EDITO. L’Agence France Presse (AFP) persiste à ménager l’Algérie en lui réservant, contrairement au Maroc, un traitement préférentiel et des plus accommodants, et ce en dépit de l’adoption, jeudi 11 mai à Strasbourg, d’une résolution condamnant sans appel le régime algérien. En effet, dans sa dépêche sur la résolution incongrue du Parlement européen concernant le Maroc, l'AFP avait délibérément usé d’un langage très critique envers le Royaume en présentant les eurodéputés comme ayant «vivement critiqué» et «exigé» des actions contre le pays.
En revanche, dans sa dépêche sur la résolution du Parlement européen (PE) condamnant l’Algérie, l'agence française glisse dans une grille de langage plus édulcoré, en se contentant d’affirmer que les eurodéputés «ont demandé» et «appellent» l'Algérie. Cette différence de traitement dans le choix des termes a pour but de conduire à une perception erronée de la situation réelle dans les deux pays. Le contraste entre ladite résolution et la dépêche de l’AFP n’a pas manqué de susciter l’étonnement des observateurs, qui pointent du doigt cet acharnement systématique et cette partialité flagrante de l’Agence France Presse contre le Maroc et ses intérêts et s’interrogent, encore une fois, sur les motifs de sa partialité dans le traitement de l’actualité marocaine.
L'AFP déserte ses obligations professionnelles, éthiques et déontologiques
Le traitement tendancieux de l’AFP à l’encontre du Maroc s’inscrit ainsi dans la lignée des pressions politiques et médiatiques françaises déployées pour atténuer la teneur de la résolution du PE contre l’Algérie. Les habituelles manœuvres menées dans les travées de l’institution législative et dans certaines capitales européennes n’ont pas eu le succès escompté, au grand dam de certains eurodéputés et autres milieux politico-médiatiques français, qui n’ont visiblement pas ménagé leurs efforts.
Il convient de rappeler que des médias français de référence avaient affirmé, sans être contredits, que la présidence du groupe Renew au PE, proche du pouvoir français, a réussi, dans un premier temps, à retirer le projet de résolution contre l’Algérie de l’agenda du PE. Cette information a été confirmée auprès d’autres médias par deux sources politiques au sein de l’institution européenne. Il est de plus en plus préoccupant de constater que l'AFP déserte ses obligations professionnelles, éthiques et déontologiques dans le traitement de l’actualité algérienne et persiste, a contrario, à réserver une couverture à charge et tendancieuse à l’encontre du Royaume. Rappelons que le PE a condamné jeudi l’Algérie par une écrasante majorité de voix (536 pour, 4 contre et 18 abstentions), coupable de réprimer les libertés de la presse et d’expression, comme en témoigne le cas du journaliste Ihsane El Kadi, condamné le 2 avril dernier à cinq ans de prison.
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