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L’Unicef veut analyser l’impact de l’inflation sur les ménages et les enfants au Maroc

L’Unicef travaille, en collaboration avec le Haut-Commissariat au Plan et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture, sur une étude qui devra analyser l’impact de l’inflation sur la pauvreté, la vulnérabilité et les inégalités sociales au Maroc, y compris pour les enfants.

L’Unicef veut analyser l’impact de l’inflation sur les ménages et les enfants au Maroc

Alors que les effets de l’inflation se font de plus en plus sentir, l’Unicef veut élaborer une étude nationale qui analysera son impact sur les ménages et les enfants au Maroc. Cette étude, qui sera réalisée en collaboration avec le Haut-Commissariat au Plan (HCP) et l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), devrait ainsi aider à mieux comprendre l’impact de l’inflation sur la pauvreté, la vulnérabilité, les inégalités sociales et l’accès à une alimentation saine. «Malgré un fort impact négatif, économique et social de la pandémie Covid-19, le Maroc a pu amortir en partie les chocs subis, à travers des mesures d’urgence rapides à plusieurs niveaux, social et économique. Mais similairement à la situation dans le monde, le Maroc peut aussi être affecté par la conjugaison de conséquences multiples liées au conflit russo-ukrainien et aux aléas climatiques», indique l’Unicef dans une note de présentation des objectifs de l’étude. Et d’ajouter que «l’inflation génère des conséquences sur la pauvreté et la vulnérabilité des ménages qui sont réelles et complexes.

Les ménages subissent les effets néfastes de l'inflation 

En effet, les ménages auraient perdu en moyenne quelque 6% de leur revenu brut à cause de cette inflation. De plus, les ménages les plus pauvres, dont une partie plus élevée des revenus est dédié à l’achat des produits alimentaires, subissent une inflation accentuée de 7,5%. Ainsi, les 20% les plus pauvres rognent même sur leur alimentation pour financer les dépenses de santé et des télécoms». L’Unicef souligne qu’avec l’aggravation de l’inflation, de nombreuses familles au Maroc sont obligées de faire des choix dans leurs dépenses alimentaires en termes de quantité et de qualité, puisqu’ils ne peuvent pas toucher aux dépenses pré-engagées et non compressibles telles que les frais du loyer, l’eau et l’électricité. «Une récente étude du HCP montre que 46% des ménages avec enfants ont évoqué le manque de moyens financiers pour au moins un produit alimentaire comme cause principale de contraction des dépenses de consommation alimentaire avec des taux plus élevés parmi les ruraux (53,1%), et parmi les ménages des 20% les moins aisés (58,6%). Concernant la part des ménages qui ont cité le manque de moyens financiers comme cause principale de réduction des dépenses d’au moins trois produits de base, elle s’élève à 23,3% à l’échelle nationale, à 27,3% pour les ménages avec enfants», rappelle l’organisation onusienne. Et de préciser que «selon de nombreuses analyses, le conflit russo-ukrainien et son impact sur le pouvoir d’achat pourraient être amené à s’inscrire dans la durée. Il devient alors nécessaire d’analyser plus en profondeur les conséquences de la flambée des prix au Maroc sur la pauvreté des ménages, notamment les plus vulnérables, et particulièrement sur les enfants. Il faut absolument mieux comprendre les privations potentielles les plus importantes pour les prévenir».

Analyser l'impact de l'inflation sur les ménages permet de mieux paramétrer les allocations familiales 

L’Unicef explique que la présente étude cherche à analyser les risques conséquents d’accentuation des privations d’accès à une alimentation saine des familles et leurs enfants ainsi que l’accès de ces derniers aux services sociaux de base, principalement l’éducation, la santé et l’eau. Les résultats permettront, entre autres, d’informer les politiques publiques au Maroc, dont l’actuelle réforme de la protection sociale, y compris la mise en œuvre de la généralisation des allocations familiales prévue entre 2023 et 2024. «Cela permettra de mettre à la disposition des décideurs des réponses pouvant contribuer à éclairer davantage les paramètres des allocations familiales, au vu des perspectives d’érosion du pouvoir d’achat, et mieux informer le seuil d’éligibilité économique au régime assistanciel, au vu des simulations d’évolution de l’incidence de la pauvreté monétaire», affirme l’organisation. «Les réponses aux questions relatives aux volet alimentaire et aux services sociaux de base visent à appuyer des mesures complémentaires à la protection sociale, pour renforcer le capital humain, notamment en lien avec les autres politiques et stratégies sectorielles incluant les mesures qui favorisent les changements de comportement en faveur d’un meilleur investissement sur les ménages et la petite enfance, y compris en matière de nutrition. Elles informeront aussi des recommandations de mesures politiques visant à renforcer l’accès à une alimentation saine en temps de crise».

>> Lire aussi : En 2022, le Maroc revient au niveau de pauvreté et de vulnérabilité de 2014 (HCP)

>> Lire aussi : Le ciblage des populations vulnérables pour faire face à l’inflation (BAM)

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