Le Matin : Quels sont les objectifs du colloque de l’ESLSCA ?
Dr Mariam Filali : Ce colloque a été l’occasion de discuter des problématiques urgentes et très importantes dans les domaines de l’enseignement et de la recherche liés à l’introduction des nouvelles technologies, et des défis auxquels ces domaines pourraient être confrontés, mais aussi des nombreuses opportunités que ces technologies offrent. Ce colloque a aussi été une occasion pour partager des réflexions avec des enseignants et d’éminents experts dans le domaine de l’intelligence artificielle, et pour étudier les possibilités d’intégrer ces technologies dans les méthodes de l’enseignement, dans les évaluations des étudiants et dans le montage des programmes éducatifs.
Quels sont, selon vous, les avantages à tirer de l’intelligence artificielle dans l’enseignement supérieur ?
L’utilisation de l’intelligence artificielle (IA) peut améliorer l’accessibilité, la flexibilité et la qualité de l’enseignement supérieur en offrant des moyens d’apprentissage interactifs et adaptés aux besoins individuels des apprenants, tels que l’apprentissage en ligne, l’apprentissage hybride et l’apprentissage personnalisé. Outre l’impact sur les méthodes d’enseignement, l’utilisation de l’intelligence artificielle modifie en profondeur les finalités des programmes éducatifs, qui se doivent désormais d’axer leurs contenus sur le développement des compétences en phase avec les besoins du monde professionnel en constante évolution. Dans ce contexte, les apprenants doivent être formés à évoluer dans un environnement où la technologie est omniprésente. L’introduction de l’intelligence artificielle dans le domaine de l’enseignement supérieur peut aussi aider les enseignants à adapter l’enseignement en fonction des besoins individuels des étudiants, et à améliorer les interactions en classe et la qualité des travaux en groupe grâce notamment à des systèmes d’évaluation innovants. Par ailleurs, l’utilisation des nouvelles technologies peut améliorer significativement la recherche scientifique en fournissant des outils d’analyse des données puissants et en permettant des recherches approfondies.
Et quels sont les inconvénients constatés ?
L’introduction de l’intelligence artificielle dans le domaine de l’enseignement supérieur suscite des interrogations sur les compétences nécessaires aux apprenants pour réussir dans un monde numérique, notamment la pensée critique, la résolution des problèmes et la communication numérique. Elle présente aussi certains défis comme les implications éthiques et sociales de l’utilisation de la technologie en éducation tels que la sécurité des données, la préservation de la vie privée, l’équité et l’inclusion.
Quelles sont, d’après vous, les mesures à prendre pour garantir une utilisation responsable et avantageuse de l’IA en matière d’enseignement supérieur et de recherche scientifique ?
Il faut d’abord assurer une formation continue aux enseignants pour qu’ils puissent à leur tour former leurs apprenants à ces technologies. Il faut aussi veiller au respect de la déontologie en assurant la protection des données personnelles et la propriété intellectuelle et il faut aussi utiliser ces innovations de façon éthique et responsable.
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