Malgré les mesures draconiennes mises en place par le Code de la famille pour tenter de freiner la polygamie, le phénomène semble avoir la peau dure. D’après les statistiques dévoilées récemment par un rapport sur la justice familiale, plus de 20.000 demandes d’accord pour conclure un deuxième mariage ont été enregistrées entre 2017 et 2021, sachants que le plus grand nombre de demandes a été déposé au cours de l’année 2021 avec plus de 4.854 demandes. Mais bien que les demandes de mariage soient en progression continue, les différents tribunaux passent au peigne fin les requêtes de mariage au cas par cas avant d’accorder les autorisations. D’après le rapport, le taux de refus des demandes de mariage reste prévalant avec un taux ayant dépassé les 61,13% entre 2017 et 2021, contre seulement 38,87% de demandes satisfaites.
Le code de la famille limite les cas d'autorisation d'un second mariage
Les différents tribunaux du Royaume continuent ainsi de durcir la procédure d’octroi des autorisations, pour dissuader les Marocains de sceller un deuxième mariage, conformément aux dispositions du Code de la famille qui a stipulé clairement l'interdiction de la polygamie s'il existait une crainte d'injustice entre les deux épouses ou en cas de mention du refus de la polygamie dans l’acte du mariage avec la première épouse.
Outre ces deux critères, la Moudawana a conditionné l’octroi de l’autorisation pour un deuxième mariage par la nécessité pour le mari d’apporter une justification objective de l’existence de ressources suffisantes pour faire vivre deux familles, ainsi que les garanties assurant sa capacité à verser la pension alimentaire et assurer le logement pour les deux épouses à titre égale. Il convient de souligner que plusieurs explications sont fournies par les demandeurs de polygamie pour justifier leurs demandes. Il y a lieu de citer l’incapacité de la première épouse à procréer, l’état de santé de la première épouse, le refus de l’épouse résidant à l’étranger de rejoindre le domicile conjugal au Maroc, l’existence d’une relation extra-conjugale ayant donné lieu à une grossesse et enfin la disposition matérielle et financière du mari à conclure un deuxième mariage.
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