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Rabat : Asmaa Rhlalou sous le feu des critiques de l’opposition

La mairie de Rabat, que préside Asmaa Rhlalou, vit depuis plusieurs semaines au rythme d’une crise opposant cette dernière aux élus de l'opposition, mais aussi à ses camarades du RNI. Les détracteurs de Mme Rhlalou l’accusent d’avoir violé la loi organique 113.14 relative aux communes lors de la dernière session du conseil de la ville. Des accusations qu'elle balaie d’un revers de la main.

Rabat : Asmaa Rhlalou sous le feu des critiques de l’opposition
Asmae Rhlalou, présidente du conseil de la ville de Rabat.

Les travaux des sessions du conseil de la ville de Rabat ne tournent pas rond. Depuis des mois, les désaccords, les guéguerres et les escarmouches opposant Mme la maire, Asmaa Rhlalou (RNI), aux groupes de l’opposition ainsi qu'à ses camarades du parti deviennent un spectacle ordinaire, tellement les divergences sont grandes. Ce climat de tension qui persiste est dû à nombre de points litigieux tels que la révision du règlement intérieur du conseil, la dissolution de la société de la gare routière El Kamra et la mise à disposition du stade municipal Yacoub El Mansour.

La révision du règlement intérieur, principale pomme de discorde avec les partis de l'opposition

Mais c’est la révision du règlement intérieur qui cristallise les divergences entre les deux protagonistes, au point de donner lieu à une action devant le juge administratif. La suite de l'affaire est attendue pour ce jeudi 11 mai. La tension est également alimentée par les conseillers communaux de l'opposition, notamment ceux du Parti de la justice et du développement (PJD) et de la Fédération de la gauche. Les premiers ont tenu une conférence de presse dimanche dernier au siège du parti à Rabat pour dénoncer les «violations» commises par la maire lors de la session de mai du conseil de la ville, tandis que les élus de la Fédération de la gauche ont publié un communiqué dénonçant les mêmes violations. Mais de quoi s’agit-il concrètement ?
Les conseillers de l'opposition énumèrent plusieurs «violations majeures» qu'ils imputent aux dirigeants du conseil de la ville lors de la session de mai. Ils dénoncent ainsi l'absence de documents concernant les points à l'ordre du jour, ce qui constitue, selon eux, une violation de l'article 35 de la loi organique 113.14 relative aux communes. Lors de la conférence de presse du PJD, les élus ont déclaré que la présidente et son bureau n'avaient pas fourni aux membres du conseil les documents relatifs à la proposition de programmation de l'excédent (point 2 de l'ordre du jour) et avaient refusé de donner des explications sur ce sujet pendant la session.

Asmaa Rhlalou accusée de non-respect des lois régissant la gestion communale

Les élus de l'opposition s’élèvent en outre contre l'absence de retour concernant les points rejetés de l'ordre du jour. Ce faisant, la présidente a violé, selon eux, le paragraphe 2 de l'article 35 de la loi organique en ne fournissant pas d'explications quant aux raisons du rejet d'un point à l'ordre du jour dès le début de la session. Et pourtant, disent-ils, un membre du conseil a notifié cela par écrit à la présidente en respectant les délais fixés par la loi. Les membres de l'opposition reprochent par ailleurs à la majorité en place d'avoir accordé la parole à un citoyen non élu et ne représentant pas une institution publique, ce qui va à l’encontre des dispositions de la loi organique et du règlement intérieur, selon eux. En effet, ces textes énoncent clairement que seuls les membres du conseil, le représentant de l'autorité, les employés de la collectivité ainsi que les représentants des administrations, institutions ou entreprises publiques convoqués par le président ont le droit de prendre la parole lors des sessions du conseil de la commune.

L'opposition critique aussi le fait que la présidente a permis l'enregistrement de la première session du conseil par des personnes ne faisant pas partie de la presse accréditée. Selon elle, cela montre son incapacité à appliquer les modifications apportées à l'article 33 du règlement intérieur qu'elle avait elle-même approuvé avec sa majorité (article qui fait l’objet des points de discorde ayant conduit à une action en justice). De même, les élus de l'opposition reprochent à la présidente du conseil, Asmaa Rhlalou, d'avoir clôturé la session en annulant illégalement la session des questions écrites.

Sur un autre registre, l'opposition soulève la question concernant l'origine de l'excédent budgétaire que la maire prétend avoir réalisé pour la première fois dans l'histoire de la municipalité. En l'absence de documents, «s’agit-il des ressources directement gérées par la municipalité, des ressources gérées par les directions relevant du ministère des Finances ou d'un soutien exceptionnel du Fonds de la taxe sur la valeur ajoutée», se demandent les conseillers. Le PJD a révélé lors de la conférence de presse dimanche dernier que la présidente de la mairie avait déclaré lors de la session ordinaire de février 2022 qu'elle avait obtenu une autorisation spéciale du ministère de l'Intérieur pour allouer plus de 60 millions de dirhams (soit six milliards de centimes) à une transaction de maintenance d'installations d'éclairage public. Selon l'opposition, cela signifie que l'excédent supposé est inférieur à 10 millions de dirhams (moins d'un milliard de centimes), mais cela doit être confirmé par la présidente elle-même.

Asmaa Rhlalou se défend en accusant l’opposition de perturber les travaux du conseil

Dans une déclaration à la presse à la fin de la session du conseil de la ville, la maire de Rabat a donné une version différente des faits qui lui sont reprochés. Pour elle, l'opposition recourt à la violence pour perturber le déroulement des session du conseil. Elle a affirmé ainsi que malgré les actes violents commis par un groupe lié aux conseillers municipaux, qui ont tenté d'influencer les autres membres pour éviter d'atteindre le quorum légal, «la majorité est restée unie et a réussi à adopter tous les points à l'ordre du jour».

La maire de la ville de Rabat a aussi déclaré que grâce à l'engagement des conseillers de la majorité dirigeante et des employés, la commune a enregistré un excédent pour la première fois depuis 2003. Elle a souligné l'importance de fournir des moyens de travail adéquats pour permettre à ceux-ci de mener à bien leur travail de manière optimale. La maire a ajouté que cet excédent a été affecté à la mise en œuvre d'une partie importante du programme de travail, qui aura un impact direct sur les habitants de la ville.

En réponse aux critiques, la maire a indiqué que la commune avait prévu d'utiliser une partie de l'excédent pour réaménager ses installations administratives afin d'accueillir les citoyens dans des conditions dignes. De plus, elle a expliqué que la municipalité comptait aménager des marchés de proximité, ce qui stimulerait l'économie locale et offrirait de nouvelles opportunités d'emploi aux jeunes de la ville. La maire de Rabat a conclu en affirmant sa détermination à réaliser son programme de travail, malgré les perturbations. Elle a souligné son engagement envers les habitants de la capitale en leur offrant un service public de qualité à la hauteur du statut de la ville qu'elle chérit tant.

Lire aussi : Conseil de la ville de Rabat : la majorité et l’opposition de nouveau à couteaux tirés

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