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On ne s’arrêtera pas tant que le polisario ne sera pas expulsé de l’Union africaine (Luis Felipe Lopes Tavares)

L’ancien ministre des Affaires étrangères du Cap-Vert, Luis Felipe Lopes Tavares , fait le point de cet entretien accordé à "Le Matin", sur l'engagement des signataires de l'Appel de Tanger pour œuvrer à l’expulsion du «polisario» de l'Union africaine.

On ne s’arrêtera pas tant que le polisario ne sera pas expulsé de l’Union africaine (Luis Felipe Lopes Tavares)
Luis Felipe Lopes Tavares.

Pourriez-vous nous parler de la démarche des signataires de l’Appel de Tanger ? 
Nous avons tenu des réunions un peu partout en Afrique,  cinq réunions régionales au total. Nous avons pu ainsi discuter avec la société civile, des hommes politiques, d’anciens premiers ministres, d’anciens chefs d’État, d’anciens ministres des Affaires étrangères… Partout où nous sommes allés plaider la cause marocaine, nous avons reçu un appui et du soutien. C’est ainsi que nous avons créé ce groupe que nous avons appelé le groupe de contact de l’Appel de Tanger avec comme objectif d’agir pour accélérer  l’exclusion de la pseudo-Rasd de l’Union africaine (UA). La présence de la Rasd au sein de l’UA est une faute historique. C’est aussi une erreur juridique à tous points de vue. L’UA ne doit pas abriter en son sein une entité qui n’est pas un État. Il faut corriger cette erreur. Nous allons continuer de travailler pour faire en sorte qu’au moins 37 pays africains – ce qui représente la majorité des deux tiers – soient en mesure de voter, lors des prochaines réunions de l’UA, notamment la conférence des Chefs d’État et des gouvernements africains, et puissent prendre la responsabilité de faire cette réparation historique. 

Lors des prises de contact avec des politiques africains, avez-vous pu les convaincre de changer leurs positions par rapport à ce dossier ? 
Oui, à titre d’exemple, le représentant de Madagascar, Patrick Rajoelina, ancien ministre des affaires étrangères de la République de Madagascar, qui compte parmi les nouveaux signataires de l’«Appel de Tanger», avait dit que son pays était parmi les premiers à avoir reconnu la Rasd. Or aujourd’hui, ils ont changé de position, grâce au plaidoyer que nous menons. Il y a d’abord la diplomatie marocaine qui fait un travail extraordinaire. Mais nous aussi, les membres du groupe de contact qui œuvrons   avec la diplomatie marocaine, mais aussi avec l’ensemble de la communauté internationale pour porter cette bonne cause du Maroc. Il faut défendre l’intégrité territoriale du Maroc, comme il faut défendre l’intégrité territoriale de tous les pays africains. 

Vous avez préparé dans ce sens un Livre blanc. Que comptez-vous faire par la suite ? 
Nous avons discuté, en tant que groupe de travail, d’une stratégie et nous allons continuer de travailler ensemble. Il faut continuer de faire un plaidoyer diplomatique pour convaincre. J’ai cité le cas de Madagascar et il y a d’autres pays que nous comptons approcher. Nous avons identifié les pays qui peuvent constituer la majorité des deux tiers et nous allons  cibler les 8 pays qui restent pour atteindre cette majorité. Nous allons travailler avec ces pays-là en particulier et avec tous les 50 pays membres de l’UA pour les convaincre. Car c’est une cause juste et c’est une erreur historique qu’il faut réparer. Mais il faut procéder de manière sereine et beaucoup de conviction et de fermeté. Il faut montrer à l’ensemble du continent africain que la raison est du côté marocain. 

Pensez-vous que la question pourrait être résolue lors de la prochaine réunion des Chefs d’État de l’Union africaine ? 
Je l’espère.  Et je le souhaite. Et si ce n’est pas lors de la prochaine réunion des Chefs d’État de l’Union africaine, ce sera lors des prochaines réunions. Nous n’allons pas nous arrêter jusqu’à ce que cette erreur historique soit réparée. 

 

Union africaine : l’expulsion de la pseudo-«rasd» repose sur un argumentaire juridique

Les signataires de l’«Appel solennel à l’expulsion de la pseudo-rasd de l’Union africaine», dit «Appel de Tanger», rendu public le 4 novembre 2022 à Tanger, se sont réunis à Marrakech, le 28 janvier dernier  à l’occasion de la «Première Réunion de suivi de l’«Appel de Tanger». À cette occasion, ils ont réitéré leur engagement à œuvrer pour l’exclusion de l’entité fantoche des rangs de l’Union africaine. Pour étayer leur démarche, ils mettent en avant une panoplie d’arguments, notamment d’ordre juridique. Pour les signataires de l’«Appel solennel à l’expulsion de la pseudo-rasd de l’Union africaine», l’action pour l’expulsion du Polisario de l’Union africaine (UA) est légitime d’un point de vue légal. Mieux encore, ils estiment que cette démarche est un prérequis indispensable pour que l’Organisation panafricaine recouvre son impartialité et sa crédibilité s’agissant de la question du Sahara. Dans ce cadre, ils ont élaboré un Livre blanc, qui est le fruit d’une réflexion, dans le cadre d’une Campagne panafricaine, menée par les signataires en vue de conforter le bien-fondé de leur thèse (voir www.lematin.ma). Ce document qui se trouve désormais au centre de leur programme d’action et de plaidoyer table, dans une grande mesure, sur un argumentaire juridique. 
Dans ce cadre, les signataires relèvent que le Polisario reste une entité séparatiste qui ne réunit pas les conditions et les composantes d’un État ainsi que cela est défini par le droit international. Ils citent parmi ces éléments l’existence d’une population permanente.

De même, d’autres  éléments exigés par le droit international font défaut à la fantomatique «rasd» comme le territoire, l’existence d’un gouvernement, la capacité d’entrer en relation avec les autres États. «Il est aisé de prouver que la rasd ne dispose pas de ces éléments et reste donc une entité artificielle», ont-ils souligné samedi dernier à Marrakech lors de la présentation du contenu de leur Livre blanc. Ils ont également insisté sur le fait qu’un État doit être soumis à des obligations internationales, alors que c’est loin d’être le cas de la «rasd». «C’est une entité artificielle sans responsabilité et qui ne dispose pas de son indépendance étant soumise à la souveraineté d’un autre État, celui où elle a installé ses camps, Tindouf. On se demande aussi avec quels passeports voyagent les habitants de cette entité ? Ce sont autant d’éléments qui montrent qu’au final, c’était un véritable coup de force en contradiction avec la Charte de l’OUA de l’époque qui a abouti à l’adhésion contestée et contestable de cette entité à l’organisation africaine», ont-ils expliqué. 

Les signataires de l’«Appel de Tanger» rappellent par ailleurs que la «rasd» s’est montrée incapable d’agir  ou d’interagir avec les grands  dossiers du continent. Bien au contraire, cette entité fantoche s’est avéré être un facteur de division. De ce fait, elle sape les ambitions africaines, étant donné qu’elle va à l’encontre de l’intégration économique prônée par l’UA.

>> Lire aussi : Union africaine : comment l’idée de l’expulsion du «polisario» gagne du terrain

 

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