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Raja de Casablanca : pourquoi Aziz El Badraoui doit laisser sa place

Arrivé en grande pompe il y a tout juste un an à la tête du Raja, Aziz El Badraoui a pour le moment échoué dans ses fonctions. Le constat est accablant : le Raja est hors course pour le titre de la Botola : cinquième avec 35 points, le club compte 15 points de retard sur le leader l’AS FAR et 9 sur le troisième, le FUS de Rabat, à six journées de la fin. Les Verts ont été éliminés sans gloire en quart de finale de la Ligue des champions. Autant dire que le club risque d’être absent de toutes les compétitions africaines la saison prochaine, à moins d’un sacre en Coupe du Trône. Aziz El Badraoui, qui avait promis des titres aux Rajaouis, mène le club vraisemblablement vers une saison blanche. Sa gestion est sujette à débat sur tous les plans : économique, sportif et même au niveau de la communication. Son maintien à la tête du club ne fait plus l’unanimité. Plusieurs voix s’élèvent pour lui demander de s’en aller.

Raja de Casablanca : pourquoi Aziz El Badraoui doit laisser sa place
Aziz El Badraoui, président du Raja.

L’élimination du Raja de Casablanca en quart de finale de la Ligue des champions a eu l'effet d'un coup de massue pour les Verts. Et pour cause, ce quart de finale constituait l’une de ses dernières chances pour sauver sa saison. Les sourires étaient pourtant affichés l’été dernier sur les visages des supporters et des adhérents après l’arrivée de l’homme d’affaire Aziz El Badraoui à la tête du club en remplacement d’Anis Mahfoud. L’ambition était alors assumée par le nouveau président : «Je vous promets que je serai à la hauteur de vos attentes. Je suis prêt à donner de mon temps et de ma santé pour le bien du Raja (…). Nous tisserons des liens avec tous les acteurs pour le bien de tout le monde. C’est une nouvelle ère au cours de laquelle il faudra hisser la barre haut, d’abord en adoptant les bonnes conduites et ensuite sur le plan sportif avec des titres et des exploits», a-t-il annoncé juste après son élection à la tête du club le 16 juin 2022.

L’homme d’affaire a rapidement conquis son monde. Son profil d’entrepreneur tranchait avec celui de son prédécesseur, Anis Mahfoud. Il semblait taillé pour le poste du patron du Raja. Et surtout, il donnait l’impression de savoir précisément où il allait. Ses décisions rapides confirmaient cette impression. Seulement à vouloir trop faire, le boss du Raja a commis des erreurs fatales qui ont plombé la saison du club et plusieurs adhérents et supporters demandent ouvertement son départ à la fin de la saison. Aziz El Badraoui a peut-être les meilleures intentions du monde pour sauver le club, mais la logique du sport et surtout du football est implacable. Seuls les résultats comptent. Et pour le moment, force est de constater qu’il n’y a pas de résultat.

Raja de Casablanca : Les supporters ont envie de changement

Déçus par les promesses non tenues par Aziz El Badraoui, les supporters des Verts réclament de plus en plus fort le départ de l’homme d’affaire en fin de saison. Ils estiment qu’il n’est plus l’homme de la situation. Sa gestion est qualifiée par plus d’un de calamiteuse avec beaucoup d’erreurs fatales. Certains appellent déjà à une assemblée générale extraordinaire pour élire un nouveau président et un nouveau bureau. Les voix qui plaident pour son départ souhaitent qu’il le fasse en fin de saison afin de lui permettre de tenir les promesses économiques faites lors de son élection. D’autres plus radicaux plaident pour son départ dans l’immédiat et l’instauration d’une commission provisoire pour gérer les affaires du club. Ces derniers veulent moins de discours et plus de concret. Ils estiment qu’El Badraoui n’a fait que promettre des choses sans jamais parvenir à les concrétiser.

Les erreurs fatales qui ôtent toute crédibilité au projet d'Aziz El Badraoui

Aziz El Badraoui n’imaginait pas que la nomination du technicien tunisien Fawzi Benzarti au poste d’entraîneur club allait plomber le début de saison du club. Suspendu six matchs quand il officiait au WAC lors de la saison 2020-2021, Benzarti n’a jamais purgé cette peine. De retour aux affaires au Raja, le Tunisien a dirigé le premier match des Verts face à l’OCS, qui s'est soldé par un score de parité (2-2). Le club safiot a alors déposé la réserve contre la présence du technicien sur le banc de touche, alors qu’il était suspendu six matchs. Cette affaire a pris des dimensions telles que le côté sportif a été relégué au second plan. Résultats des courses, le début de saison du club a été poussif. Il n’a récolté que 4 points sur 18 possibles lors de six premières journées. Un retard qu’il ne parviendra jamais à combler face à ses concurrents directs pour le titre.

Le volet sportif, le parent pauvre de la gestion El Badraoui

Voulant conquérir les supporters, Aziz El Badraoui a été actif sur le marché des transferts. Son manque d’expérience lui a été fatale parce qu’il a engagé des joueurs qui n’avaient pas le niveau pour évoluer au Raja. Le cas le plus édifiant est l’attaquant libérien Peter Wilson. Un joueur recruté et ensuite résilié. Ce dernier vient de gagner son litige en première instance auprès de la Chambre des litiges de la FIFA. Le cas Peter Wilson n’est pas isolé. On peut citer aussi les cas du joueur algérien Mehdi Boukassi qui n’a jamais enfilé le maillot des Verts et qui a été finalement prêté à un club danois. Les autres recrues n’ont pas non plus eu le rendement escompté, à l’image de l’Algérien Raouf Benguit, de Walid Sebbar ou encore de Zakaria Hadraf. D’autres recrues, comme Saïd Azeroual, Hamza Moujahid et Youssef Haouzi, n’ont jamais eu la possibilité de s’exprimer. L’entraîneur des Verts, Mondher Kebaier, successeur de Fawzi Benzarti, n’a cessé de réclamer des renforts tout au long de la saison. Aziz El Badraoui aurait pu laisser le gestion de l’aspect sportif aux professionnels.

Raja de Casablanca : Collecte de dons, une opération qui a égratigné l’image du club

Incapable de mobiliser les fonds pour répondre aux besoins financiers du club (paiement à temps des salaires et primes des joueurs, régler les jugements des litiges perdus devant les juridictions nationales et internationales), Aziz El Badraoui a fait appel aux dons des supporters. C’est la première fois dans l’histoire du football marocain qu’un club sollicite directement l’aide de ses supporters. Cet appel n’a pas été suivi. Seuls 3.117 personnes ont mis la main à la poche pour aider le club. Cette démarche a été très critiquée par plusieurs supporters qui estimaient que cette opération a porté atteinte à l’image du club en le poussant à recourir à la «mendicité». Aziz El Badraoui, qui s’attendait à récolter 30 millions de DH grâce à cette opération, n’a eu au final que 3 millions de DH. Un vrai fiasco.

Aziz El Badraoui : Une communication mal maîtrisé

Voulant à tout pris séduire les supporters, Aziz El Badraoui a parfois pris des décisions qui laissent perplexe, comme son annonce de démissionner de la Ligue nationale de football professionnel (LNFP). Le président des Verts a assuré que sa décision a été prise pour protester contre la programmation. «Le Raja n’a pas profité de ma présence à la LNFP. J’ai décidé de faire partie du bureau de la Ligue pour défendre les intérêts du Raja, puisque ce n’est plus le cas, je m’en vais».

Pour rappel, Aziz El Badraoui aurait annoncé à ses proches qu'il allait claqué la porte en raison des résultats catastrophiques enregistrés par le club durant toute la saison, notamment après sa sortie de la ligue des champions. Le patron des Verts aurait également informé les membres du bureau dirigeant de sa décision. 

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