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Pourquoi le Maroc a réussi sa sortie sur le marché financier international (analyste)

Sortie réussie du Maroc sur le marché financier international, avec une levée de fonds de 2,5 milliards de dollars ayant suscité l'engouement des investisseurs et à des taux avantageux. Cette réussite est due, selon l’économiste Nabil Adel, à la réputation du Maroc, un bon client des marchés financiers qui honore toujours ses engagements. Analyse.

Pourquoi le Maroc a réussi sa sortie sur le marché financier international (analyste)
Nadia Fettah, ministre de l'Economie et des finances.

Pour Nabil Adel, en effet, cette sortie réussie sur le marché financier international tient à un seul mot : «confiance». Le Maroc, explique-t-il, est un bon élève depuis le Programme d'ajustement structurel-PAS (ndlr, ce programme a été appliqué au Maroc à partir de septembre 1983, avec l'appui du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale pour faire face à la détérioration prononcée des équilibres internes et externes). Le Royaume n’a jamais enregistré de défaut de paiement ou fait de demande de rééchelonnement, poursuit-il, concluant qu'il est un bon client des marchés financiers qui honore ses engagements. À quoi cela est-il dû ?, s’interroge notre interlocuteur.

Le Maroc gère bien ses équilibres macroéconomiques

Si le Maroc est toujours au rendez-vous du règlement de ses dettes, c’est qu’il a des comptes bien gérés, souligne Nabil Adel. «Il gère bien ses équilibres macro-économiques, il gère en bon père de famille, responsable», conclut-il. Le mot «confiance» revient également dans les propos des responsables marocains qui ont mené cette opération, à leur tête la ministre Nadia Fettah Alaoui. «Cette émission témoigne de la confiance des investisseurs quant à la résilience de l'économie marocaine dans un contexte de crise, ainsi que de la solidité des fondamentaux macro-économiques du Royaume et de la rigueur de ses finances publiques», a-t-elle souligné dans une déclaration à la MAP. «Cette sortie à l'international dans un contexte de volatilité et de difficulté des marchés financiers est la preuve de la qualité de notre économie et de notre crédit», a-t-elle ajouté. Cela dit, les responsables ne doivent pas faire de ce signal positif des marchés financiers envers le Maroc un argument pour s’endetter davantage, prévient Nabil Adel.

En période d'inflation, le Maroc doit rembourser ses dettes

Si le pays est amené à contracter de nouvelles dettes, il devra le faire «avec beaucoup de mesure et de responsabilité et dans des limites acceptables», souligne l’économiste, qui note que le Maroc gérait bien son endettement jusqu’à l’avènement de la crise liée à la Covid. Il précise qu’il ne faut pas céder à un discours «dangereux» qui émerge depuis un certain temps dans les circuits de décision et qui veut que le gouvernement emprunte davantage, arguant qu’il ne trouvera pas de difficulté à rembourser ses dettes. Prenant à contre-pied cette opinion, Nabil Adel martèle que le moment est plutôt au remboursement des dettes, dans un contexte marqué par la montée de l’inflation qui est un accélérateur de la dette. Rembourser en période d’inflation coûte moins cher et relève d’une gestion saine des finances publiques, explique-t-il. À rappeler que le gouvernement devra emprunter près de 130 milliards de DH en 2023 (contre 105,38 milliards en 2022), pour le financement du Trésor, dont plus de 69 milliards en interne et 60 milliards en externe.

Lire aussi : Le gouvernement force sur l’emprunt en 2023

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