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Karim Bennani, figure de la peinture moderne marocaine est décédé

Le décès, mardi 3 janvier, de l’artiste-plasticien Karim Bennani a plongé la scène artistique dans une profonde tristesse. Le regretté a enrichi le répertoire des arts plastiques avec ses créativités à travers une carrière professionnelle dépassant les 60 ans. Portrait

Karim Bennani, figure de la peinture moderne marocaine est décédé

Figure emblématique de la peinture marocaine moderne, feu Karim Bennani est connu pour son expression plastique dépouillée et abstraite, toute en courbe dans un chromatisme intense ou dans un monochromatisme. Ses créativités ont dépassé les 2.000 œuvres d’art, entre peintures et sculptures. Plusieurs de ses œuvres plastiques figurent dans de prestigieux espaces, aussi bien publics que privés, dont la plupart ont parcouru différents pays du monde. Très passionné par l’art depuis sa jeunesse, il a laissé tomber ses études commerciales pour suivre, en 1951, des cours d’arts plastiques à Fès, où il est né en 1936. Mais, son enthousiasme pour avoir plus de connaissances dans ce domaine l’a poussé, en 1954, à s’inscrire à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris, suite à laquelle il a fréquenté l’Académie Julian, ainsi que l’Atelier Charpentier.

Son parcours professionnel démarre en 1957 avec une exposition à la Galerie du Bac à Paris, puis une autre participation à la deuxième Biennale d’Alexandrie. D’autres prestations ont suivi en France avant son retour au Maroc pour poursuivre ses expériences dans la peinture et la sculpture, tout en se consacrant à la décoration et à l’animation d’espaces. Karim Bennani a été, aussi, le premier président de l'AMAP (Association marocaine des arts plastiques), en 1972, dont il est membre fondateur.
Très ambitieux, son parcours ne se limite pas à des expositions plastiques, mais il était riche d’autres activités en parallèle. Ainsi, il crée, en collaboration avec Hassan Slaoui, une galerie d’art à Rabat, Structure BS, où de nombreux peintres ont pu exposer leurs travaux (de 1974 à 1984), participe au premier congrès de l’Union des artistes-plasticiens arabes à Bagdad en 1974, comme il a réalisé une série de courts documentaires avec une caméra 16 mm sous le titre «Le Maroc et ses Peintres» entre 1982 et 1984.

Le défunt a, également, créé une fondation regroupant les œuvres de 40 artistes marocains et internationaux. Sa vie artistique s’est poursuivie jusqu’aux derniers jours de sa vie. Puisque, juste quelques jours avant son décès, Karim Bennani a offert des peintures pour soutenir des orphelins. Comme il a fait don d'une collection de ses œuvres au Musée d'art contemporain de Rabat.


Témoignages :

• Ahmed Sijilmassi

Le critique Ahmed Sijilmassi souligne que feu Karim Bennani a été influencé, dans sa jeunesse, par les formes et les couleurs des tapis marocains qui ont été, comme il le dit lui-même, sa première inspiration. Par conséquent, l'intérêt de Bennani pour l'art n'était pas un choix dicté par les circonstances de la vie. C'était plutôt une compétence naturelle, un don qui lui a été révélé dès son plus jeune âge. «Le regretté avait, aussi, un intérêt pour le cinéma. Dans ses courts documentaires “Le Maroc et ses peintres”, il a mis en lumière les expériences de Mahjoubi Aherdan, Hassan Slaoui, Miloud Labied, Fatima Hassan et Mekki Meghara. Sachant que son dernier film sur Mekki Meghara avait remporté le Prix de la meilleure image avec la caméra de Abdelmajid Rchich, en 1984, à la deuxième édition du Festival national du film à Casablanca».

• Afif Bennani

De son côté, le président du Syndicat marocain des beaux-arts et de la photographie, Afif Bennani, a déclaré que Karim Bennani est parmi les fondateurs de l’art plastique moderne au Maroc. «Il a travaillé dans le domaine pendant plus d'un demi-siècle pour une véritable renaissance artistique dans le Royaume, au cours de laquelle il a accumulé une longue expérience très fructueuse. Comme il a pu organiser plus de 60 manifestations artistiques dans le monde entier».
Et d’ajouter que le défunt était un grand mécène, car juste quelques jours avant sa mort (le 30 décembre 2022), il avait contribué avec des peintures vendues aux enchères pour soutenir des enfants scolarisés (orphelins et enfants de familles nécessiteuses), qui vivent dans des écoles rurales de la communauté Douar Sohaib de Tamslouht à Marrakech. «Comme il a fait don d’une collection de ses œuvres (1955 et 2008) au Musée Mohammed VI d'art contemporain de Rabat, en signe de patriotisme et de générosité». À ce propos, il a révélé : «Je ne veux pas sous-estimer une histoire artistique riche pour de l'argent. Et j'ai préféré la dédier à mes fans et au Maroc».

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