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Pouvoir d'achat : des milliers de travailleurs ont manifesté ce 1er mai

Les centrales syndicales toutes tendances confondues ont mobilisé leur troupes ce premier mai dans les principales villes du Royaume. Des défilés et des rassemblements ont été organisés pour dénoncer la cherté de la vie et l'érosion du pouvoir d'achat. Les manifestants ont plaidé pour une meilleure protection des droits sociaux des classes laborieuses.

Partout dans le Royaume, la classe ouvrière a célébré hier la Fête du travail dans un climat de mobilisation et d’engagement. Ayant pour principales revendications l'amélioration du pouvoir d'achat et la consolidation de la justice sociale, les différentes centrales syndicales ont organisé des rassemblements et des défilés dans les grandes artères urbaines notamment à Casablanca et Rabat. Cette année, les manifestations ont pris une ampleur inédites depuis la crise Covid en 2020. Mais c’est surtout l’inflation galopante, la forte érosion du pouvoir d’achat et le piétinement du dialogue social qui ont poussé des milliers de travailleurs à battre le pavé pour exprimer leur colère et leur détermination à aller jusqu’au bout dans leur combat pour les droits sociaux des classes laborieuses.

Rabat : les travailleurs ont défilé en masse

Ainsi, à Rabat, les centrales syndicales, qui ont animé plusieurs rassemblements et défilés à travers les principales avenues de la capitale, ont scandé divers slogans et brandi des banderoles exprimant leurs revendications et confirmant leur engagement à défendre la classe ouvrière et l'ensemble des citoyens et de leurs droits dont l'amélioration des conditions économiques et sociales. À cette occasion, l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a indiqué, dans son appel du 1er mai, que la célébration de cet anniversaire s'inscrit dans un contexte marqué par des mutations internationales et nationales dont l'impact affecte le pouvoir d'achat de l'ensemble des citoyens, salariés, fonctionnaires et employés, menaçant même l'existence de la classe moyenne, qui constitue un verrou de sécurité garantissant l'équilibre économique et social. Dans une déclaration à la presse, elle a ajouté qu'«un gouvernement fort est un exécutif capable de trouver des solutions en pleine crise», exprimant sa confiance dans le gouvernement et ses efforts, notamment en matière d'institutionnalisation du débat public.

Pour sa part, le secrétaire général de l'Organisation démocratique du travail (ODT), Ali Lotfi, a souligné que le syndicat célèbre cette fête sous le signe d'une vie dans la dignité, soulignant que de nombreuses familles marocaines «se débattent aujourd'hui pour vivre, et une grande partie d'entre elles sont incapables de subvenir à leurs besoins basiques et croulent sous la pression du quotidien». Dans ce contexte, il a exprimé son espoir de voir «le gouvernement mettre en œuvre ses promesses et ses obligations», avec notamment l'amélioration des conditions de la classe ouvrière «en augmentant les salaires et les pensions de retraite et en réduisant le taux d'imposition sur les salaires».

Pour sa part, le secrétaire général adjoint de l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), Abdelilah Dahmane, a affirmé que la célébration du 1er mai s'inscrit dans le cadre de la défense des acquis, des droits et de la dignité du citoyen et du salarié pour une cohésion sociale accomplie. Elle vise aussi la protection du pouvoir d'achat des travailleurs en vue de garantir l'égalité des chances, l'intégrité, la transparence et la justice sociale, a-t-il relevé. Et d'appeler le gouvernement à «adopter des mesures immédiates pour plafonner les prix et trouver un équilibre entre les importations et les exportations en vue de contrôler l'inflation et à prendre des mesures urgentes pour préserver la sécurité alimentaire des Marocains», réitérant son appel à la réforme des grilles de salaires.

De son côté, Nadia Soubat, membre du bureau exécutif de la Confédération démocratique du travail (CDT), a rappelé que le syndicat a appelé le gouvernement à prendre des mesures pratiques, tangibles et immédiates pour protéger le pouvoir d'achat des Marocains en plafonnant les prix et les marges bénéficiaires, en réduisant les taxes sur les hydrocarbures et en luttant contre toutes les formes de monopole et de spéculation en plus d'une exonération totale de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les denrées alimentaires de base. Et de souligner, lors d'un meeting, la nécessité de l'institutionnalisation du dialogue social en loi contraignante pour toutes les parties en vue de protéger les libertés syndicales et fournir les conditions d'une participation collective à la recherche de solutions et d'alternatives aux problèmes existants, faisant valoir la disposition permanente de la CDT à contribuer à toutes les initiatives constructives visant à relever les défis avec une réelle implication du mouvement syndical dans les politiques publiques.

Casablanca : l'UMT appelle à cesser les attaques contre le pouvoir d'achat 

À Casablanca, l'Union marocaine du travail (UMT) a mobilisé ses troupes près de son fief historique, avenue des FAR. À cette occasion, la centrale syndicale a insisté sur la nécessité d'arrêter «la série de hausses des prix et d'attaques contre le pouvoir d'achat de la classe ouvrière». Le 1er mai de cette année «intervient dans des circonstances très exceptionnelles caractérisées par la cherté de la vie et le coup porté au pouvoir d'achat de l'ensemble des salariés, des différentes catégories populaires et même des classes moyennes», a souligné le secrétaire général de l’UMT, Miloudi Moukharik, ajoutant qu'il est déraisonnable que le gouvernement reste les bras croisés devant cette situation sous prétexte de la conjoncture internationale. M. Moukharik a affirmé que le gouvernement «dispose de plusieurs mécanismes à même de soutenir le pouvoir d'achat, notamment la baisse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) liée à divers biens de consommation et services, ne serait-ce que partiellement et progressivement».

Tanger : les sections locales des syndicats mobilisées 

À Tanger, les sections locales des principales centrales syndicales ont organisé des rassemblements par la même occasion. Les centrales syndicales, qui ont organisé des meetings et des défilés ayant sillonné les principales rues et places au centre-ville de Tanger, ont scandé des slogans appelant à davantage d'acquis sociaux, notamment l'amélioration des conditions de travail, la titularisation des travailleurs temporaires, la protection contre le licenciement arbitraire, l'accélération de la mise en œuvre des chantiers de la protection sociale et la consécration de la liberté syndicale. Dans ce cadre, les participants aux défilés du 1er Mai ont appelé le gouvernement à protéger le pouvoir d'achat des citoyens à la lumière de l'envolée de l'inflation au Maroc, notamment à travers l'augmentation des salaires, des indemnités et du SMIG, et la prise de toutes les politiques et mesures nécessaires pour réduire les prix.
L'Union marocaine du travail (UMT), l'Union nationale du travail au Maroc (UNTM), la Confédération démocratique du travail (CDT) et la Fédération nationale de l'enseignement (FNE) ont organisé des marches au centre-ville qui ont donné lieu à des rassemblements syndicaux, tandis que l'Union générale des travailleurs du Maroc (UGTM) a organisé un rassemblement syndical au Centre culturel Ahmed Boukmakh. Les classes ouvrières des autres villes de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceïma ont également célébré la Fête du travail à travers des meetings et des marches au cours desquels elles ont scandé des slogans appelant à assurer la stabilité sociale et professionnelle, et à améliorer le pouvoir d'achat et les conditions de travail.

Laâyoune, la classe ouvrière défend ses droits et... le plan d’autonomie

Les instances syndicales de Laâyoune ont appelé, lundi à l'occasion de la célébration de la Fête du travail, à la préservation des acquis et droits de la classe ouvrière, soulignant la nécessité de satisfaire ses revendications et de combler les déficits dans le domaine social. À cette occasion, elles ont plaidé pour l’amélioration des conditions de travail et la garantie du service public dans les domaines de l’enseignement, de la santé, de l’habitat et de l’emploi.

Dans ce cadre, les participants aux défilés du 1er mai ont scandé des slogans pour dénoncer «la hausse des prix des biens de première nécessité et le gel des salaires», plaidant également pour le renforcement de la lutte contre le chômage, la préservation du pouvoir d'achat des citoyens, la réforme des secteurs de l’enseignement et de la santé, le respect des libertés syndicales et la préservation des acquis et des droits. De même, les syndicats ont appelé la classe ouvrière à resserrer les rangs et à se mobiliser pour préserver les acquis et défendre ses revendications légitimes. Par ailleurs, la classe ouvrière de Laâyoune a réitéré son attachement au plan d’autonomie présenté par le Maroc, en tant que solution sérieuse et réaliste pour résoudre le différend artificiel autour du Sahara marocain, appelant à poursuivre la mobilisation pour faire face aux manœuvres des adversaires de l'intégrité territoriale du Royaume.

Lire aussi : Amélioration du pouvoir d'achat de la classe ouvrière : il faut attendre la loi de finances 2024

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