de qualité ne doivent pas se focaliser sur la seule école publique. C'est en substance ce que vise l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc. Dans un communiqué diffusé le 26 février, l'Alliance rappelle que les établissements d'enseignement privés assurent des milliers d'emplois et plus d'un million de chaises pédagogiques aux élèves marocains, ce qui suppose que les dépenses publiques affectées à la scolarisation devraient concerner l'ensemble des composantes du système d'éducation et de formation et, par conséquent, laisser les familles choisir l'école qui convient à leurs enfants, qu'elle soit publique ou privée.
Accueillant avec satisfaction que le dernier Conseil de gouvernement n'ait pas inscrit à son ordre du jour la prolongation de l'état d'urgence sanitaire, l'Alliance relève également dans son communiqué que les établissements d'enseignement privés ont été les plus touchés par la pandémie et qu'ils sont même exposés au risque de faillite en raison de l'incapacité de certaines familles à honorer les frais de scolarité de leurs enfants, ainsi que de la gestion inéquitable des dossiers des personnels de ces établissements par certains services administratifs (comme la Caisse nationale de sécurité sociale). Aussi, l'Alliance se prononce pour que les enseignants et le personnel éducatif et administratif disposent des mêmes droits, de la même protection sociale et des mêmes incitations, qu'ils soient employés dans des établissements publics ou privés. Elle plaide également pour que les enseignants et le personnel éducatif et administratif du secteur privé bénéficient du même statut que leurs confrères du secteur public, afin de leur assurer la promotion professionnelle et les mêmes droits sociaux relevant de la convention collective spécifique au secteur de l'éducation et de la formation.
Pour une formation fondamentale unifiée des enseignants des écoles publiques et privées
Par ailleurs, l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc appelle à la mise en place d'une formation fondamentale unifiée et efficiente pour tous les enseignants, qu'ils soient ensuite destinés à exercer dans le secteur public ou privé, afin d'assurer leur disponibilité conformément aux guides référentiels des missions et compétences mentionnés dans la loi-cadre n° 51-17. Tout en saluant les efforts déployés par le ministère de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, le Conseil supérieur de l'éducation, de la formation et de la recherche scientifique, et tous les artisans des politiques liées au système d'éducation et de formation, pour la réforme et l'essor de l'école marocaine, l'Alliance appelle tous les partenaires à s'engager dans une réflexion collective à même de déboucher sur des objectifs fondés sur les principes généraux des droits de l'Homme (globalité, équité, collaboration, solidarité, responsabilité collective et cohésion).
Appel à subventionner les familles sont les enfants sont scolarisés dans les écoles privées
Contacté par «Le Matin», le vice-président de l'Alliance de l'enseignement privé au Maroc, Anouar Hamdi, a souligné que «les répercussions de la pandémie de la Covid-19 et la crise inflationniste qui s'en est suivie ont contraint de nombreuses familles à transférer leurs enfants dans les écoles publiques. «Maintenant, il faut penser à un système de subventions ou agir au niveau de la fiscalité pour permettre aux familles de supporter les coûts de l'éducation de leurs enfants dans le secteur privé», soutient-il. «Il est également nécessaire d'imaginer un système de subvention pour les établissements d'enseignement privés ou de les faire bénéficier d'un traitement fiscal privilégié afin qu'ils soient en mesure de fournir des services à la hauteur de l'ambition de l'école de qualité figurant dans les engagements du gouvernement», poursuit Anouar Hamdi. De même, le vice-président est d'avis que la qualification de l'école passe nécessairement par la motivation du corps enseignant, cheville ouvrière de ce projet. «Voilà pourquoi il faut également prévoir un dispositif d'incitation aux enseignants du secteur privé de façon à ce qu'ils puissent améliorer leurs conditions sociales et de travail, en récompense de leurs efforts en direction de l'élève marocain», dit-il.
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