L'Association nationale des propriétaires de cafés, restaurants et unités touristiques au Maroc est montée au créneau pour dénoncer les révisions importantes des taxes fiscales, notamment celles relatives aux boissons et à l’exploitation temporaire de l’espace public, qui seront bientôt appliquées par certaines communes.
Lors de leur premier congrès national tenu à Kénitra du 21 et 22 janvier 2023, sous le thème «L'avenir du secteur des cafés, restaurants et unités touristiques au Maroc tributaire du renforcement de la structure organisationnelle de l'Association nationale», les professionnels du secteur ont décoché leur flèche à l'endroit des collectivités territoriales pour leur refus de mettre en œuvre les circulaires émises par le ministère de l'Intérieur appelant les autorités locales à exonérer ces commerces du paiement des taxes pendant les deux dernières années marquées par les mesures de restriction ayant accompagné la propagation de la pandémie de la Covid.
La faillite, un risque réel pour les restaurateurs et propriétaires de cafés
«Alors que 70% des propriétaires de cafés et de restaurants se trouvent aujourd'hui criblés de dettes, cumulées au cours des deux dernières années à cause des mesures restrictives, certaines communes comme celle de Rabat annoncent leur intention de revoir à la hausse le montant des taxes, refusant ainsi de mettre en œuvre les dispositions de la circulaire émise par le ministère de l'Intérieur datant de janvier et d'août 2021, à l'exception de quelques collectivités territoriales comme celles de Tanger et Ksar El-Kébir qui ont réduit les taxes de 50%. Cette situation risque de pousser plusieurs professionnels vers la faillite, surtout si l'on sait que ces derniers sont appelés à payer 15 taxes aux collectivités territoriales», nous confie Ahmed Boufekrane, coordinateur national de l’Association des patrons de cafés et restaurants du Maroc. Lors de ce premier congrès national, les professionnels ont appelé le gouvernement à mettre en œuvre son engagement portant sur la réalisation d'une étude de terrain visant à établir un diagnostic de la situation du secteur et des contraintes et difficultés que rencontrent les professionnels. «Nous avons été surpris d'apprendre que le ministère de l'Industrie et de commerce a décidé d'annuler la réalisation de cette étude qui devait fournir des données claires sur l'état des lieux du secteur et adapter les taxes imposées en fonction de la rentabilité de ces commerces», ajoute le coordinateur national.
Les membres de l'association ont par ailleurs sollicité l'Exécutif pour promulguer une loi visant à réglementer le secteur, et une deuxième loi visant à réglementer le domaine public, tout en plafonnant les taxes collectives pour éviter que le processus de régulation et de taxation ne soit soumis à l'appréciation d'une quelconque partie.
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