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Maroc-UE : ce qu'il faut retenir de la visite de Olivér Várhely

Accords, rencontres et messages de la visite au Maroc du commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’élargissement, Olivér Várhely.

Maroc-UE : ce qu'il faut retenir de la visite de Olivér Várhely

Le Maroc et l’Union européenne (UE) sont bien déterminés à renforcer leur coopération dans tous les domaines. En témoigne la visite au Maroc, jeudi, du commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’élargissement, Olivér Várhely. Deuxième du genre en moins d’une année, la visite du haut responsable européen intervient dans le contexte de la mise en œuvre de la Déclaration politique conjointe, adoptée en juin 2019, ayant institué le «Partenariat euro-marocain de prospérité partagée» qui s’articule autour de quatre espaces : politique et sécurité, économie, valeurs, connaissances, et deux axes horizontaux : l’environnement et la migration. Tous ces volets ont d’ailleurs été présents lors de cette visite qui a été marquée par la signature de 5 programmes de coopération d’un montant global de 5,5 milliards de dirhams. 

Nasser Bourita : les relations du Maroc avec l’UE n’ont jamais été aussi denses 

Pour le chef de la diplomatie marocaine, «les relations du Maroc avec l’Union européenne n’ont jamais été aussi denses». Lors du point de presse avec le haut responsable européen, Nasser Bourita a fait savoir que «l’année 2023 sera celle d’un engagement et d’ambitions plus forts» pour l’approfondissement des relations de coopération entre les deux parties dans les divers domaines. M. Bourita a souligné, par ailleurs, que le partenariat Maroc-UE a enregistré «des résultats positifs tangibles en 2020 durant la crise de la Covid», se félicitant de l’accompagnement de l’approche initiée par S.M. le Roi Mohammed VI pour faire face à la pandémie et à ses conséquences économiques et sociales. Il a formé l’espoir que 2023 soit une année d’engagement et d’ambitions plus forts, à travers la mise en œuvre des accords de «partenariat financier» signés et l’ouverture de nouveaux horizons de coopération dans les domaines de la sécurité et de la migration, qui vont se renforcer davantage à partir de cette année. 

Le ministre a, en outre, souligné la nécessité de développer une coopération régionale tripartite entre le Maroc, la Commission européenne et Israël, en tant qu’«élément complémentaire à la coopération bilatérale, qui englobera plusieurs domaines à travers la coordination entre les trois parties». À cet égard, a-t-il révélé, «nous avons préparé un document que nous signerons avant la fin de ce mois pour consolider la dimension régionale tripartite dans nos relations également, dans des domaines d’intérêt commun». 

Rencontre avec Abdelouafi Laftit : la coopération sécuritaire au menu 

Le partenariat stratégique singulier entre le Royaume du Maroc et l’Union européenne (UE), dont la composante sécuritaire constitue un pilier important a été également au centre des discussions lors de la visite du commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’élargissement au Maroc. 
Lors d’une rencontre avec le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, les deux parties ont mis l’accent sur les défis et enjeux partagés entre le Royaume du Maroc et l’UE pour faire face aux menaces des réseaux terroristes et du crime organisé. De même, le rôle du Royaume en tant que partenaire crédible et acteur majeur et engagé dans la sécurité régionale a été mis en exergue. À cet égard, les deux responsables ont souligné leur détermination à renforcer davantage ce partenariat stratégique et de l’inscrire dans la durée dans un cadre mutuellement bénéfique. 

Olivér Várhelyi : le Maroc, pilier de stabilité dans la région 

Le Maroc est un pays phare et un pilier de stabilité dans la région selon le commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’élargissement, Olivér Várhely. Mettant l’accent, lors de sa visite dans le Royaume, sur «l’extrême importance» du partenariat Maroc-UE, le responsable européen a mis en avant la difficulté de trouver des partenaires stables comme le Maroc dans un contexte mondial marqué par de multiples défis. 

Le commissaire européen, en visite de travail dans le Royaume, a précisé que la signature, jeudi, par le Maroc et l’UE de 5 programmes de coopération pour 5,5 milliards de dirhams (près de 500 millions d’euros) pour appuyer les grands chantiers de réforme du Royaume, témoigne de l’engagement «direct et sérieux» de la part de l’Union envers le Maroc. Le Maroc est et sera un bénéficiaire majeur de l’agenda de projets de l’UE pour toute la région, a tenu à préciser M. Várhelyi, ajoutant que cet appui financier porte sur les volets social, économique, agricole, hydrique et énergétique, ce dernier étant un secteur crucial à l’échelle mondiale. 

Les principaux points des programmes signés entre le Maroc et l’UE 

• Programme «Karama» : deuxième phase du programme de soutien à la protection sociale au Maroc financé par l’UE, l’objectif principal de ce programme est de soutenir la réforme du système de protection sociale du pays. Il est doté d’un budget de 130 millions d’euros. 
• Programme «Al Ard Al Khadraa - Terre verte» : financé à hauteur de 115 millions d’euros par l’UE, ce programme vient soutenir les aspects verts, inclusifs et innovants des «Génération Green» et «Forêts du Maroc». Il a pour objectif d’améliorer la durabilité environnementale et économique des activités agricoles et forestières et de favoriser l’inclusion sociale et économique des populations rurales. 
• Programme d’appui à la réforme de l’administration publique : financé à hauteur de 50 millions d’euros, ce programme a pour but d’améliorer l’accès des citoyens aux services publics, d’organiser de manière plus efficace les services de l’État et de promouvoir la dématérialisation des procédures administratives. Il vise à simplifier et à numériser les procédures administratives pour les citoyens et les entreprises. 

• Programme d’appui à la gestion des flux migratoires : S’inscrivant dans les objectifs de la Stratégie nationale de l’immigration et de l’asile du Royaume du Maroc, ce programme bénéficie d’un financement de 152 millions d’euros. Le but est d’accompagner les autorités marocaines dans leurs efforts pour faire face aux défis liés à la migration irrégulière, au trafic illicite des migrants et à la traite d’êtres humains. 
• Programme d’appui à l’inclusion financière : Il vise à améliorer l’accès au financement pour les entreprises ainsi que pour les personnes ayant des difficultés à accéder aux produits et services financiers. Le financement accordé s’élève à 51 millions d’euros. 

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Abdelfettah Naoum, chercheur et analyste politique : Le Maroc est le «seul partenaire fiable» qui peut faire avancer le partenariat avec l’UE dans la région 

Le Maroc est le «seul partenaire fiable» qui peut faire avancer le partenariat avec l’Union européenne (UE) dans la région, a assuré le chercheur et analyste politique Abdelfettah Naoum. Dans une déclaration à la MAP, à l’occasion de la signature, jeudi par le Maroc et l’UE, de 5 programmes de coopération d’un montant total de 5,5 milliards de dirhams (près de 500 millions d’euros) pour appuyer les grands chantiers de réforme du Royaume, M. Naoum a estimé que le Maroc, au vu des déclins et tendances autoritaires observés dans nombre de pays de la région, est le seul État doté des atouts et capacités nécessaires pour faire avancer le partenariat avec l’UE. Il a mis en avant, à cet égard, la stabilité dont jouit le Royaume ainsi que la gestion sage de sa politique étrangère, outre les projets de justice sociale et les grands potentiels prometteurs liés au développement des partenariats dans divers domaines.

M. Naoum a soutenu que la signature de cinq programmes de coopération avec des enveloppes financières colossales dans différents domaines, dont l’appui à des projets sociaux au Maroc, l’agriculture et la gestion des migrations, confirme l’existence de points communs à portée stratégique qui lient le Royaume du Maroc et l’Union européenne. «Cette nouvelle étape confirme la solidité des relations maroco-européennes, le partenariat fort et la coopération basée sur la confiance entre les deux parties», a-t-il précisé.

 

Ali Lahrichi, doyen de l’Institut des sciences politiques, juridiques et sociales de l’Université Mundiapolis : La visite d’Olivér Várhelyi reflète la place de choix qu’occupe le Maroc pour l’Europe 

La visite au Maroc du commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’élargissement, Olivér Várhelyi, reflète la place de choix qu’occupe le Maroc pour l’Europe, a souligné Ali Lahrichi, doyen de l’Institut des sciences politiques, juridiques et sociales (ISPJS) de l’Université Mundiapolis de Casablanca. Le Maroc est un acteur incontournable dans son environnement régional et continental, a affirmé M. Lahrichi, notant que le Royaume est également un État crédible, fiable et sincère dans ses relations avec ses partenaires.   La place de choix qu’il occupe vis-à-vis de l’Europe et qui contraste avec celle des pays du voisinage immédiat n’est pas du tout anodine, a-t-il estimé, expliquant que cette place de choix, qui trouve son fondement dans la devise de la «bonne foi», est d’une clarté «immaculée» qui ne souffre d’aucune ambiguïté.

L’universitaire a, dans ce sens, noté que les visites des représentants de l’Union européenne au Maroc sont la démonstration d’une dynamique constructive, de rénovation, d’adaptation et de mise en place d’accords concrets pour répondre ensemble à la multitude des enjeux qui peuvent hypothéquer et menacer l’espace commun.  Par ailleurs, M. Lahrichi a indiqué que face à la crédibilité du Maroc, qui n’est plus à démontrer, les pays détracteurs des relations maroco-européennes sont aujourd’hui dans une position inconfortable, les tentatives infructueuses d’empêcher la marche normale d’un partenariat solide fort de ses réalisations et de ses réussites étant dénuées de tout sens et dépourvues de toute conception géostratégique éclairée de l’avenir commun.

 

Abdellatif Komat, doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II de Casablanca : La visite du commissaire européen, une réponse aux parties qui veulent nuire aux relations entre le Royaume et l’UE 

La visite au Maroc du Commissaire européen à la Politique de voisinage et à l’élargissement, Olivér Várhelyi, est une réponse aux manœuvres de certaines parties qui veulent nuire aux relations entre le Royaume et l’UE, a souligné jeudi le doyen de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Hassan II de Casablanca, Abdellatif Komat. Le déplacement du responsable européen s’inscrit dans le cadre des relations «exceptionnelles» entre les deux parties, a affirmé M. Komat dans une déclaration à la MAP.

À cet égard, l’universitaire a mis en avant les liens très profonds entre le Maroc et l’UE, qui, a-t-il dit, sont ancrés dans l’histoire et couvrent les domaines social, politique et économique. «Ces relations ont évolué et s’inscrivent désormais dans une dynamique positive depuis plusieurs années», a-t-il ajouté. Et de souligner que le Maroc, fort de la vigueur de sa diplomatie, de ses institutions et de sa bonne gouvernance, ne peut être déstabilisé par de basses manœuvres ourdies par certaines parties qui veulent nuire à ses relations avec l’Union européenne. Les liens entre le Royaume et l’UE, basés sur les valeurs de bon voisinage et de respect mutuel, ne peuvent être perturbés par ces agissements, a ajouté M. Komat. La visite du responsable européen se veut ainsi une réponse de la part de la Commission européenne pour souligner que rien ne peut entraver la dynamique des relations entre les deux parties, a-t-il insisté.

Lire aussi : Le partenariat entre le Maroc et l'Union européenne "nécessite d’être nourri et enrichi" (Bourita)

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